Le vol dure près de deux heures. [ Suite Parécos / sortie du borgne ]

Faris pointe subitement du doigt vers le sol une route droite et scintillante, d'une couleur argentée. Plus éloignée, en contrebas sur la gauche, Grage peut distinguer les lumières de la grande cité des marchands.

Le lézard ailé commence à perdre de l'altitude progressivement.

Le shaloar assure sa sécurité et celle de son acolyte pendant le trajet : pas de mouvement brusque, accompagnement au mieux des mouvements de la monture sans pourtant être totalement à son aise.

Le massif poilu attend patiemment ainsi que le conducteur de la monture lui fasse comprendre que c'est le moment de descendre. Le guerrier reste vigilant et prudent quand aux réactions de la monture jusqu'au signal, au cas ou.

La monture descend lentement, en battant des ailes pour se ralentir et se stabiliser. Elle dépasse un ensemble d'affleurements rocheux que Faris indique du doigt. Puis elle va se poser lourdement de l'autre côté, se retrouvant ainsi dissimulée de la route scintillante grâce au relief. Jérémiah se raidit instinctivement lors du violent cahot. Après l'atterrissage, le massif lézard se couche sur le ventre, repliant ses pattes et ses ailes.

Faris pivote sur son torse pour donner des tapes sur le bras de Grage, lui indiquant ainsi qu'il peut maintenant descendre.

Des le signal, le poilu ne traîne pas. Mettre pied à terre se fait rapidement après le signal. Le guerrier aide Jeremiah à descendre tout comme à se diriger dans la pénombre.

Une tape amicale pour remercier la puissante monture est donnée.

Ensuite, toujours en aidant le guide à se déplacer, la direction de l'affleurement rocheux est prise sans perdre de temps à la recherche de la trappe. Le guerrier est vigilant et ne se laissera pas distraire par le décollage du reptile.

Grage se laisse donc glisser sur le flanc écailleux du grand reptile, portant Jérémiah dans ses bras. Ce dernier pousse un soupir de soulagement dès qu'il a les pieds au sol.

Le grand lézard courbe son long cou pour décerner une léchouille à l'homme-lion de sa longue langue pointue. Ensuite, sous l'impulsion de son monteur, il se redresse sur ses quatre pattes et déploie ses ailes. Il lui faudra courir un bon moment en battant puissamment des ailes avant de pouvoir lourdement décoller.

Si les éventuelles créatures présentes sur les lieux n'avaient pas été alertées par l'atterrissage, elles ne peuvent pas manquer le vacarme généré par le départ du saurien ailé. Néanmoins, l'instinct du Shaloar ne le prévient d'aucun danger, si ce n'est ce sentiment de menace diffuse perpétuel dans les étendues sauvages. Le Léodra noir ne repère aucune autre présence dans les environs que son duo de voyageurs. La météo reste incertaine, les bourrasques humides et froides sont irrégulières.

Le bipède carnassier sourit quand il sent le décollage massif du saurien. Ce faisant, dans la pénombre, la poilu se dirige vers l'entrée du tunnel en prenant le guide comme un sac à patate, étant donné que c'est plus facile et plus rapide dans la pénombre pour avancer.

Une fois arrivée, le guerrier pose Jérémiah toujours délicatement et cherche l'entrée du tunnel tout en grondant à son compagnon

" Tu peux savoir si nous allons croiser du monde dans le tunnel ?"

Jérémiah reste silencieux quelques instants, le visage couvert par la capuche. Puis il répond :

"Je ne vois pas de rencontres dans le tunnel. Mais l'avenir est capricieux et changeant. Pouvoir voir l'avenir ne fige pas le destin."

Puis sur un ton légèrement amusé :

"Maintenant, puis-je remettre ma cape de façon usuelle ?"

" Bien sur, il est parti. "

gronde le noiraud rapidement.à la recherche prudent de l'entrée du tunnel.

" Et heureusement que les destins ne sont pas tracés. Ça serait triste de vivre sans surprise, de savoir si un combat est vain, si un amour est impossible. Tu as une lampe à huile de voyageur dont l'intensité peu se régler ? "

Jérémiah répond simplement :

"Désolé. Je n'ai ni lampe ni torche."

Le noiraud sourit tout en poursuivant ses recherches en alliant prudence et vigilance.

" Je n'ai que des torches. Ce n'est pas le mieux pour la discrétion. C'est toi qui la porte. Pour la sortie du tunnel, comme je ne suis pas le champion de la discrétion, vaut mieux que tu passes en premier. Ensuite, je pense que tu est capable d'aller te mettre à l'abri rapidement.."

Jérémiah se contente d'opiner du chef en silence.

Il ne faut que quelques escalades sans difficulté à l'homme-lion pour finir par découvrir une trappe vermoulue au creux des rochers. Le bois du panneau et le métal des charnières ont été durement éprouvés par les pluies acides.

Tout est calme, à part les épisodiques sautes de vent.

Aux abords de la trappe, le noiraud cherche des traces de passage récents. Si rien n'est perçu, alors la trappe est ouvertes avec précautions, prompt à la réaction. Les alentours sont observer avec attention avant cette manœuvre.

Si aucun danger n'est perçu, le guerrier inspecte prudemment les l'entrée du tunnel, flairant les premières odeurs. A nouveau, si rien n'est perçu, le poilu descend en premier pour faire un repérage rapide avant de remonter.

Grage ne repère aucune autre présence ni aucun danger. Trouver des traces est quasiment impossible sur de la rocaille et l'homme-lion n'en trouve donc pas.

Il ouvre la trappe et rien se produit à part la chute d'un peu de poussière. La trappe ne doit pas être fréquemment utilisée.

Une échelle de bois aux barreaux maintenus par des grosses cordes permet de descendre. Le massif Léodra constate qu'une très faible luminescence lui permet de voir dans le tunnel. Il se termine en cul-de-sac derrière l'échelle.

A côté du pied de l'échelle se trouve un tas de sable.

Depuis la surface, il est possible de distinguer de vieilles traces de pas dans la poussière au sol du tunnel. Elles datent de plusieurs jours.

Après son inspection, le massif poilu s'adresse au maître des routes.

" Viens jeter un œil et me dire si la luminosité est suffisante pour toi. Si c'est le cas, tu descends en premier, en tant que plus léger, tu descend en premier. Je ne vois pas de piège, mais soit prudent. "

Puis le guerrier laisse suffisamment de place à Jérémiah pour œuvrer tout en observant les alentours.

Le borgne s'approche précautionneusement en tâtonnant du pied le sol. Il se penche au-dessus de la trappe et répond en chuchotant :

"Quelle luminosité ? Je ne vois rien du tout : il fait noir comme dans un four."

Un petit silence, puis il ajoute, toujours à voix très basse :

"Je n'ai pas vu de pièges dans le tunnel. A part de la poussière qui peut te faire éternuer, champion."

" Ah. Merci pour l'information. Bouge pas."

Le noiraud teste la solidité de l'échelle de sa masse en mode progressif et s'assure que celle est à même de supporter le poids des deux hommes.

Ensuite, Grage s'assure que les traces du duo sont difficilement visible, ce qui doit être le cas dans ce milieu rocailleux. Si besoin, le chasseur effacera comme il peut les traces de la venue du duo.

Si l'échelle est assez solide, alors le massif guerrier descendra en premier et ira observer les intérieurs, prudemment. Cette action est réalisée après un panoramique à l'extérieur avant de s’engouffrer.

Grage fait une dernière vérification panoramique et ne détecte aucune nouvelle présence, ni aucun phénomène inhabituel. Tout reste tranquille. L'impression de danger diffus n'a pas augmenté.

Le duo n'a laissé aucune trace derrière lui : la roche a fait son office.

Lorsqu'il descend, les cordes et le bois craquent sous le poids du massif homme-lion mais rien ne cède. Il parait assez clair que l'échelle ne supportera pas le poids de Jérémiah en même temps que celui du Shaloar.

Une fois en bas, le jeune Léodra ne repère que l'odeur de la poussière. Les empreintes de pas présentes sont plus ou moins anciennes mais datent toutes d'au moins plusieurs jours. Le tunnel fait à peine plus de trois mètres de large pour autant de haut.

Le grand félin, après sa rapide inspection, allume le plus rapidement possible une torche une de ses torche tout en grondant à l'attention de son compagnon.

" Descend, j'allume une torche. Referme la trappe si tu peux, sinon, j'irais fermer."

Le shaloar reste prompt à la réaction en cas de besoin.

Jérémiah commence à descendre l'échelle, tâtonne et referme la trappe avant que la torche soit allumée. Puis il attend que la lumière inonde le cul-de-sac pour pouvoir descendre jusqu'au sol du tunnel sans bousculer le massif Shaloar.

Il interroge ensuite son compagnon velu du regard.

La massif observe et veille à ce que la trappe soit bien refermée avant de s'écarter pour laisser la place à l'humain.

Ensuite, la torche est tendue au maître des routes avant que le matériel porté par le shaloar soit réajusté pour favoriser la prise des armes courtes et éviter les reflets brillants. D'ailleurs, Jérémiah se voit greffer une lame courte sur l'arrière de son sac qui sera facile d'accès pour l'homme lion.

Une fois cela fait, le gros chat gronde.

" Ouvre la voie à ton rythme. C'est la première fois que je passe par la. Je connais pas les lieux. Si il y a une bifurcation, on avise. Marche la torche baissée, ton ombre doit masquer ma silhouette au mieux. "

Le borgne saisit la torche puis tourne sur lui-même pour bien éclairer tout autour de lui. Il s'attarde sur le cul-de-sac avant de déclarer :

"Moi, je connais ce tunnel. Il n'y a pas de bifurcation mais il y a un carrefour sous le quartier des indépendants à Tradisgantia pour pouvoir sortir par différentes caves ou différentes entrepôts."

Puis il va fouiller le tas de sable de la botte. Pour finalement en sortir un petit boitier plat en bois, à peine plus grand qu'une main. Jérémiah se penche pour la ramasser et en ouvrir le couvercle coulissant, d'une main. Il en montre le contenu au puissant Shaloar, en inclinant la boite.

Un morceau de parchemin. Où est uniquement tracé un cercle traversé en haut à droite d'un petit trait.

Le maitre des routes commente :

"C'est un message de contrebandier qui indique que la Garde n'a pas encore découvert ce tunnel."

" Moais."

gonde le noiraud après avoir observé et écouté attentivement son compagnon.

" Et tu crois que si la garde découvre ce tunnel, elle va laisser le temps à un contrebandier de venir changer le message ?. "

Après un va et vient de la truffe, l'expression peu convaincue, le massif poilu reprend

" Tu connais l'endroit, c'est bien pour nous. Je vais t’accompagner jusqu'à une sortie et après, je te laisse filer. Je sortirais par un autre endroit. "

Jérémiah a un sourire amusé avant de répondre amicalement :

"Je pense que tu as des conclusions un peu hâtives, champion. Que la Garde découvre ce tunnel n'amène pas nécessairement à une seule situation possible. La Garde peut tout aussi bien décider de murer le tunnel que de le piéger ou de le laisser en l'état pour le surveiller.

Ensuite les contrebandiers ne forment pas une organisation. Ce sont des indépendants qui fonctionnent en solitaires ou en petits groupes. Mais ils ont un sentiment de fraternité, d'appartenance à un mode de vie. Alors ils se renseignent les uns les autres, sans avoir besoin de se rencontrer.

Ce genre de message sert aussi à un contrebandier à signaler quand il a des doutes sur le fait d'avoir été suivi jusqu'au tunnel.

Bien sûr, il peut arriver que la Garde parvienne à capturer un contrebandier en même temps qu'elle découvre son passage secret. Mais le plus fréquemment, le contrebandier parvient à s'enfuir et la Garde ne découvre ensuite que sa voie de fuite. La ruse est plus importante que les prouesses martiales dans la vie d'un contrebandier.

La torture d'un contrebandier captif est la méthode de la Garde la plus efficace pour découvrir de nouveaux passages. Si elle parvient à l'empêcher de se donner la mort avant, vu que Tradisgantia n'est pas tendre avec les contrebandiers. Ceux-ci savent ce qui les attend en cas de capture.

De toute manière, ce message ne nous dispense pas de conserver notre prudence et notre vigilance."

Il se penche ensuite pour enfouir la petite boîte de bois dans le tas de sable, à peu près là où il l'avait trouvée. Et, pointant la torche vers le bas comme s'il voulait à tout moment vérifier le sol, le borgne commence à progresser dans le tunnel vers la cité.

C'est toujours attentif que Grage écoute son compagnon ne faisant qu'opiner du chef à la fin de ses propos. ensuite, le pas du petit homme est emboîté.

Le gros chat se place au mieux pour  masquer sa silhouette dans l'ombre de l'humain qui progresse, tout en veillant à laisser le moins de traces possible de son passage. Si les empreintes de pas du shaloar sont clairement visible, celle de l'humain doivent l'être moins. Si c'est la cas, le massif guerrier avance dans les pas de son guide pour recouvrir les marques des petits pieds par les siennes.Si des empreinte du maîtres des routes sont visible au pied de l'échelle, elle sont recouvertes par les pieds du prédateur.

Le noiraud est vigilant, surtout au bruit et aux odeurs. Se rappelant des propos de Jérémiah, une partie de la cape est ajustée pour recouvrir rapidement la truffe de l'homme félin au cas ou les poussières deviendrais trop gênantes.

La traversée du tunnel se fait sans encombres particulières. Grage repère de nombreuses traces de passage au sol, mais aucunes récentes. Les odeurs confirment ce fait : elles datent de plusieurs jours. Principalement des humains.

Parfois le Léodra a du se couvrir la truffe à cause de la senteur piquante d'infiltrations d'acide ou de pestilences soufrées.

Puis le duo finit par atteindre un carrefour.