La nuit déjà tombée, Grage est de retour dans le quartier.

L'ex-Lieutenant se dirige vers la sortie pour prendre la route direction fort Braise. C'est presque machinalement que les gestes s'enchainent dans des jurons mentaux sans fin. Pourtant, le Léodra reste aux aguets, prenant garde d'éviter les rencontres de tout type, surtout les mauvaises. C'est mécaniquement que l'écoute des sens se fait afin d'éviter les badauds, sorciers et autres.

Marcher, avancer, faire de l'exercice sur les toits détend l'homme félin qui se calme petit à petit avant qu'il ne soit obligé de descendre prendre la route qui le mènera au portail de sortie.

En cette heure matinale, Grage ne croise sur les toits que quelques petits animaux. Les rues en contrebas ne témoignent que d'une activité peu mouvementée : ceux qui se rendent à leur travail se mélangent à ceux qui rentrent chez eux après une longue nuit festive. Le jeune Shaloar peut également repérer à plusieurs reprises les mornes convois composés de quelques individus en simple robe et aux yeux bandés tirant une charrette qu'ils chargent des cadavres trouvés dans les rues.

Traversant rapidement la ville par les toits en se fiant à son instinct pour éviter les constructions vétustes, Grage finit par descendre dans l'avenue pavée à l'approche des portes orientales de la ville.

Une fois n'est pas coutume, Grage s'encapuchonnera comme un voyageur, déroulant sa grande cape pour masquer armure et apparat, ainsi qu'une capuche pour masquer sa tête. Le noiraud prendra aussi le temps de regarder l'activité proche des portes, et si possible, voir qui est le lieutenant de faction. Le Léodra scrute également le ciel voir si un/des "goshrok" surveille depuis les airs.

Si les portes sont ouvertes, le guerrier scrute de l'autre côté pendant son approche. S'aidant de ses connaissance d'ex lieutenant, le pestouilleur approche de la porte en cherchant à attirer le moins possible l'attention.

Comme les Goshroks ne cherchent manifestement pas à être furtifs (mais de toute manière, comment se cacher en plein ciel loin de la voûte nuageuse ?), Grage n'a aucune peine à repérer leurs mouvements circulaires au-dessus de la cité. La surveillance aérienne est bien présente et le jeune Shaloar peut remarquer que la relève est bien organisée : un Goshrok descend se reposer sur le chemin de ronde la muraille et un autre s'envole pour commencer sa patrouille. Comme d'habitude, plus d'une cinquantaine de ces êtres ailés sont simultanément en vol, éparpillés au-dessus de Tradisgantia. Mais aucun ne semble avoir focalisé son attention sur le massif homme-lion.

Tandis qu'il approche de la porte, Grage cherche du regard le lieutenant de faction. Mais il ne trouve personne : il est sans doute à l'intérieur d'une des tours monumentales qui encadre la porte.

De l'autre côté de la porte grande ouverte, une file de chariots et de voyageurs attend le bon vouloir des gardes qui interrogent et fouillent à leur bon gré les nouveaux arrivants. L'expérience de Grage au sein de la garde lui a appris que les contrôles sont avant tout dus à des délits de faciès... Par contre, les personnes, les montures et les véhicules qui sortent ne sont pas ralentis, même si quelques gardes vérifient du regard l'aspect des biens et des individus lors de leur entrée dans le tunnel couvert de sortie.

Je te laisse continuer sur le forum "Les portes de la cité"