Grage arrive de nuit par une venelle aux abords du Quartier Sarzano.

Une fois Grage passé, l'asiate barbu se redresse et retourne en bas de l'escalier. Le trentenaire bridé se recule contre un mur dans l'escalier, puis le suit.

La chambre fait environ trois mètres de profondeur pour cinq mètres de large. Trois couchages composées uniquement de nattes et d'épaisses couvertures sont posés au sol, faisant environ un mètre cinquante de large pour deux mètres de long. Dans chaque coin proche de la porte se trouvent un meuble bas sur lequel trône savon, éponge, serviette pliée, peigne, écuelle et cruchon empli d'eau. C'est là tout ce qui peut être trouvé dans la pièce, en plus des deux étroites fenêtres situées entre les couchages au sein du mur du fond. Des fenêtres actuellement fermées et bloquées par des volets extérieurs.

Inspection terminée, le solitaire dispose ses armes en mode prêt à l'emploi.

Ensuite, c'est toilette, au mieux et en prenant le temps. Tout est utilisé au mieux et les pièces d'armure sont retirées pour être dépoussiérees.

Après, s'il reste du temps, des assouplissements, de la détente éveillée pour être en forme.

Tout au long de ses occupations, des arrêts en silence totale sont fait de façon aléatoires pour laisser les sens capter toutes informations utiles.

Quand Grage prête l'oreille, il entend quelques ronflements assourdis provenant des étages supérieurs.

Puis subitement, il entend des pas s'approcher de la porte, s'arrêter devant et frapper.

La porte n'étant pas fermée à clef, le non dormeur commence à ranger ses armes en grondant façon tenue.

" C'est ouvert !"

Prompt à la réaction, le Shaloar attend la suite

La porte reste fermée. Et la voix inconnue d'un mâle humain déclare à voix faible :

"C'est l'heure demandée."

Puis le massif Shaloar entend les pas s'éloigner du côté des escaliers.

Dans le silence, le shaloar termine ses préparatifs avant de sortir de la chambre. Dans l'économie de bruit, la direction de l'escalier est prise tandis que les sens du prédateur sont à l’affût. Si un des gardes de nuit est présent, alors il sera suivi, ou précédé, en fonction de son souhait.

La fenêtre, descente de l'escalier, pour un retour à la pièce carré. Toujours dans le silence, le visiteur adresse un salut de la tête aux présentes, accompagné d'un sourire pour marquer sa satisfaction.

Ensuite, !'ouverture de la porte de sortie est attendue.

Grage ne croise qu'une personne en bas de l'escalier, dans la pièce contenant une table supportant une lampe allumée, éclairant peu loin. Il s'agit du trentenaire armé d'un bâton qui se déplace dès l'arrivée du Shaloar. Il va jusqu'à la porte d'entrée et la déverrouille sur ses trois verrous. Il attend ensuite à côté de la porte, pour ne l'ouvrir que lorsque le massif Léodra s'en approchera.

Avec un peu de retard, le jeune asiate qu'une quinzaine d'années, également pourvu d'un long bâton, se tient dans l'encadrement de la porte face à celle empruntée par l'autre garde.

Grâce à sa vision nocturne, Grage n'est pas handicapé par le peu de lumière illuminant les pièces.

Grage ne fait pas attendre le portier. Après son bref salut courtois, la direction des demeures luminescentes est prises d'un pas rapide et décidé. Les sens du solitaire sont à l’affût et il est évident que seul, le shaloar est prêt à toute éventualités.

De temps à autres, le massif observe l'architectures des bâtiments et aussi, l'effet que produit visuellement la boule de lumières qui domine le palais de destination.

L'architecture des bâtiments est solide et décorée. Ici et là, le Shaloar peut remarquer que les murs ou les décorations sont d'un âge certain - au moins plus d'un siècle - alors que la grande majorité des demeures ont l'air d'être rénovées. Néanmoins un soin certain a été apporté pour tenter de masquer les rénovations.

De son pas rapide, le jeune Léodra parvient à tracer le chemin opposé jusqu'aux Demeures Luminescentes. Il constate que trois personnes attendent déjà au pied des marches de l'entrée. Elles y sont assises à même le sol de la rue. Toutes les trois portent des capuches et de grandes houppelandes, ne laissant pas voir les visages des individus. Les trois tournent la tête vers Grage quand il approche. Ce dernier peut aisément distinguer les traits d'humains au teint pâle. Celui du centre semble avoir dépassé la trentaine d'années. Les deux autres sont plus jeunes, ayant au moins la vingtaine.

Le marcheur au pas rapide va se placer à la quatrième place. Le Shaloar n'est pas encapuchonné pour l'occasion.

Après un bref salut martial de la tête aux premiers arrivés, l'homme lion se tient dignement debout, dos aux murs des demeures luminescentes, se préparant à patienter.

Tandis que l'homme-lion se place dos au mur, les trois hommes assis chaudement vêtus le regardent avec une mine surprise. Mais ils ne se permettent aucune remarque.

Constatant le regard surpris des premiers arrivés, et après son salut de la tête, le solitaire qui fait dos au mur des demeures luminescentes sans y être adossé (sans le toucher - contrairement à ses habitudes) demande :

" Bonjour Citoyens,

Puis-je savoir à quoi est due votre surprise ? "

Les trois hommes assis accroissent l'écarquillement de leurs yeux, ne trouvant pas l'opportunité de parler en retour.

Car, subitement, une voix émane de derrière le jeune Shaloar, également d'un point plus élevé. La voix est humaine et s'exprime avec une manifeste impériosité :

"Hola, voyageur ! Ne reste pas là ! Ce n'est pas une zone de repos pour les déshérités !"

Après avoir entendu les paroles, puis avoir constaté l'écarquillement croissant des yeux, l'esprit de curiosité anime le Léodra qui pivote sa tête vers le haut, avec une légère inclinaison du buste, tout en se plaçant de biais pour observer celui qui s'exprime de façon impérieuse. Le mouvement est réalisé pour conserver au mieux les autres visiteurs dans le champ de vision et observer leur attitude.

Le solitaire ne peut s’empêcher de présumer qu'il s'agit d'un garde, que le garde sait à qui il s'adresse et qu'il tente d'humilier le sauveur de la cité pour le provoquer. Aussi, le calme et l'observation sont de mise chez l'invité à l'attitude dignement pacifique. Pour peu que se soit un des gardes rencontré précédemment pendant la visite nocturne et Grage ne aura le cœur net.

Les trois hommes assis au sol juste devant les marches ne font pas mine de bouger. Ils continuent d'observer, tête baissée, essayant en vain d'être discret.

Quand Grage relève la tête et se tourne, il remarque trois ouvertures verticales d'une dizaine de centimètres de côté. Chacune de ces ouvertures abrite une arbalète pointée sur lui, tenue par un garde aux mêmes couleurs que ceux qu'il a croisé lors de sa visite au sein des Demeures Etincelantes.

Les trois gardes sursautent au moment où ils peuvent distinguer le museau du fier homme-lion. Un léger flottement s'ensuit. Puis la même voix, celle du garde du centre, reprend la parole, nettement moins impérieuse :

"Hem... si tu veux entrer à l'aube, Sauveur de la Cité, mets-toi à la suite des autres futurs visiteurs. Sinon passe ton chemin."

Après avoir jaugé la réaction des gardes avec un regard sérieux, le shaloar opine du chef façon martiale pour marquer son approbation bien que surpris par la demande.

Le Léodra regarde l'entrée, la disposition des autres personnes qui attendent et, pour se montrer de bonne volonté ajuste sa position pour se placer à la suite des autres personnes qui attendent assises sur les marches.

Placé derrière les trois personnes assise par rapport à la porte d'entrée, l'homme lion adresse un signe de tête interrogatif au soldat à la voix impérieuse et guette sa réaction voir si la position ajustée convient.

Le soldat du centre lève sa main de son arbalète pour saluer le digne Shaloar, puis pour faire signe à ses collègues afin de reprendre leur route. Les trois arbalétriers retirent leur arme des fines ouvertures et commencent à s'éloigner.

De leur côté, les trois hommes assis devant le puissant Léodra ne bougent pas et ne se permettent aucun bruit.

Un fois le signe de main du garde perçu, le Léodra se prépare à patienter. Comme un position en dos au mur est impossible, le début de l'attente se déroule par un changement de postures aléatoires permettant une bonne visibilité de l'environnement et de se qui s'y passe.

Le meilleur moyen d'attendre est l'observation et l'attention portée au décor. Les mouvements décroissent en intensité pour se faire dans une économie d'énergie, comme sait le faire un prédateur à l’affût de sa proie pour éviter l'engourdissement et se maintenir prêt juste ce qu'il faut.

Peu de temps passe avant qu'un groupe de deux humains s'approchent en marchant dans la rue. Et ils viennent se placer derrière le massif Léodra. Ils sont eux aussi chaudement et lourdement vêtus sous de larges houppelandes. L'un d'eux est barbu et parait la trentaine d'années. L'autre est plus jeune, ayant certainement dépassé la vingtaine.

Ce faisant, les trois hommes assis décident de se relever et de rester à attendre debout.

La rue promet d'être étroite à ce rythme la. C'est ce que pense le massif Léodra qui conserve un conserve le même mode de comportement.

Et, au fur et à mesure, de plus en plus fréquemment, d'autres groupes de deux à cinq personnes viennent rejoindre les personnes immobiles devant les marches.

Quand l'Œil du Gardien daigne se montrer, plus d'une cinquantaine de personnes attendent devant les marches. Les uns derrière les autres, dans l'ordre d'arrivée des différents groupes. Le massif Shaloar se rend rapidement compte que les personnes présentes se sont resserrées avec l'ajout de nouveaux arrivants, et qu'il dispose de peu d'espace de mouvement.

L'arrivée de l’œil du gardien attise la curiosité de l'homme félin. Que se passe t'il dans les rues d'un quartier qu'il ne connais pas ? Heureusement que sa grande stature lui permet de dominer et de pouvoir profiter du spectacle de la rue, ainsi que de ne pas subir le même niveau d'oppression que les petites gens de taille.

Le Léodra reste dans l'économie de mouvement et ajuste sa position à chaque fois que nécessaire. Si besoin, le prédateur utilise son aplomb naturel et ses atouts de guerrier avec un sourire aux canines bien blanche pour éviter d'être toucher. Mais qui oserait toucher un présumer mangeur d'hommes ?

Dans les groupements de personne, histoire de s'occuper, le porteur de message essaie d'identifier les hommes d'armes, les laquais des véritables nobliots.

Le grand Shaloar constate vite qu'aucune des personnes présentes n'affiche être un homme d'arme. S'ils portent des armes, elles sont dissimulées sous leur grand manteau. Il n'a ainsi aucune peine à ne pas être collé. Néanmoins les groupes plus éloignés n'hésitent pas à resserrer les rangs et obliger les plus proches du digne Léodra à se trouver à moins d'un mètre.

Peu après le lever de l'astre du jour, les portes après le haut de de l'escalier s'entrouvrent et un groupe de dix hommes d'armes accompagné d'un officier sort du grand bâtiment.

La bonne observation du cortège est interrompue par l'ouverture des portes et l'arrivée des soldats. Laissant parler sa curiosité tant que personne ne le touche, le grand Léodra observe le comportement des gardes, la façon dont vont entrer les gens et leur réaction, si les personnes sont autorisées à entrer. Les gardes peuvent faire une annonce qui va déplaire grandement au Léodra : pas de visite aujourd'hui.

L'officier se place entre la troisième et quatrième colonne de l'entrée, colonnes quasiment au niveau des murs de la vaste demeure. Devant lui s'étendent les cinq marches d'escalier devant lesquelles attendent le massif Shaloar et la cinquantaine d'arrivants. Derrière lui, juste à moins de deux mètres, au-delà des colonnes, attendent les dix gardes.

"Que les premiers s'avancent !", annonce fièrement l'officier.

Aussitôt, les trois hommes arrivés avant Grage commencent à monter les marches.