Observateur [ Suite Parécos / sortie du borgne ]

le massif poilu reprend la pole position à mi chemin du tunnel.

Dès les premiers pas à l'extérieur, le poilu observe l'environnement, puis le ciel en quête d'un éventuel danger et pour obtenir des information comme l'heure et la météo du jour.

En s'approchant des palissades, du marché extérieur, le guerrier observe l'activité humaine, gardes et citadins toujours en quêtes d'information utiles. Le rythme d'avancée reste identique.

L'air est froid et humide. L'observation du ciel indique un mouvement rapide des lourds nuages bruns et gris sombres poussés par les vents en hauteur. Des bourrasques épisodiques s'engouffrent dans le défilé, désagréables de froidure et d'humidité. Le temps est incertain. Des pluies intermittentes sont à prévoir.

L'Oeil du Gardien est proche du zénith, ce qui explique le flux de badauds souhaitant retourner à l'intérieur du volcan. Les individus qui se dirigent vers le marché sont bien moins nombreux. Les visages sont généralement fermés ou réservés. Les expressions joviales ou inquiètes sont très minoritaires.

Grage ne repère aucun danger.

Une fois en vue des portes du marché au bout du défilé, l'homme-lion peut constater que les gardes des tours de guet ont une mine décontractée ou lasse. Ce qui semble indiquer que tout est tranquille depuis un bon moment.

Le noiraud vient se placer à côté de Jérémaih, avant d'arriver à hauteur des portes, puis se met à gronder calmement.

" On doit quitter la ville extérieure une bonne heure avant la tombée de la nuit. Si tu as faim, mange maintenant, quelque chose de costaud que tu ne risques pas de gerber si tu es sujet aux tournis.. Tu feras une petite sieste si tu as besoin avant ou après tes courses.

Pour l'instant, je n'ai rien perçu de particulier. Tout va de ton côté ?

Ah... Prévois un changement de température brutal, des vents forts en frontal qui risquent d'être accompagnées de gouttelettes acidulées."

Tandis qu'il parle pour être entendu que de son interlocuteur, le poilu conserve son observation des alentours.

Le borgne ferme son œil un court instant. Puis il le rouvre et parle à voix basse à destination de son grand compagnon velu.

"L'avenir lointain reste incertain. Je me vois simplement faire un vol de nuit à dos de... grand lézard, je crois."

Puis il ajoute sur un ton plus décontracté :

"Je me suis déjà assez reposé quand j'étais logé par Fort-Braise. Je pense avoir de quoi me payer un bon repas et des vêtements adaptés au voyage. Dois-je toujours me préparer une tenue de maraudeur pour donner le change ?"

" Si nous arrivons intacte jusqu'à lui et qu'il t'accepte sur son dos. Je n'ai pas trouvé plus rapide."

Répond le noiraud de façon pour être entendu que pas le borgne

" Je ne veux pas que l'on te reconnaisse d'un simple regard. Un simple dessin peut permettre de t'identifier. Évite au moins ça si tu n'es pas doué pour te grimer. Moi j'en suis incapable. Et pense au cousin sur le ventre, au voyage et à ce don tu auras besoin en ville.

Ah, j'oubliais. Les agresseurs de ta fille étaient accompagnés d'une bestiole de brume d’aspect vicieux et malsain, silhouette vaporeuse et grisâtre, une tête sans cou mais avec des volutes ressemblant à des cornes, de deux bras terminés par des doigts crochus, un torse étroit sans jambe surmontant une sorte de queue de brume sinueuse. A la place des yeux, deux flammèches vertes. Ça te parle ? Parce que ça peut nous courir après, même sans jambes."

"Le démon des brumes !", répond aussitôt le borgne d'un murmure vindicatif.

"Je l'ai vu dans mes visions. Je pense qu'il a aussi aidé mes poursuivants à me retrouver. J'ai aussi remarqué qu'il n'était pas constamment avec eux. Il devait sans doute faire des rapports au sorcier qui le contrôle. J'ai profité d'une de ses absences pour me cacher dans une grotte. Les lames qui m'ont estafilé devaient être empoisonnées car j'ai perdu mes forces en quelques heures. A la fin, je ne pouvais plus bouger...

En tout cas, je ne l'ai pas revu dans mes prémonitions."

" Grrr ! "

Accompagné d'une grimace carnassière, un grondement sourd et rauque émane de la gorge du noiraud pour valider son dégoût des démons.

" Dire que tout repose sur ce sorcier de 4 z'yeux et ses ambitions.

Nous avons deux options pour rentrer dans la cité discrètement : un tunnel de contrebandier que je n'ai jamais utilisé ou sauter par dessus la muraille. Tu me diras ce que tu préfères.

Une fois dans la cité, nous pouvons nous séparer si tu te sens à même de disparaître aux yeux de tous car je vais attirer les attentions. quand à toi, ils te croient ailleurs et en fâcheuse posture. Je te sais capable de me retrouver au bon moment si je peux croiser ce Nicolo de prêt comme de loin après l'envoi du message à 4 z'yeux. Pas besoin de m'approcher pour communiquer le résultat de tes perceptions. Un message à teneur positive ou négative me fera comprendre  si il est sous influence, ou un autre moyen à ta guise me suffit. Et si dans ce message, tu me parles d'un air de flute, alors c'est que tu veux me rencontrer, dans le cas ou on se sépare.

Tout repose sur un point, qu'il n'y ai pas de traître dans ton ordre. "

Vigilant, le massif poilu ralenti encore le pas pour être sur que la conversation sera terminée avant l'approche d'oreilles indiscrètes.

Jérémiah calque son pas sur celui du puissant Shaloar. Il répond en murmurant :

"Sauter par dessus la muraille sera remarqué même si tu penses avoir évité tous les gardes, champion. Des mutants et des kosruuzis renégats servent la Garde pour ce qui est de la surveillance des abords de la ville. Si jamais tu as déjà utilisé cette méthode sans en subir de conséquences, c'est parce que tu profites d'un passe-droit officieux.

Je connais moi-même plusieurs passages secrets permettant d'entrer et sortir de la ville discrètement.

Je n'ai pas de préférences. Tout dépend plutôt de savoir si tu souhaites que la Garde sache ton passage ou non. Il est par contre certain que les différentes grandes familles marchandes soudoient des membres particuliers de la Garde pour avoir des informations. Voire pour régler des comptes, mais tu es maintenant trop connu pour que tu en sois la cible discrètement."

Puis il se tait et prend le temps d'une courte réflexion avant de reprendre, toujours à voix basse :

"Pour ce qui est d'un traître dans mon ordre, cela reste bien sûr une possibilité. Mais il faudrait un suicidaire ou un inconscient, vu que sa félonie serait rapidement découverte par les autres Maitres des Routes. Ils pourraient bien sûr ne confondre le traître qu'après son forfait, lors de l'enquête sur les événements néfastes. J'imagine que mes pairs ont déjà une bonne compréhension de la situation vu que Urdak t'a prévenu de mon sort.

En définitive, la possibilité d'un traître chez les Maitres des Routes me parait très peu probable. Ou dans le pire des cas, il a déjà été identifié."

Le poilu lâche tout d'abord un grondement tenu d'insatisfaction au début des propos de Jérémiah, puis se tait pendant la suite.

" La gardes est au service des grandes familles. A éviter. On utilisera un tunnel qui mène dans un entrepôt du quartier des indépendants, utilisés par des contrebandiers. Sauf si tu as mieux.

Avec les mutants, on peut s'attendre à tout, même quand y a rien. Mais les kosruuzis, ils ont quoi de particuliers ? "

Grage reste vigilant. Après sa directive sur le tunnel, le timbre du grondement est plus curieux.

Le duo finit par arriver aux portes du marché encadrées par des tours de guet. Le borgne garde alors le silence le temps de les passer et de s'en éloigner. Accompagnant toujours le massif Shaloar, il ne se remet à murmurer que lorsqu'il n'y a pas la moindre personne à moins de dix pas.

"Les kosruuzis ont d'étonnants pouvoirs mentaux. Ils semblent pouvoir tous lire dans les pensées et envoyer les leurs à d'autres personnes. Certains sont capable de déplacer les objets avec leur seule volonté. D'autres ont des pouvoirs plus étranges encore."

Grage a profité du silence pour observer attentivement le comportement des premiers citadins pour une prise de mesure urbaine. Et comme à l'accoutumé, le noiraud se prépare à rendre les salut qu'il reçoit.

Le chemin emprunté est celui qui mène au cœur du marché intérieur.

Le guerrier se contente de répondre d'une fausse décontraction qui trahie sa vigilance

" Ah. Jamais vu ça. Et ma première expérience dont je t'ai déjà parlé me pousse à croire que leur volonté manque de tonus. Mais évitons le sujet ici. Tu veux commencer par quoi ?. "

Le Shaloar pointe de sa truffe les premières étales visible.

Le borgne ne répond donc rien et se dirige aussitôt vers les étals qui l'intéressent. Rapidement, Grage peut constater que Jérémiah est en totale aisance pour négocier ses achats et se fondre dans la foule. Il commence ses emplettes par une cape de fourrure dotée d'une capuche, qu'il va enfiler tout naturellement pour changer l'aspect de sa silhouette, en profitant du passage au milieu d'un petit groupe de badauds.

Ensuite il achète un nouvel arc, un gros couteau de chasse, une masse d'armes, un épieu, quelques coussins, une perruque rousse féminine, des lanières de cuir, des peaux de bêtes de diverses tailles et teintes, des pots de fond de teint, un miroir de poche, divers bijoux grossiers en bois, des gants de cuir fin, une grosse ceinture de cuir avec une boucle métallique en forme de crâne, trois brochettes de viandes et champignons et un tranchoir empli de ragoût bien gras.

Ceci fait, il se dirige sans hésiter vers une des grottes inoccupées du fond de la vallée du marché. Comme s'il connaissait déjà les lieux.

Grage se détache un peu du touriste qui fait ses courses. Jérémiah peut deviner que le noiraud ne l'épie que par instant, l'attention étant plus focalisé sur des dangers éventuels. La perruque rousse, comme les coussins, font légèrement sourire la carnassier qui préfère se montrer vigilant que blagueur.

Le guerrier ne se laisse pas distraire et suit le borgne à distance, puis le rattrape pour inspecter la grotte avant que l'humain ne pénètre dedans.

Dans toutes actions, le massif poilu fait en sorte de ne pas trop attirer l'attention plus que de raison, et veille aussi à ne pas être observé de loin, y compris dans les airs.

Pendant ses pérégrinations, le jeune Shaloar ne repère aucun danger que ce soit par ses cinq sens ou son instinct. Il remarque à plusieurs reprises des entités volantes aux grandes ailes déployées, haut dans le ciel. Il a également pu observer l'atterrissage ou le décollage d'un reptile ailé au niveau des hautes corniches des Éclaireurs-Dragons. Parfois, le lézard volant est monté. Une chose est certaine : nulle créature volante ne peut espérer approcher sans être repérée par les patrouilleurs. A moins d'être invisible et inodore...

A un moment donné, malgré ses efforts pour rester discret, le massif Léodra noir se fait interpeler par un trentenaire à la mine réjouie et amicale. Un peu bedonnant, avec de fières moustaches brunes recourbées vers le haut et une jolie armure de cuir ouvragée surmontée d'une cape de velours bordeaux, l'individu est suivi comme son ombre par deux grands gaillards lourdement armés et équipés de hauberts de maille complets. Ces derniers sont néanmoins plus petits et moins musclés que l'homme-lion.

"Hola, guerrier ! Ne serais-tu pas, Grage Niark, le Sauveur de Tradisgantia ?"

Chez le guerrier, tout est calculé pour ne pas perdre du vue celui dont il a la responsabilité, en le conservant dans son champ de vision, et en conservant une distance pas trop longue. Le noiraud s'aide de sa grande taille pour cela, et ne disperse que peu ses attentions sur les alentours que par de bref coup d’œil.

" Salutation, noble citadin. Que veux-tu à ce sauveur qui est occupé ? "

Sans se montrer incorrecte, le Shaloar ne feint le fait que son attention est monopolisée par autre chose, mais que les oreilles sont bien active et à l'écoute.

Aussitôt le moustachu minaude en agitant une main de façon faussement désinvolte.

"Hola, certes non, je ne suis pas un citadin. Juste un modeste colporteur issu de la plus grande cité du monde connu ! Quelle surprise de vous trouver dans cette modeste bourgade ! Je voulais simplement vous présenter mes hommages...

Mais peut-être retournez-vous à Tradisgantia prochainement ?"

Ses deux hommes d'armes restent la mine fermée et vigilante, la main prête à dégainer même si leur posture n'est pas celle d'une garde. Grage peut aisément sentir qu'ils ne se sentent pas rassurés, contrairement au trentenaire bedonnant qui montre une belle aisance.

" Tout les chemins des terres connues mènent à Tradisgantia. ."

gronde le noiraud conservant sur le sujet de son attention.

" Si modeste au point de ne pas te présenter, porteur d’apparats éclatants de toute beauté. "

Le massif affiche une pointe carnassière à son sourire en coin, presque amusé de ce qu'il entend. Le genre de sourire qui peut faire comprendre à un marchand que le message masqué est bien compris.

Le colporteur se confond aussitôt en excuses :

"Ho, pardonnez moi, puissant champion, je manque à tous mes devoirs ! Mon nom est Rollostellaro, pour vous servir !

Mais puisque nous risquons de devoir prendre la même route, me ferez vous l'honneur de me laisser vous engager comme protecteur, ô Sauveur de Tradisgantia ?"

Les hommes d'armes conservent leur vigilance inquiète, tandis que plus loin Jérémiah continue ses achats. Quelques passants s'arrêtent pour observer la conversation avec curiosité.

Poursuivant d'un ton audible pour son interlocuteur, le massif poilu n'hésite pas à interrompre son propos d'un grondement subit et sec, en montrant ses crocs aux indésirables oreilles de badaud d'une façon peu amène.

" Je t'ai bien dit que le sauveur est occupé dès mon premier propos, Rollostellaro. "

Poursuit Grage qui poursuit ses observations.

" Tu m'es sympathique. Alors je vais te faire une confidences. Je suis un chasseur. "

Le massif poilu s'approche du dit colporteur sans se soucier de ses deux gardes. Mais la vigilance du noiraud reste focalisée sur ses priorités.

" Les gardes de la grande cité, ceux qui me connaissent, me surnomme le chasseur de démon. Et quand on connait le prix d'un de leur cœur, on peut vite comprendre pourquoi j'aime chasser. Ah ah ah..."

Le massif guerrier ricane en faisant gronder son timbre carnassier.

"Juste un conseil, noble voyageur. Il est gratuit celui la. Reste ici pendant 2 à 3 jours. Cette sympathique bourgade est emplie de curieux dont je mangerais bien les oreilles, mais elle a des palissades, si tu comprends ce que je veux dire. Bon séjour. "

Sans attendre de réponse, le noiraud s'éloigne et s'engouffre dans la foule.

Après le grondement, quelques badauds se détournent et retournent vaquer à leurs occupations. Mais la majorité ne fait que reculer d'un ou deux pas, continuant d'assouvir leur curiosité.

Les gardes se raidissent et font la grimace un bref instant mais il laisse le puissant homme-lion s'approcher bien trop près du colporteur.

Puis Rollosterallo reste ébahi lors du départ soudain du Léodra noir. Il reste quelques instants à s'interroger puis hausse les épaules tout en affichant un moue mécontente.

Grage n'a que faire de la réaction du marchand. Par contre, les trop curieux se font bousculer, ou marcher sur les pieds en grondant.

" Pardon le curieux "

Grage continu de suivre Jérémiah à distance, le laissant ensuite se diriger vers une grotte qui sera inspectée avant l'entrée de l'humain, par principe. Le guerrier va donc rattraper le maître des routes sans trop attirer l'attention pour le dépasser.

Une fois à l'intérieur, le massif poilu reste dans l'ombre et regarde à l'extérieur, laissant le borgne faire son affaire.

Les curieux aux orteils écrasés gémissent de douleur sur le passage du massif Shaloar. La plupart de ces derniers, comme des bousculés, grommellent une fois le puissant Léodra bien éloigné.

A nouveau, en ce qui concerne la discrétion de l'homme-lion au sein de la foule et du marché, il s'agit d'un vœu pieux... Sa haute taille et son pelage contribuent à le faire remarquer en toutes occasions. Grage peut aussi remarquer que si les regards se tournent parfois vers lui pour l'admirer comme une idole, aucuns ne s'attardent.

Arrivé le premier dans la grotte de destination du borgne, Grage peut en vérifier le vide. Juste quelques traces témoignant de l'allumage ancien de petits feux.

Jérémiah arrive à son tour, ne semble pas surpris de la présence de l'homme-lion et commence aussitôt à se changer et à se grimer, utilisant tout d'abord les fonds de teint et le miroir de poche. Avant d'enfiler les fourrures et de les attacher avec les lanières de cuir, il prend bien soin à les frotter dans la boue, la poussière et la suie de façon inégale et rapide. Une fois qu'il a terminé de tout nouer, il remplace son bandeau de borgne par une simple bande de fourrure fauve tachetée. Il salit les cheveux de la perruque et les ébouriffe avant de faire quelques tresses en désordre. Il se l'ajuste sur la tête puis se montre fièrement devant le Léodra en écartant les bras :

"Et voilà !"

L'effet est saisissant : il ressemble clairement à un maraudeur vétéran marqué par les intempéries. Tant qu'il n'est pas approché à moins de deux-trois pas.

" Pas mal."

Gronde le noiraud avec sincérité.

" Une bonne odeur d'urine et de transpiration pardessus tout ça et tu seras parfait. "

Le noiraud reste sérieux le temps de voir la réaction du travelo avant de reprendre

" Ou une odeur de vinasse." appuyé d'un sourire qui atteste du plaisir de sa blague bon marché.

" Plus sérieux, tu vas dire que je radote, tant que je n'ai pas rencontré 4 z'yeux, il vaut mieux que tu te caches en solo. Je ne sais pas si tu es mieux placé que moi pour le convaincre, même si tu en es plus capable, mais ce que tu représentes est trop important pour la famille. Tu es capable de te faire discret une fois arrivé ?

Et connais tu Rollostellaro ? »

Le borgne commence par hausser le sourcil visible comme s'il se demandait si le Shaloar est sérieux après ses premières phrases. Puis il a rapidement une petite moue blasée, sans proférer le moindre commentaire.

Il ne prend la parole qu'après les questions du massif Léodra noir.

"Je connais bien la ville et je sais où m'y cacher. Je ne l'ai quittée que parce que je voulais aussi protéger ma fille, sachant que le temps et l'argent finissent par découvrir tous les repaires citadins.

Rollostellaro ? Je ne connais pas ce nom. Cela sonne comme un nom d'emprunt pour remplacer un nom de naissance peu apprécié."

" Ah..."

répond le noiraud qui reprend sa contemplation de la sortie de la grotte, content de sa blague.

" Il s'est présenté, pendant tes achats, comme un colporteur qui cherchait le dénommé Grage Niark pour assurer la sécurité de ses biens jusqu'à Tradisgantia. Gros, bedonnant, moustache brunes recourbées vers le haut, cape brune, armure de cuir ouvragée, minaudant de façon assurée comme si je lui était acquis. J'aime pas les coïncidences."

Le massif poilu gronde sa dernière phrase les dents serrées.

" Je peux pas me permettre de l’attraper pour un interrogatoire musclé en pleine cité. Il a deux gardes avec lui bien équipés et j'ai pas encore faim.. "