Grage arrive de nuit par une venelle aux abords du Quartier Sarzano.

Le shaloar observe la scène et l'appel des premiers par l'officier. Aucun détail de lui échappe.

Si l'appelant fait montre d'impatience, ou porte un regard d'attente envers l'homme lion, celui s'avance. Sinon, Grage fait un pas en avant pour prendre la position de ceux qui viennent d'être appelés.

Grage ne reçoit pas plus d'insistance de regard de la part de l'officier que le reste de l'assistance. Il s'avance donc au pied de l'escalier.

Les trois hommes montent rapidement les cinq marches et sont menés par l'officier vers la porte, passant derrière les dix gardes restés immobiles. L'officier frappe à la porte. Qui s'ouvre. Et il laisse passer le trio, restant à l'extérieur. La porte se referme derrière les trois visiteurs.

L'officier reste proche de la porte maintenant fermée, attendant.

A nouveau, et dans l'attente de l'appel du/des suivants, le shaloar patiente, reprenant son mode économie de mouvement et observation pour rester éveiller.

Si certaines personnes parlent, le oreilles de l'homme félin tentent de capter ce qui se dit.

Les oreilles de l'homme-félin captent quelques débuts de conversation à voix basse exprimant le soulagement de quelques hères derrière lui. Puis l'attente silencieuse reprend.

Le temps d'environ un sablier s'écoule.

Alors l'officier a un bref et léger hochement de tête, avant de marcher jusqu'entre les colonnes, dépassant les gardes immobiles. Il s'exprime d'une voix forte :

"Suivant !"

Le sablier écoulé, une fois la voix tonnante de l'officier entendu, le shaloar gravi les marches de façon assurée, l'attitude dignement pacifique, les mains en évidence, pour se présenter à l'officier.

Après un bref salut martial de la tête à l'autorité dominante, les consignes sont attendues et seront appliquées.

Le salut exécuté, l'officier répond d'une rapide inclinaison de tête. Puis il se détourne et marche vers la porte. Où il frappe une nouvelle fois. La porte s'ouvre. L'officier s'écarte de côté, laissant le passage.

Après le retour de salut, le massif Léodra entre quand l'officier s'écarte. L'attitude reste la même, dignement pacifique, mains visibles.

A l'intérieur, une nouvelle troupe d'une dizaine de gardes attend, accompagnée d'un autre officier, celui-ci au visage pale et glabre.

La porte est fermée derrière le grand Shaloar après son passage.

Ceci fait, le nouvel officier prend la parole :

"Quelle est la raison de ta venue, ex-lieutenant ?"

Une fois entré et les portes fermées, le sauveur de la cité à l'attitude pacifique salut d'un signe martial de la tête le nouvel officier qui le questionne. La réponse ne tarde pas à se faire entendre de façon assurée :

" Je sollicite audience auprès du haut patriarche en personne. Je détiens une information sensible qui concerne la famille. Personne ne m'envoie."

Puis le shaloar observe les réactions et attends les consignes.

L'officier observe attentivement le Léodra noir avec méfiance, puis finit par répondre :

"Bien. Suis moi."

Et sans attendre plus longtemps, il se détourne et commence à marcher vers la droite. Les soldats, eux, restent immobiles, le regard pointé vers le Shaloar même si leur lance est levée vers le plafond.

Suite l'officier à la demande de l'officier, le massif guerrier emboîte le pas. Mains visibles, cadence calée sur celle du guide pour conserver la distance de respect, la démarche de l'invité est assurée.

Nombreuses questions fusent dans l'esprit du porteur de claymore. A commencer par quelles vont-être les différences entre l'accueil de jour et l'accueil de nuit, si il y en a.

Tout d'abord, l'officier suit le même chemin que celui que Grage a déjà emprunté. Il s'arrête dans le couloir menant à la porte sur l'extérieur pour frapper à la première porte à droite. Un autre garde inconnu vient répondre et ouvrir la porte de côté. L'officier ne perd rien de son aplomb et ordonne aussitôt en indiquant le Shaloar :

"Retirez lui ses armes !"

Le garde s'approche à pas mesurés, guettant les réactions du Léodra avec une crainte d'anticipation.

La formulation de la demande surprend le visiteur qui affiche une moue sérieuse. Avec dignité, le Léodra retire toutes ses armes par les lanières et les tend au soldat de corvée.

Une fois cela fait, l'invité se tient à la disposition de l'officier.

Le garde se saisit donc de toutes les armes tendues et ne vérifie à nouveau pas, par exemple en fouillant le Shaloar. Il disparaît vite à l'intérieur de sa pièce d'origine.

Aussitôt l'officier retourne le dos à l'homme-lion et va jusqu'à la porte donnant sur l'extérieur. Là, il soulève l'anneau à hauteur d'homme et frappe trois fois. Quasiment aussitôt, un des panneaux s'ouvre grandement. L'officier passe par l'ouverture ainsi créée, fièrement.

Grage peut constater que de l'autre côté de la porte attendent une vingtaine de gardes répartie de chaque côté de l'issue. Ils se tiennent en double ligne, et droits, en attente.

Le garde de corvée est observé jusqu'à ce qu'il disparaisse avec les armes données. Puis, le désarmé suit l'officier dignement, en silence, mains visible et l'attitude pacifique. Le Léodra se prépare à suivre le guide qui lui sera attitré, certainement le même en conservant la cadence imposée.

Si le lieu donne dans la cour avec la tour, l'intensité lumineuse du sommet est recherchée pour sentir une éventuelle différence.

Grage constate vite que l'éclat du sommet de la tour centrale est toujours aussi violent. Néanmoins, son intensité parait décrue au sein de la luminosité du jour.

Quand l'homme-félin sort à la suite de l'officier, il constate que le nombre de personnes dans la cour est bien plus important. De nombreux serviteurs passent d'un bâtiment à l'autre, généralement seuls, parfois en petits groupes, rarement accompagnés d'hommes d'armes. Quelques serviteurs semblent chargés. La majorité ne portent que quelques documents ou un plateau orné de quelques récipients vides ou pleins.

Pour l'officier qui précède le digne Shaloar, la scène doit sembler habituelle : il ne manifeste aucune réaction et avance sans ralentir. Ce sont les serviteurs qui vont céder le passage...

Tout en suivant l’officier, respectant le cadence imposée pour maintenir la distance et restant le sillon tracé pour éviter les bousculades, le shaloar observe l'environnement et constate les différences avec sa visite nocturne.

En bon observateur, le sauveur à l'aplomb martial naturel se tient prêt à tout changement de directives de la part du guide.

L'officier et le Shaloar traversent donc la cour de plus de cinquante mètres de long, provoquant l'arrêt des quelques serviteurs devant croiser leur chemin. Devant les deux piétons, le vaste bâtiment central offre une entrée grande ouverte, en haut des escaliers d'accès. L'officier emprunte les marches sans s'arrêter et se stoppe sur la dernière pour saluer l'homme costumé et maquillé, venu attendre au bord de l'antichambre d'entrée.

L'individu en attente porte une robe alambiquée toute aussi complexe que celles des personnes similaires rencontrées la nuit précédente. Néanmoins, l'agencement et les couleurs sont différentes. Les traits généraux du visage, bien que déformés par le maquillage, ne sont pas identiques non plus à ceux de la veille. L'homme en attente ne réagit pas au salut de l'officier. Et ce dernier s'écarte de deux pas, en restant sur la dernière marche.

La dite antichambre contient en retrait quatre hommes de tailles et d'aspects variés. Deux d'entre eux ont une tenue proche de celles des officiers déjà croisés dans le bâtiment d'entrée. Ils disposent simplement de signes d'apparat accrochés au-dessus du cœur : l'un une sorte de phénix à deux têtes, l'autre une hydre à trois têtes lovées sur elle-même et menaçante. Ces symboles sont entourés d'autres badges plus discrets, néanmoins colorés ou dorés. Le premier porte deux épées longues à la ceinture, alors que le second se contente d'une grande lance en main et de plusieurs couteaux de lancer accroché en travers de son plastron. Le troisième est un humain au teint plus foncé et doté d'un œil droit de serpent ainsi que de diverses écailles verdoyantes parsemant la peau de la droite de son visage. Il dispose d'une chevelure sombre, longue et abondante, attachée en une queue de cheval. Sa vêture est un mélange de divers styles, avec des vêtements chargés de décorations mais n'offrant qu'une couche légère de protection. Pour seules armes, le mutant ne dispose que de plusieurs bolas accrochés à sa ceinture. Enfin, le quatrième individu, se maintenant en retrait, l'épaule contre un mur, est un massif Skraka. L'homme-tigre est plus grand et plus large que Grage, revêtu d'une armure de plaques complète dont la forge trahit son origine humaine locale. D'un pelage traditionnel pour un tigre, il tient en main une longue hache à double tranchant. Et son regard exprime un court instant la surprise quand il distingue le Léodra. Puis un sourire mauvais illumine son visage jusqu'alors renfrogné.

L'homme maquillé rendu imposant par sa vêture complexe fixe l'homme-lion sans bouger, avec aucune arme apparente. Attendant.

La traversée de la cour se fait sans autres réactions que des regards d'observation. Quand les personnes dans l'anti chambre sont perçues, l'ex lieutenant se garde de toutes réactions visible, même quand le massif Skraka à un regard qui change d'expression.

Quand l'officier se décale, l'invité se place sur l'avant dernière marche pour être certain de ne pas surplomber de sa grande taille l'homme maquillé à la robe alambiquée. tout au plus, les deux guerriers qui viennent d'arriver son à la même hauteur de tête. Le Léodra effectue son salut martial adresse, dans un premier temps, à l’accueillant. Un salut martial calqué sur celui de son prédécesseur.

L' aplomb respectueux et le timbre de voix sérieux confère une importance particulière au message annoncé

" Bonjour,

Je suis Grage Niark, ex-lieutenant de Tradisgantia et Sauveur de la cité.

Je sollicite audience auprès du haut patriarche en personne. Je détiens une information sensible qui concerne la famille. Personne ne m'envoie. "

Puis, l'homme lion fait silence, conservant une posture dignement respectueuse, observateur des réactions.

L'homme maquillé incline lentement et cérémonieusement la tête. Puis il fait un signe de la main compliqué dont la fin semble inviter à l'accompagner. Dès lors, il commence à se détourner et fait dos au digne Léodra. Et il avance d'un pas lent et digne.

Les trois humains fixent le jeune Shaloar pendant sa progression, mais ne bougent pas de leur position. Le massif Skraka affiche une moue déçue pendant un bref instant, avant de prendre une position martiale prête à intervenir, à la façon des autres guerriers présents.

Une fois le signe de main perçu, le massif guerrier termine de monter les marches et suit l'homme maquillé en conservant le même rythme et en maintenant la distance. Les gestes et l'attitude sont dignement pacifique, les mains sont bien visibles pour toutes les personnes présentes.

Sans se montrer méprisant, le Léodra regarde devant lui, c'est à dire, son nouveau guide.

Alors que son guide emmitouflé approche des portes du fond, celles-ci s'ouvrent seules. Après les avoir passées, Grage constate la présence de deux Semi-Géants en armure lourde derrière les portes, ayant tiré chaque vantail.

Cette fois, l'homme maquillé tourne à droite jusqu'au bout du couloir et emprunte un couloir vers la gauche. Qui mène à un escalier montant. Arrivés à mi-hauteur, les marcheurs doivent faire demi-tour pour continuer leur progression. Et enfin, ils arrivent à l'étage.

Là, le guide et l'homme-lion marchent le long du mur percé de régulières meurtrières décorées jusqu'à se retrouver à nouveau face à la facade. Le muet harnaché tourne sur la droite et marche jusqu'à une double porte également à droite au centre d'un couloir parcourant vraisemblablement toute la largeur du bâtiment.

La double porte est gardée par quatre solides gardes en armures d'apparat, imberbes et au teint pâle de caucasiens. Vraisemblablement des humains de belle taille et carrure, hélas dépassés par la corpulence de Grage. A l'approche du guide, les gardes se séparent en deux groupes de deux, de chaque côté de la double porte.

L'homme sur-apprêté se stoppe devant les portes fermées et les indique d'une main plane tendue vers elles.

L'invité suit, en silence, respectant le rythme de progression de son guide. Le chemin n'est pas du tout le même.

Arrivé à l'étage, l'observation du décor a de quoi faire comprendre que ce lieu est bien protégé, et qu'il serait pure folie que de vouloir se montrer agressif en ce lieu. Les gardes sont ce qu'ils sont, mais qui y a t'il derrière les meurtrières.

L'écartement des deux caucasiens est observés, puis l'attitude et le geste du muet à la robe alambiquée.

Pour gagner du temps et être certain que le geste de la main lui est bien adressé, le Léodra à l'arrêt retire son casque pour sa ceinture, ainsi que les gantelets.

Si personne n'a réagi, si rien ne se produit, alors le guerrier désarmé incline légèrement la tête à l'attention de son guide en signe de remerciement avant de s'approcher de la double porte. La réaction des gardes est elle aussi évaluée au cas ou un nouveau protocole serait à respecter.

Les portes pouvant s'ouvrir seule, l'homme lion attendra le dernier moment pour, si besoin, poser une main afin d'ouvrir un battant de ce qui doit être ouvert pour continuer le chemin.

Le guide lourdement harnaché s'écarte ensuite de la porte. Les deux gardes maintenant à gauche de l'entrée ne bougent pas et ne pipent pas mot. Pas plus que les deux gardes maintenant à droite de l'entrée.

Le digne Shaloar peut se prêter à son retrait de pièces d'armures à sa guise. Il devra pousser lui-même la porte, rien ne semblant bouger seul.

Grage pousse donc un des vantaux de la porte et s'ouvre à lui une vaste pièce.

D'environ quinze mètres de long pour au moins cinq de large, la salle d'audience contient des colonnes de pierre décorées de moults pierreries. Cinq de chaque côté, tous les deux mètres, laissant une travée de trois mètres de large tout au plus. Jusqu'à un trône surélevé par cinq marches. Le trône est placé sous une verrière teintée le séparant de la boule de lumière aveuglante, située plus haut. La verrière absorbe une bonne partie de l'éclat supérieur, permettant la vision bien éclairée du siège.

Le trône est occupé par un homme âgé, au crâne chauve et au visage sans la moindre pilosité. Son âge avancé lui a retiré toute beauté dont il pouvait sans doute disposer. Revêtu d'une grande robe dorée, décorée de fines lignes complexes rouges, vertes et bleues, d'un col blanc bouffant lui dissimulant le cou, le vieillard fixe le jeune Shaloar d'un regard las. Sans nul doute, les vêtements de l'ancien coûtent chers mais sont visiblement moins ostentatoires que ceux des muets croisés précédemment.

Entre chaque colonne à gauche et chaque colonne à droite se trouve un combattant à la vêture variée. Tous font preuve de moyens supérieurs à la moyenne mais aucun ne fait passer l'apparence avant l'efficacité. Les huit guerriers restent immobiles. Trois caucasiens, deux mongols, deux mutants et un Kerlèksèss. Tous armés. De plus, en haut des cinq marches, se trouvent quatre fauves couchés au sol, non loin des pieds du vieil homme : un tigre, une panthère tachetée, une panthère noire et une hyène.

Une fois entré, le battant de la porte est refermé avec la même main, le regard restant dirigé vers l'homme assis sur le trône. Le messager s'approche du pied des marches d'une démarche digne et assurée au style martial. Cette approche permet au Léodra de savourer le décor avec cette question dominante sur le moment de son entrée : a quoi peut servir cette lumière quand l’œil du gardien est présent ?

Au fur et à mesure de son approche des marches, l'ex lieutenant est attentif au visage du vieil homme à la recherche d'un détail : le vieil homme est-il maquillé ?

Toujours est-il que la progression s’arrête au pied des marches, sauf contre ordre. Là, le guerrier spirituel effectue un salut martial déférent, avec une tête véritablement inclinée et les oreilles couchées. Une fois redressé, affichant une digne posture martiale, l'homme lion attend patiemment un geste ou un signe pour s'exprimer.