En fin d'après-midi, Grage sort de la cité par la porte Nord.

Avant d'ouvrir la trappe, et vérifier rapidement que celle ci n'est pas piégée, le sauveur attrape 1 litre d'huile inflammable et, avec l'autre main libre, ouvre la trappe au plus vite. Avec ses réflexes vifs et rapides, prompt à réagir si besoin, le solitaire vérifie par sens sens que l'homme attendu est bien le bon, à savoir, le crotal.

Sachant qu'un humain normal a besoin d'une torche pour s'éclairer dans le tunnel, l'homme félin est prêt à subir le contraste lumineux en évitant de se faire aveuglé.La main qui tient le litre de liquide inflammable a le poignet serti du bracelet lance flamme.

Grage a bien conscience qu'un piège bien installé ne laisserait aucun moyen d'être détecté de l'extérieur. Comme il ne remarque rien au niveau ou autour de la trappe fermée, soit le piège n'a pas été placé par un incompétent, soit le piège est inexistant.

La trappe vivement ouverte révèle aussitôt l'éclairage produit par une torche. Grage reconnait aussitôt l'odeur de Jérémiah Parécos malgré la forte odeur de graisse animale qu'il dégage. L'homme qui arrive depuis le tunnel a bien l'aspect du Crotale et il tient une torche. Il est seul. Son expression se fait soulagée quand il voit le museau du massif Léodra.

Surpris de voir un air soulagé chez le dit crotal, le noiraud gronde, ce qui, malgré la faible voix, ressemble plus à une sommation qu'autre chose.

" Le dernier cadeau offert à ta descendance, c'était quoi ! "

Toujours vigilant, le haut perché est sur ces gardes.,

Le Crotale hausse un sourcil d'étonnement. Puis la seconde qui suit, il répond rapidement :

"Une flûte, champion."

Grage ne repère toujours aucune autre présence ni aucune menace avérée.

L'homme félin, profitant de ses capacités surléodresque, saute en refermant la trappe pour se réceptionner au mieux sur ses trois membres inoccupés, une de ses mains tenant un litre d'huile inflammable. Si le saut est trop périlleux ou risqué, alors le noiraud descend très rapidement en refermant la trappe.

Une fois en bas, le premier réflexe est de porter une attention accrue vers le tunnel, la d'ou viens le caravanier, tout en grondant.

" Tu sens l'crotal, j't'écoute, fais vite. "

Si rien de particulier est à noter, le guerrier spirituel coupe l'activation de ses dons avant l'augmentation du pic de fatigue (-1max).

Une fois atterri en bas, Grage ne repère aucune présence supplémentaire. Ni aucun danger immédiat. Il cesse alors ses pouvoirs du Dragon.

Grage subit une pénalité de -1 due à la fatigue. Il l'ignore grâce à son niveau d'Endurci.

Le borgne ajoute aussitôt :

"J'ai du neuf, champion."

Une courte inspiration accompagné d'une brève expression de dégoût.

"C'est la favorite de Nicolo qui lui a soufflé l'idée du cadeau empoisonné. Et cette favorite est un cadavre de femme ambulant ! Un cadavre momifié.

Un maléfice doit cacher sa véritable apparence... pour que personne ne l'ait remarquée."

" Mouais "

Ponctue le noiraud en s'exprimant toujours rapidement et à voix basse, toujours en mode vigilance accrue.

" C'est quoi l'truc invisible qui m'suit partout ?

J'vais r'filer l'cadavre à Kryss. J'peux pas tuer ça en pleine ville. "

Le borgne intervient aussitôt en parlant rapidement :

"Je crains que laisser faire Kryss Caranos soit une stratégie hasardeuse.

L'intérêt premier de Kryss et celui de la famille Sarzano seraient de régler l'affaire discrètement et en interne. Ce qui signifierait qu'il faut faire disparaitre les témoins extérieurs.

Selon moi, il n'y a que deux façons d'éviter cela : exposer publiquement Yasmina sous sa vraie nature, et de préférence en présence du Patriarche Sarzano ou éliminer cette momie avec un moyen extérieur à la famille Sarzano. Dans les deux cas, la famille ne pourra plus tenter de garder secrète l'existence de la momie."

Puis il reprend son souffle et ajoute, à un rythme plus normal :

"Je ne sais pas ce à quoi tu fais mention, champion, avec 'truc invisible'. Et si c'est invisible, comment puis-je espérer le voir ?"

Le noiraud, toujours vigilant, répond du tac o tac  sur le ton de l'évidence, toujours à voix basse.

" T'es bien capable de voir au travers des maléfices !  Pourquoi s'rais-tu affecté par ce qui m'affecte ? On bouge, il est plus lent que moi. "

Le champion attrape le maître des routes.

" Tu me guides, pas la même sortie et j'dois être prop'e. "

Une fois le borgne juché au plus confortable, la direction de la cité par le tunnel est prise à grandes enjambées

"  Mon objectif n'est pas de régler le problème d'une famille, mais de protéger deux personnes, trois avec la mienne. Éliminer la momie ne va pas résoudre nos ennuis, voir pire, s'mêler des affaires d'une famille, ça peut empirer la situation.

J'te fais un résumé. Toute les familles ont un sbire qui m'file l'poil. L'approche discrète est impensable. Entrer dans la quartier d'la ville de cette famille est inconcevable sans ennuis. Entrer dans les lieux de ces hauts dignitaires de cette grande cité, c'est la même. Ce que tu m'demandes, j'vois pas comment y arriver car je n'ai pas les moyens de payer un contrat sur la tête de cette aventurière.

Si j'opte pour Kryss, c'est que si il s'fait bien voir du patriarche, il peut gagner du galon. C'est un ambitieux qui, je le souhaite, verra en moi un schéma d'opportunité présent, comme à venir et nous foutra la paix. Si il nous a amené une véritable mèche de cheveux de Nicolo, c'est pas uniquement pour me pister ou te trouver.  

Si tu as mieux, j'écoute tes arguments. Tu peux retourner en ville et t'y cacher ?

Et... Et... Sur ce, tant qu'à défaire la morte sur patte, autant aller voir le patriarche directement. Lui exposer les faits lui permettra de remonter la piste et de me montrer neutre dans ces affaires. Faut juste être convaincant et pouvoir le rencontrer.
"

Devinant les intentions de l'homme-lion, le borgne se laisse agripper et l'assiste en se juchant le mieux possible. Dans le même temps, il écoute attentivement puis répond aux propos du guerrier spirituel tandis que le duo se déplace. A voix basse :

"Je peux retourner en ville et m'y cacher. Jusqu'à présent, à ma connaissance, je n'ai pas été surveillé."

Et après une brève pause, toujours à voix basse :

"Finalement que tu sois autant surveillé est plutôt une bonne chose. Cela signifie qu'il devient difficile de t'éliminer en douce. Et ensuite, cela signifie que les Grandes Familles t'accordent de l'importance, champion. Tu n'es pas seulement un trompe-l’œil avec cette histoire de Sauveur. J'y décèle maintenant une volonté de s'attirer tes bonnes grâces.

Cette importance peut réussir à te permettre d'être reçu par le Patriarche si tu demandes audience. La curiosité peut provoquer une rencontre avec seulement un court délai.

J'ai entendu dire que certains sorciers savaient briser les maléfices d'autres sorciers. Briser l'illusion de cette momie devant témoins pourrait être décisif !"

" J'vais renseigner pour les maléfices. "

Gronde le noiraud à faible volume tout en continuant sa progression en marche très rapide, dans le tunnel, en direction de la cité, prêt à bifurquer selon les orientation de son guide.

" Et il s'agit pas seulement de d'mander audience, il s'agit de rencontrer le patriarche avec Nicolo et sa belle morte. Et ensuite, trancher la morte ou faire sauter le sortilège.

J'dois être un vrai jeunot. J'ai envie de donner une chance à la famille de r'monter la piste plutôt que d'rompre un sortilège dans une action théâtrale qui m'ttrait en avant. Après tout, c'est la famille historique de Tradisgantia. Elle est en perte de vitesse. Un p'tit coup d'patte lui f'rait du bien. Mais pourquoi il m'écouterait l'vieux.

J'ai l'droit qu'à un coup avec lui. Si j'lui dis que j'sais pourquoi les oubliés du crépuscule ont été envoyé à mes trousses. Ça peut suffire pour obtenir son écoute sérieuse plus que d'être une simple distraction ? "

Pour l'instant, la nyctalopie de Grage lui indique qu'il ne risque pas de se tromper de chemin : son seul choix est d'avancer tout droit dans le tunnel.

Le borgne réfléchit un court instant, avant de demander à voix basse :

"Champion, as-tu des soutiens connus en ville à part d'être la coqueluche actuelle des Grandes Familles ? Je ne suis pas certain que le Patriarche sera ravi de découvrir que tu connais le lien entre les Oubliés du Crépuscule et la famille Sarzano. Si tu peux te réclamer d'une forme d'alliance avec des personnalités puissantes que tous craignent à Tradisgantia, cela augmentera tes chances de succès dans de tels paris.

A part ça, permettre au Patriarche de régler par lui-même cette épineuse affaire sans faire de vagues en dehors de sa famille est une bonne façon de gagner ses faveurs. Les Grandes Familles savent être reconnaissantes dans de tels cas, elles encouragent ainsi les indépendants à leur rendre service."

" Des soutiens connus en ville... qu’appelles-tu soutiens ? Kentarrak ? Le prédateur ? Toi ? J'en connais d'autres, mais ..."

Réponds le porteur de guide sans changer d'attitude ou de rythme.

" Si t'entends par soutien, des gens d'la haute qui pourraient m'introduire, ben non. Enfin, pas personnellement. Mais comme pour l'appui d'un sorcier, je peux me renseigner. Quoi que...

P'être Salizskazia. Elle est suffisamment subtile et raffinée pour avoir ses entrées dans les deux mondes. "

Le borgne répond en murmurant :

"Par 'soutien connu', je désigne les personnalités de la cité dont l'assistance à ton endroit pourrait être déjà rapportée aux oreilles du Patriarche. Quelle que soit ta force, champion, c'est l'importance de ton réseau d'alliés qui te donnera du crédit auprès de lui. Si jamais il devait envisager de te faire disparaître, il faut qu'il en craigne les répercussions.

Donc, personnellement, je ne suis pas un de ces soutiens connus : j'imagine que bien peu dans la cité sont déjà véritablement informé de notre collusion.

Kentarrak me semble un candidat bien plus probant..."

Puis il observe un court silence, avant de demander d'un ton où la crainte n'a pas pu être totalement gommée :

"Quant au Prédateur, ferais-tu mention de celui qui se fait nommer Zlatev ?"

" Oui "

Répond simplement le porteur toujours en s'exprimant à volume modéré.

" Pour les soutiens tel que tu les définis, ben juste Kentarrak. Mais éviter de lui éclabousser l'poil, se s'rait mieux. "

Le borgne ponctue à voix basse :

"L'avantage des soutiens connus est qu'il n'est pas nécessaire de les mentionner. Donc aucun risque de lui éclabousser le poil."

" Ah... Bizarre le fonctionnement des grands d'cette cité. "

enchaîne le sauveur à voix basse, continuant sa progression rapide et vigilante.

" [i]En tout cas, j'dois agir vite. Nicolo sait que j'suis en ville. Et ma sortie ne dup'ra personne cette fois ci. Ils vont continuer d'me traquer. L'hostellerie du Havre ronronnant m'saigne la bourse, mais la protection offerte est rarissime en cette cité.

A moins que tu ais d'autres choses à ajouter, je vais courir. Tu m'guides. Tu m'montres ou sortir pour aller à l’hôtel, et ou je te dépose. "

Jérémiah répond aussitôt en murmurant d'une voix rapide :

"Il n'existe aucune sortie proche de cette hostellerie. Tous les tunnels mènent au sein du quartier des indépendants."

" Pas grave, je f'rais vite "

gronde doucement le noiraud tout en activant la pierre pour contacter Faris

" Salut Faris, Ça s'passe mieux que prévu pour l'instant. Je te tiens informé pour la suite."

L'initié répond aussitôt :

"Ok ! Le dragon est prêt.

Fais gaffe à ton cul velu ! Et n'oublie pas qu'il me faut plus d'une heure pour arriver aux abords de Tradisgantia."

" Je tacherais de survivre à ta lenteur. "

Rétorque mentalement le noiraud amusé avant de mettre un terme à la conversation mentale.

Avant d'entamer le suite du chemin en mode course, je m'exprime à voix basse au maître des routes :

" C'est toi Crotal, qui va envoyer un courrier au patriarche, au plus vite, pendant que les autres me cherchent et me suivent. Très sobre: Genre, je sollicite audience à l'abri de regards et d'oreilles indiscrètes. signé : Grage Niark. Et après ma signature, tu ajoutes, un de mes poursuivants est beaucoup plus discret que les autres. Voila. Si besoin, tu indiques que je suis trouvable à l'hostellerie du havre ronronnant.

Et dès que tu sais qu'il a été reçu, tu m'en envoi un de message. Tu écris ou dessines ce que tu veux, si je le reçois, c'est ma demande d'audience est arrivée au patriarche. Faut juste que je sache que c'est bien toi qui m'a écris. Ça te va ? "

Toujours accroché, le borgne répond à voix basse :

"Ca me va.

Je t'enverrai un message ne contenant qu'un cercle marqué d'une barre en bas à gauche. Si tu reçois un message avec un dessin différent, tu sauras qu'il m'est arrivé quelque chose ou que l'expéditeur n'est pas ma personne."

La voix est toujours un peu tendue.

" Je suis pas assez confortable pour toi ou quelque chose t'inquiète ? "

enchaîne le noiraud à voix basse, vérifiant que le guide est installé au mieux pendant la progression rapide. Si besoin, le porteur ajuste mieux son colis pour éviter des ecchymoses, quitte a se servir du cousin qui sert de gros ventre au crotal pour amortir les soubresauts.

" Oublie pas d'm'indiquer la route."

Jérémiah soupire. Puis il prend la parole pour répondre :

"Je suis bien conscient que mon déguisement n'est efficace que lorsque les gens aux alentours ne m'accordent pas trop d'attention. Mais si je dois me présenter devant des gardes méfiants, tels que ceux des Sarzano, ils risquent de percevoir mon déguisement et de chercher à me faire enfermer.

En ce cas, le préférable serait de me laisser entrer et de me piéger une fois que je suis hors de vue de l'extérieur. Le plus gênant serait de me faire attraper par des gardes fidèles à Nicolo. Cela m'obligerait à dévoiler mes pouvoirs, et donc sans doute mon identité. Je peux bien entendu tenter de le prédire. Mais ceci appris, cela peut m'obliger à attendre le remplacement de la garde.

La question est donc : combien de temps peux-tu attendre à l'Hostellerie du Havre Ronronnant ?"

Une petite pause, puis il ajoute :

"Pour la route, tu pourras tourner à la première intersection à droite. Mais tu as encore du temps."

Le noiraud ralenti le rythme et parle d'un ton sérieux toujours à voix faible.

" Le courrier au patriarche, tu l'fais parvenir par messager. C'est pas toi qui l'apporte !

Si t'estimes que t'es trop exposé, je peux t'renvoyer là d'ou nous sommes venus. Pas de nom ! Faut que tu m'le dises de suite.

Et j'peux attendre le temps qu'ma bourse me le permet, 2 jours. "