Les Conquis

Les Conquis - Duguthim en Première Langue - sont la raison d'être de la mission ancestrale des Déchus. Sous ce terme générique, les loups-garous désignent les victimes humaines subissant un contrôle par les esprits. Ces cas de contrôles sont également communément nommés des "possessions". Un Conquis peut donc aussi être désigné comme un "possédé"; pour utiliser un terme plus courant chez les humains.

Le monde physique apparaît comme étrange pour un esprit qui traverse le Gantelet pour la première fois, et ses habitants encore plus. S'il visite le monde de chair suffisamment longtemps (généralement en état de Crépuscule, donc en passant totalement inaperçu de la grande majorité des êtres vivants), il peut devenir curieux de toutes ces sensations et ces relations sociales complexes vécues par les animaux ou les humains, Des esprits plus expérimentés au sujet du monde physique peuvent simplement avoir des projets ou des plans plus ou moins élaborés pour gagner en puissance, ils voient alors les habitants du monde physique comme de potentiels outils utiles à leur ascension. Mais quelles que soient les motivations des esprits incriminés, le résultat est similaire : des êtres vivants pâtissent durement des actions égoïstes des esprits.

Les Conquis se divisent en deux grandes catégories : les Exhortés et les Chevauchés - respectivement Hithisu et Hithimu en Première Langue - qui se différencient par la méthode employée pour les contrôler.

Les Exhortés (Hithisu) :

Dans ce premier cas, l'esprit s'attache à un humain ou un animal de façon à pouvoir rester dans le monde physique plus longtemps. Ce faisant, il gagne accès aux perceptions et aux sensations de son ancre vivante. Jusqu'ici, les effets sur l'être vivant sont bénins : il ne se rend généralement même pas compte de la présence de l'esprit. Bien qu'un animal sera sans doute un peu stressé, sans en comprendre la raison.

Les problèmes commencent quand l'esprit se rend compte qu'il peut influencer l’être auquel il s'est attaché. Les esprits les moins évolués vont seulement modifier le comportement pour que son ancre génère par ses actes ou ses émotions le type d'Essence dont l'esprit raffole. Généralement sans prêter attention aux conséquences sur la vie et les relations de son ancre. Pire encore, l'esprit aux commandes peut ignorer les besoins vitaux de son ancre et donc empêcher par inadvertance son ancre de les assouvir. Fréquemment les Exhortés finissent par mourir de soif ou de faim, avec un parasite spirituel qui ne comprend pas la raison des malaises et de l'état de faiblesse de sa victime.

Les esprits plus connaisseurs du monde physique et de la société humaine peuvent se montrer beaucoup plus subtils dans leur contrôle et laisser une grande part de libre-arbitre à leur ancre, ne modifiant que légèrement leurs perceptions et leurs émotions pour amener leur ancre à agir comme ils le souhaitent et de façon à ce que l'ancre ne se rende pas compte qu'elle est dirigée. Ainsi ces esprits espèrent maintenir leur discrétion et échapper aux Déchus le temps d'accomplir leurs desseins.

Mais pour qui est capable de voir les entités en Crépuscule, la présence de l'esprit enserrant son ancre est évidente. Pour libérer sa victime de l'emprise spirituelle, il suffit à des Urathas de chasser l'esprit ancré (par la négociation, le contrôle ou la violence). Les seuls effets secondaires à déplorer sur la victime sont alors dus à ses propres souvenirs de cette fâcheuse expérience.

Les Chevauchés (Hithimu) :

Dans ce second cas, l'esprit possesseur souhaite avoir une présence plus durable - voire définitive - au sein du monde physique. Cela peut être du à la crainte d'un ennemi qu'il ne veut plus prendre le risque de croiser dans l'Hisil. Ou il veut pouvoir ressentir de manière directe toutes les sensations et émotions disponibles dans le monde de chair. Mais ses motivations peuvent être plus complexes ou tordues. L'esprit ne va donc pas se contenter de contrôler une marionnette vivante, il va tenter de fusionner avec.

Le processus implique une lutte mentale oppressante pour la victime. Si l'esprit l'emporte, il se fond dans le corps de sa cible et celle-ci va commencer à muter en un monstrueux hybride dépendant de la nature de l'esprit. Le corps habité se retrouve renforcé et doté des pouvoirs de l'esprit. La conscience originelle de l'être vivant est écrasée par la volonté de l'esprit. Certains esprits laissent la victime continuer à percevoir avec son corps sans pouvoir agir, se délectant de la terreur engendrée. D'autres laissent même épisodiquement le contrôle de son corps à leur victime mais l'esprit peut désormais à tout moment en reprendre les rênes.

Une fois la fusion opérée, l'esprit ne peut plus quitter le corps vivant de son propre chef. Il devra attendre pour cela que sa "monture" décède. Il sera alors éjecté du cadavre et se retrouvera en Crépuscule. Comme l'esprit en lui-même ne subit pas de véritable dommage ou de conséquence néfaste, il peut arriver que certains esprits en viennent à posséder des victimes les unes après les autres uniquement pour expérimenter de l'intérieur la mort des corps chevauchés.

La méthode la plus simple pour les Urathas de libérer la victime est donc de la tuer. Pour les Urathas férus de rituels, ils peuvent tenter un exorcisme. Mais celui-ci causera une grande souffrance et de graves blessures à la "monture". Il faudra donc pouvoir apporter des soins très rapides pour empêcher la victime d'en mourir par de multiples hémorragies internes. Et même si elle est sauvée, il est probable que l'horreur de toute cette expérience ait définitivement brisé sa santé mentale.