Autres dangers spirituels

Les Magaths :

En temps normal, un esprit ne se nourrit que des Essences et des esprits qui correspondent à sa nature. Par exemple, un esprit-chat se nourrira d'esprits-rongeurs, d'esprits-oiseaux et d'autres esprit-chats, ainsi que des Essences correspondantes. Quand ses proies de choix se font rares, un esprit peut se rabattre sur une pitance un peu plus éloignée de sa nature mais qui garde un lien symbolique. Cet esprit-chat pourra par exemple s'attaquer à des esprits-ténèbres, des esprits-jeux ou des esprits-sangs. En se nourrissant d'esprits qui ne correspondent pas totalement à sa nature, l'esprit change et commence à voir apparaître dans son aspect des anomalies issues de la nature de ses proies. La nature de ses proies viendra également progressivement altérer sa personnalité et/ou son comportement pour le rapprocher de ceux de ses proies. Un tel esprit marqué de "difformités" subira généralement le dédain de son Pupitre voire de son Chœur, car les esprits accordent beaucoup d'importance à la pureté de leur nature.

Et si les esprits ainsi marqués d'impuretés discrètes sont courants, très rares sont les esprits qui en cas de famine d'Essence sont prêts à se nourrir d'esprits ou d'Essences incompatibles, plutôt que de sombrer dans le sommeil quand toute leur Essence sera épuisée. Mais ceux qui le font de façon trop répétée prennent le risque de devenir des Magaths. Des aberrations spirituelles. Des chimères issues du mélange d'esprits aux natures incompatibles. Leur aspect monstrueux témoigne clairement des fusions contre-nature qu'ils ont déclenchées par leur régime inapproprié. Pire encore, leur personnalité est rendue instable par leurs natures conflictuelles. Les Magaths sont souvent ouvertement fous. Et prêts à se nourrir de n'importe quoi.

Comme la seule façon de détruire définitivement un esprit est de le vider de son Essence avant de détruire son enveloppe physique (également nommée Corpus) et que les esprits ne veulent généralement pas prendre le risque de se polluer avec l'Essence d'un Magath, la très grande majorité des esprits évitent les Magaths et se préviennent de la présence de l'un d'eux. Ainsi les Magaths ont encore plus de peine à se trouver de quoi se nourrir, ne pouvant compter sur le soutien d'aucune Cour spirituelle. Ils sont donc le plus souvent affamés et agressifs envers tout ce qui les entoure.

Les Esprits Voleurs (Nanutari) :

Parfois un esprit n’a ni le temps ni l’inclination pour s’emparer petit à petit de son hôte. Au lieu de cela, il s’empare du corps de sa victime et met l’esprit de son hôte dans un état semblable au sommeil. Il peut aussi simplement l’expulser, créant un fantôme dont le corps reste vivant. Ces horreurs, connus sous le nom de Nanutari, les Esprits Voleurs, ne restent pas longtemps dans le monde matériel, mais peuvent causer des dommages importants tant qu’ils restent dans leur hôtes. Le vol d’un corps est un acte désespéré. L’esprit garde ses souvenirs et ses connaissances, et il gagne une bonne partie de celles de l’hôte, mais il manque des repères essentiels pour pouvoir les interpréter. L’esprit arrive à saisir les besoins essentiels comme celui de manger et de déféquer, mais des concepts plus complexes comme l’hygiène personnelle, ou encore le fait de changer ses vêtements régulièrement lui échappent. Le corps de l’hôte tombe rapidement dans un état de dégradation certain. Après quelques jours, le corps volé ressemble celui d’un clochard qui a vécu dans les rues pendant des mois. En l’espace de quelques semaines, il devient une masse de crottes, tuméfactions et lambeaux de vêtements qui peine à déambuler et qui garde très peu de l’apparence de l’humain qu’il a été au début.

Un Esprit Voleur est prisonnier du monde matériel jusqu’à qu’il abandonne le corps de son hôte. Dans la plupart des
cas, il s’agit d’esprits qui fuient un important danger de l’autre côte du Gantelet, ce qui les rend désespérés et
dangereux. Heureusement, il ne dispose plus de ses pouvoirs spirituels tant qu'il reste dans son hôte. Il peut par contre régénérer le corps qui l'abrite avec de l'Essence à la façon des Urathas. Le principal danger qu'il représente est d'attirer une attention indésirée de la part des autorités ou des forces de l'ordre, surtout si sa victime est une personne importante dans la société humaine.

Comme l'esprit n'a pas fusionné avec le corps de son hôte, le lui faire quitter est sans danger pour sa victime. Par contre, cette victime est souvent dans un état lamentable qui peut demander des soins rapides.

Les Hôtes (Shartha) :

Il existe des esprits anciens et puissants, qui ont choisi l’exil dans le monde matériel, avant même l'apparition du Gantelet. Ces ennemis ancestraux de Père Loup ont choisi de diviser leur Essence en de multiples éclats et se sont multipliés depuis les temps de Pangée, devenant des véritables Légions, ennemis dont les Urathas n’arrivent pas à se débarrasser définitivement.

Les Hôtes-Araignées (Azlu) :

Les Mythes parlent de la Vieille Fileuse, tumescente et cauchemardesque, qui se trémoussait dans les premières
forêts et sous les grands montagnes jusqu’à ce que Père Loup n’arrive à l’attraper et ne la réduise en morceaux. Pendant la chasse, courant sur ses douze pattes d’araignée, elle déposa des œufs par centaines, puis par
milliers, chacun des dimensions de la tête d’une souris. Après l'apparition du Gantelet, les œufs commencèrent à éclore.

De chaque œuf sortit une araignée charnue, des dimensions d’une tarentule, qui possédait un éclat d’essence spirituelle et une étincelle d’intelligence. Les fragments d’essence spirituelle qu’ils abritent cherchent à se réunir. Elles se nourrissent d'araignée du monde physique pour augmenter leur masse corporelle. Mais quand elles se rencontrent, la plus grosse dévore la plus petite. Et elles fusionnent dans un Azlu plus grand, plus fort et plus intelligent. Ceux qui contiennent un nombre conséquent de fragments d’essence spirituelle deviennent des véritables horreurs. Elles prennent la forme d’une horde d’araignées, ou d’une seule de la dimension d’une petite voiture, ou encore devenir la parodie d’un humain à la peau enveloppée de chitine, ou former un agglomérat abominable de membres humains et arachnéens. Un Azlu qui attrape un humain peut sucer tout son intérieur, ne laissant que la peau. L’Azlu peut, pendant un bref laps de temps, l’utiliser comme déguisement. Jusqu'à ce que cette enveloppe pourrisse.

Les Azlus se nourrissent de sang et d’esprit. Ils tissent donc leurs toiles là où la distance qui sépare les deux mondes est la moins importante. Ce sont les mêmes endroits où les Uratha et les Esprits traversent le Gantelet, ce qui en fait des proies pour ces silencieux chasseurs à l’affût. Les Esprits et les Humains pris dans la toile servent respectivement de source d’essence spirituelle et de sang. Les Urathas offrent les deux en un seul morceau et sont, par conséquent, le plat favori des Azlus.

Mais les Azlus ne tissent pas uniquement pour piéger leurs proies. Elles souffrent d'une obsession pour le tissage de toiles et cherchent à sceller les Loci qu'elles envahissent. Elles semblent subir une peur atavique du monde spirituel et ne s'y rendent que pour y poursuivre des proies. Il est probable que la terreur infligée par Père Loup à la Vieille Fileuse se soit transmise à ses éclats qui ne comprennent pas totalement leur besoin de sceller les passages vers l'Hisil. Dans tous les cas, les Azlus reconnaissent les Urathas comme leurs ennemis millénaires à leur simple vue et aucune négociation n'est possible avec ces horreurs.

Les Hôtes-Rats (Beshilu) :

Les éclats du Roi de la Peste sont nés de la peur, et la peur les guident. Les légendes racontent qu'il y a très longtemps, Père Loup chassait inlassablement le Roi de la Peste, un grand esprit tirant son pouvoir des maladies. Il pouvait frapper les mortels comme les esprits grâce à de funestes pestes, mais cela n'avait aucune influence sur Père Loup, sans que la raison en soit certaine. Lorsque Père Loup prenait en chasse le Roi de la Peste, Il n'avait d'autre choix que de fuir. Pris de peur, Il se sépara en des milliers d'éclats spirituels qui trouvèrent hôte dans des rats du monde physique. Avec ses traces et son Essence aussi dispersées, Père Loup ne pouvait donc plus le retrouver pour lui faire subir sa justice prédatrice.

Quand Père Loup fut terrassé, et que le Gantelet apparut, beaucoup de ces éclats du Roi de la Peste perdirent le
contact avec le Monde des Esprits. Certaines en moururent, mais les survivants devinrent plus forts et se rassemblèrent en groupes. Depuis lors, chaque groupe s'efforce de grignoter le Gantelet pour l'affaiblir. Leur but est de faire tomber le Gantelet pour pouvoir enfin réunifier le Roi de la Peste. Ce que les loups-garous ne peuvent tolérer ni laisser faire.

Les Beshilu, contrairement aux Azlus, essaient de créer autant de Loci qu'ils le peuvent. Mais ces passages viennent ensuite invariablement former autour d'eux dans l'Hisil des zones spirituelles infectées, nommées Blessures. Celles-ci vont ensuite infecter les esprits environnants, créant des dangers encore plus importants que la simple présence des Hôtes-Rats.

Les Beshilus, comme les autres Hôtes, sont des créatures dirigées par un instinct qu'ils ne comprennent pas totalement. C'est dans leur nature de former des colonies, de dévorer des rats du monde physique. Un puissant Beshilu qui a assimilé de nombreux éclats peut prendre la forme d'un monstre titubant mi-homme mi-rat, ou d'un étrange rat immense aux longues pattes qui semble parodier la forme Urshul des Urathas. Cependant, contrairement aux Azlus, les Beshilus semblent apprécier de rester en nombre sans s'entre-dévorer. Leur crainte de Père Loup est si grande, qu'ils préfèrent généralement fuir les Urathas plutôt que les affronter. Sauf s'ils se trouvent dans un de leur repaire où ils ont ouvert un nouveau Locus. Là, ils combattront jusqu'au moment où leur défaite leur paraitra inévitable : alors ils se disperseront pour fuir.

Les esprits blessés ou esprits infectés :

Certains emplacements dans le monde spirituel sont corrompus, infectés et ces endroits sont nommés Blessures par les Urathas. Les esprits qui naissent dans les Blessures sont à leur tour infectés et ne cherchent qu'à répandre la corruption qui les a engendrés. Ces esprits infectés sont aussi nommés esprits blessés, vu leur lieu de naissance. Les esprits infectés sont généralement reconnaissables aux blessures purulentes plus ou moins discrètes qu'ils portent sur leur corps. Même s'ils conservent leur nature, les esprits infectés voient parfois leur interdit changer pour refléter leur maladie. Leurs motivations et leur comportement sont altérées pour favoriser l'expansion de leur Blessure d'origine ou pour en créer de nouvelles.

Pire encore, un esprit sain qui se nourrit de l'Essence d'un esprit infecté ou issue d'une Blessure risque d'être infecté à son tour. La plupart des esprits sains sont conscients de ce danger et évitent donc les Blessures et les esprits infectés. Mais parfois la famine pousse un esprit désespéré à prendre le risque. Et il n'est pas rare que des esprits infectés s'attaquent à des esprits sains pour les trainer et retenir de force au sein d'une Blessure jusqu'à ce qu'ils soient infectés.

Fort heureusement, les Urathas ne sont pas affectés par cette épidémie spirituelle et ils peuvent donc détruire des esprits infectés en les dévorant sans risque d'infection. Cependant, certains loups-garous affirment que le faire trop fréquemment peut altérer la personnalité d'un Uratha et le rendre susceptible de rejoindre les Molosses Infernaux.

Une autre solution pour un esprit infecté de se débarrasser de sa maladie est d'être maintenu éloigné des Blessures et de se nourrir uniquement d'Essence saine. A terme, l'infection peut être vaincue. Mais un esprit infecté ne le fera pas de son propre chef s'il reste sous la coupe de son Maeljin : un Incarna qui dirige la Cour d'une Blessure.

Les Molosses Infernaux :

Certains Urathas dévoyés en viennent à se vouer à un Maeljin plutôt qu'à un des Premiers-Nés. Ils deviennent alors ce que les Déchus nomment des Molosses Infernaux. Leurs motivations pour cela paraissent souvent incompréhensibles, même si les Déchus subodorent que la plupart de ces dévoyés ont été attirés par d'obscures promesses de la part des Maeljins. Les Molosses Infernaux sont vicieux et cruels, ils ne semblent vouloir que répandre la misère et le désespoir, et parfois le carnage quand ils savent qu'ils ne seront pas retrouvés ensuite. Ils souhaitent bien entendu étendre le domaine de leur maitre, en agrandissant ou en créant des Blessures. Comme les Molosses Infernaux sont craints et détestés par les autres Urathas, ils ont tendance à se montrer discrets et parfois réussissent même à infiltrer des meutes pour causer des torts de l'intérieur. C'est là un jeu dangereux pour eux car s'ils sont découverts, ils savent ne pouvoir compter sur aucune clémence. Plus fréquemment, les Molosses Infernaux sont des loups solitaires car ils ne veulent pas que leurs sinistres dévotions soient découvertes. Et cela fait que tous les loups solitaires s'attirent une encore plus grande méfiance des meutes.

Les Idigams :

Les ennemis les plus rares des Déchus, ces entités chthoniennes sont les esprits qui représentent des concepts qui existaient avant que le monde soit complètement formé. En tant que tels, ils n'ont aucune place dans la réalité et affichent des pouvoirs et des motivations au-delà de la compréhension.

À l'origine emprisonnés sur la Lune avant la formation du Gantelet, les Idigams sont des esprits sans analogues clairs dans le monde physique. Tandis qu'un esprit de chat est emblématique d'un chat, et qu'un esprit de haine ne peut être que haineux, ces esprits n'avaient pas de nature. Cela devrait signifier la mort d'un esprit, et pourtant, les Idigams ont pu s'épanouir. De plus, ils ont pu prendre d'autres esprits (ou créatures vivantes) et assumer leurs traits, ce qui les rendait impossible à contenir ou à tuer. La seule façon de débarrasser la Pangée de leur présence était de les emprisonner sur la Lune, dans un endroit dépourvu de matières premières. Les Idigams sont donc entrés en stase, incapables d'imiter quoi que ce soit autour d'eux. Mais certains d'entre eux ont pu s'échapper lors du premier atterrissage lunaire habité et parcourent maintenant la Terre. À leur retour sur Terre, cependant, de nombreux Idigams ont appris à se "figer", en développant de véritables influences au prix d’une partie de leur instabilité inhérente. Tous les Idigams ont jusqu'à présent montré une volonté d'affaiblir le Gantelet par des méthodes abjectes et démentielles.

Tous les Idigams sont capables de façonner et de manipuler l'Essence à un degré ou à un autre, mais l'un d'entre eux, Gurdilag, était un prodige. Il a maintenu le chaos sans forme de son pré-bannissement, mais au cours de ses années dans la prison lunaire a développé un sens de la curiosité horrible et exigeant. Il voulait savoir comment fonctionnaient les autres esprits et "dérivés d'esprits" (comme les âmes), et la meilleure façon de le faire était de les observer sans toute cette viande. Il a appris à rattacher les corps, les âmes et les esprits, ce qui a permis à l’Idigam d’échanger l’âme d’un être humain contre un esprit, ainsi que de créer des aberrations vivantes à base de corps fusionnés. Lors de la Guerre des Frères dans la région de Seattle, les Urathas ne s'aperçurent du danger que trop tard. Gurdilag fut finalement vaincu, mais le danger de ses découvertes demeurait.

D'autres Idigams ont sévi dans le monde entier et ont demandé la coordination de plusieurs meutes, ainsi que de longues recherches spirituelles de leurs interdits, pour être vaincus. La crainte des Déchus est qu'il ne leur est pas possible de savoir s'il reste des Idigams en liberté, complotant leur incompréhensibles desseins dans l'ombre.

Les créatures mythiques :

A travers les millénaires, les légendes et sagas des Déchus fourmillent de créatures étranges qui ne sont pas de pures entités spirituelles. A demi charnelles et à demi spirituelles, à la façon des Urathas, ces créatures semblent par contre ne pas pouvoir survivre durablement au sein du monde physique. Les créatures survivantes ont donc réussi à rejoindre l'Hisil où leur existence n'est menacée que par la nature prédatrice des esprits.

Ces créatures sont parfois identiques à des entités du folklore local, parfois elles ne ressemblent à rien de connu. Certaines sont bestiales et d'autres douées d'une forme d'intelligence, voire de parole. Chaque cas est unique et les Déchus n'ont pas de méthode réellement définie pour gérer les situations variées que leur présence peut provoquer. Chaque meute agit donc en son âme et conscience quand elle est confrontée à de telles créatures.

Les Hélions :

Les Hélions sont les serviteurs d'Helios, tout comme les esprits-lunes sont les serviteurs de Luna. Cependant, Helios, le grand Célestin, n'a ni oublié ni pardonné que ce sont les Déchus qui ont tué Père Loup et qui sont responsables de la Chute qui a suivi. Puisque Père Loup chassait les esprits qui avaient fui devant la présence d’Helios, il est sans le savoir devenu la source de la plupart des malheurs du monde matériel.

Le jour, les Hélions sont souvent vus dans les cieux du Royaume des Ombres. Ils peuvent être confondus avec des esprits-feux, mais alors des inhabituellement puissants. Les Hélions sont bien des esprits de feu, mais issus de l'enfer nucléaire du soleil, plutôt que de simples feux inférieurs de la Terre. Et vu la position d'Helios vis-à-vis des Urathas, ses serviteurs sont rarement amicaux avec les loups-garous. En fait, les plus agressifs des Hélions attaquent même les Urathas à vue. Ce qui rend dangereux les longs périples de jour au sein de l'Hisil...