Grage s'approche de l'Hostellerie du Havre Ronronnant en début d'après-midi.

Maintenant que son adversaire est à terre, à une dizaine de mètres et désarmées, maintenant qu'un panoramique de vigilance vient d'être effectué, le massif Léodra retire son casque et, pendant cette opération met à terme à l'utilisation de ses capacités. Tout est fait pour que le contre coup ne soit pas visible.

Fin d'activation des capacités spéciales.

Après avoir observé le trou dans son casque avec une grimace de dépit, le Léodra replace son casque sur sa tête. La voix est assez forte pour être entendu par de nombreux curieux.

" Aucun citoyens n'a été blessé. Et tu peux te vanter d'avoir toucher le casque du sauveur de la cité, Grage Niark. Pour ce mérite, tu auras la vie sauve au lieu de finir en morceaux au fond du fleuve. Pour avoir abîmé mon casque,il t'en coûtera 2 couronnes pour les réparations.

Si personne ne t'envoi, pourquoi m'as-tu agressé, moi, le sauveur de la cité ? "

Le shaloar, digne dans son expression, est toujours sur ses gardes. Le mutant est observé de toute part, surtout pour voir s'il régénère.

Après vérification, le casque n'est pas troué. Seulement bosselé. Ce qui indique néanmoins une violence certaine avec l'arme de lancer.

Le mutant fixe à nouveau Grage avec les yeux ronds, après sa diatribe. Puis il éclate de rire. Avant de finalement dire d'un ton rigolard :

"D'puis quand j'ai b'soin d' quelqu'un pour m' dire c' que j' dois faire ?

Ok. T'es balaise, sauveur d' la cité. Mais ça empêch'ra pas d'aut' d'essayer d' te faire la peau !"

Le massif guerrier opine lentement de la tête, les yeux plissés, le regard fermé quand il entend la réponse. Les propos du mutant font écho chez le prédateur, un écho presque malsain.

Le vainqueur regarde les armes du perdant, se saisi de la hache ou du long marteau de guerre, cela dépend de la manufacture. Si les deux armes sont dans un piteux état, les deux seront prises.

Ensuite, l'homme lion reprend sa route de son pas assuré, vigilant, dans le but de les vendre. Pour cela, chemin est prit de la première armurerie.

Les deux armes sont clairement de belle facture, et plus lourdes que des modèles classiques. A vue de nez, chacune d'elles vaut plus que 2 Couronnes...

Le Léodra se saisi donc d'une hachette de lancer, et, prenant conscience de la valeur des armes, décide de laisser une chance au perdant. Toujours avec un regard de prédateur fermé, observateur des réactions du propriétaire

" Tu m'as entendu, deux couronnes pour le casque, ou je vais la vendre. "

Le Léodra observe son interlocuteur

Le mutant se redresse un peu plus, maintenant assis à même le sol, se soutenant avec son bras dorsal. Il agite ses deux mains principales en signe approbateur, tout en disant d'une voix un peu penaude :

"Ok ok... tu l'as bien gagnée, c'te hachette."

Puis, la mine interrogative et sceptique, il demande :

"Comment tu fais pour êt' aussi balaise ? M'as vach'ment lancé loin..."

Le prédateur opine du chef, puis ajuste la hachette à sa ceinture. Une fois cela fait, l'homme lion reprend dignement sa marche devant lui, d'un pas lent pour commencer. Arrivée à hauteur du mutant, la réponse se fait entendre sur le ton de l'évidence et du respect, d'un volume que seul les deux guerriers peuvent entendre :

" Je suis un Léodra. Et sacs à puces est réservé aux amis."

La seconde phrase est prononcée presque de façon amicale. Après quelques enjambées supplémentaires, dépassant le mutant, le marcheur reprend un peu plus fort.

" Je te souhaite de belles victoires, toi dont j'ignore le nom. "

La première phrase à voix ténue éveille la surprise chez le mutant :

"Ah ?" est la seule chose qu'il parvient à répondre immédiatement.

Et suite à la seconde phrase, il se rengorge et déclare à voix forte :

"On m'appelle Vivien Triple-Étreinte ! Laiss' moi t' payer un coup !"

Le shaloar hausse dignement un sourcil suite à l'invitation, puis se montre plus décontracté dans son attitude tout en effectuant un panoramique d'observation, toujours vigilant. Se faisant, la réponse se fait entendre :

" Mouais. Mais tu touches pas à ceux qui m'filent le train. "

A la fin de sa phrase, l'ex lieutenant regarde en direction de ses poursuivants et en profite pour voir leur attitude.

Grage repère aisément le balafré, appuyé contre un mur non loin, au niveau de l'intersection des rues. Par contre, les trois autres fileurs sont indétectables...

Vivien répond avec une expression de surprise et d'incompréhension :

"Ah ?... Ok..."

Le sauveur ne répond rien et patiente, le temps que Triple Étreinte daigne se rhabiller de ses armes. Toujours vigilant, la réaction de la foule est guettée, tout comme l'éventuel retour des poursuivants manquant à l'appel.

En effet, le mutant daigne se relever et aller chercher ses différentes armes qui traînent au sol. Les spectateurs n'osent pas faire un pas, pendant ce ramassage.

Grâce à son observation continue et attentive, Grage finit par repérer les trois suiveurs furtifs. Bien camouflés parmi les nombreux autres curieux, à l'abri au sein des murs de divers commerces.

Au fur et à mesure que le mutant ramasse ses armes, la vigilance et la méfiance du massif spectateur remonte d'un cran. Une invitation subite à boire un coup est appréciable, mais c'est peut-être une ruse de Triple-Étreinte pour récupérer vitalité et arme.

Pour s'assurer de cela, le massif homme lion tourne sur lui même pendant son panoramique d'observation. Viendra le moment ou le dos du Léodra sera offert au mutant. Cependant, les sens sont à l’affût, le sens du danger actif et la cape masque la promptitude physique à la réaction du shaloar.

Prêt à activer les Pouvoirs : Augmentation Perception + Volonté + Force + Rapidité + Adresse
Prêt à une esquive totale en cas de danger signalé par les sens, surtout l'intuition.

Malgré sa vigilance tendue, le jeune Shaloar ne sent qu'au moment de se préparer à réactiver ses pouvoirs totémiques la fatigue induite par l'activation précédente.

Grage subit une pénalité en Etat Général de -1 à toutes ses actions.
Son niveau d'Endurci lui permet de l'ignorer.

Sitôt qu'il a récupéré toutes ses armes au sol, Vivien presse le pas pour venir aux côtés de l'homme-lion. Sans passer proche de son dos. Il est néanmoins manifeste que le mutant prête garde aux alentours mais ne semble pas se méfier du Léodra noir.

Les deux combattants n'ont pas à aller loin : les auberges et les tavernes sont une pléthore dans le Quartier des Arènes. Triple-Etreinte désigne l'établissement le plus proche du pouce et déclare avec un sourire communicatif :

"On y va ?"

" Mouais. "

Enchaîne le carnassier avec une expression satisfaite, se préparant à suivre le mutant casqué. D'ailleurs, dès que la direction est indiquée du doigt, le massif Léodra commence le premier pas, prêt à caler son rythme de progression sur son binôme du moment.

Tolérant un petit mètre d'écart, l'homme lion conserve, ou cherche à conserver sans le montrer, une légère avance sur son compagnon (une demi enjambée suffit).

Son acolyte ne cherchant pas à précéder le jeune Shaloar, Grage n'a aucune peine à conserver l'avance voulue. Il est donc le premier à atteindre la porte d'entrée.

Porte qui état déjà entrouverte, pour permettre à une demie-douzaine de visages d'observer ce qui se passait dans la rue. D'ailleurs, les trognes sont également nombreuses derrière les fenêtres de papier huilé. Même si elles ne peuvent pas distinguer grand chose de bien net. Quand Grage vient pour entrer, la demie-douzaine de curieux recule précipitamment, avec une mine effarée, pour laisser la place d'entrer et de se rendre jusqu'au comptoir.

Les regards des observateurs qui tentent vainement de se cacher font prendre conscience au sauveur que les tenanciers de l'arène ont de beaux jours devant eux. C'est sans hésitation que le sauveur ouvre la porte et le chemin qui mène au comptoir, toujours vigilant.

Si par hasard, des citoyens salut le sauveur, les saluts seront rendus de façon martiale et brève.

Une fois arrivé au comptoir, l'ex lieutenant se décale un pas de côté pour laisser place à Vivien.

Pendant que le Léodra avance jusqu'au comptoir, nul client n'ose saluer ou prendre la parole. La plupart des personnes présentes ne quitte pas des yeux les deux combattants qui font leur entrée. Sans un mot. Ni un geste. Ce qui donne à l'intérieur de l'établissement un aspect étrange : tout le côté du mur de la porte est bourré de monde, alors que le reste de la pièce est vide.

L'aubergiste, un homme moustachu d'une trentaine d'années, un peu ventripotent, fixe le digne Shaloar avec un regard mêlant peur et surprise. Il déglutit péniblement quand l'homme-lion se positionne de l'autre côté du comptoir. Et il attend, n'osant pas ouvrir la parole le premier...

Le sauveur fixe l'aubergiste quelques instants, se retenant d'une mauvaise blague ne ce lieu public. Certainement à cause des paroles de son maître, quel image veux-tu donner de toi.

Après ce tout petit sablier de silence, le shaloar fini par rompre le silence de la taverne d'un grondement qui tranche pas son assurance :

" Vivien Triple-Étreinte invite Grage Niark, le sauveur de la cité à boire en ta taverne en l'honneur de notre rencontre. Y vois-tu un inconvénient, aubergiste ? "

Le shaloar est à l’affût des réactions.

"Heu... non. Non-non", bredouille l'aubergiste, "... et bienvenue !". Il termine avec un grand sourire forcé.

Les quelques mots du tenancier semblent redonner vie à l'intérieur de son établissement. Les clients se pressent de retourner à leur table, dont bon nombre contiennent des restes de repas. Les rares qui n'avaient pas fini se goinfrent rapidement avec ce qui leur reste. Ceux qui n'ont plus rien à manger ni à boire restent, assis, à observer le Shaloar et le mutant.

Vivien donne un coup de poing rigolard et retentissant sur le dessus du comptoir, et il demande ensuite avec aplomb :

"Combien pour ta meilleure bière ? Deux, 'videmment !"

Le jeune Léodra laisse Vivien s'amuser et paraître comme il aime être sans plus de réactions que l'observation. L'observation des réactions continue.

Va venir le tour de s’asseoir et le blagueur observe ceux qui engloutissent leur repas au cas ou, ainsi que ceux qui se prépare à faire le curieux. Quelles sont les tables disponibles ? Les quatre, ( ou au moins l'un d'entre eux) poursuivants vont-ils entrer ?

Après avoir sursauté, l'aubergiste moustachu répond rapidement : "Ça fera 6 Besants !"

"Ok, ok...", répond Vivien en extirpant une bourse de sous sa protection ventrale. Et il en sort les six pièces demandées.

Grage a pu vérifier dans le même temps qu'aucune des tables n'était disponible. Et qu'aucun des poursuivants - ni personne d'autre - n'était entré dans l'auberge après son arrivée.

Continuant d'observer la salle dignement, seul quelques légers mouvements de queue trahissent l'envie de Félin de se délecter de la situation. Parmi les clients qui ont rejoint leur place, ceux qui se baffrent, comme ceux qui n'ont plus rien à engloutir, sont observés avec une intensité plus carnassière dans le regard.

Quand l'aubergiste aura servi les deux bières, le sauveur continu de jouer la montre pour laisser plus de temps à ceux qui engloutissent ce qu'ils ont. Aussi l'homme lion attrape sa chope de façon conviviale, avec un geste lent, la tend en direction de Vivien avec un geste lent, opine du chef toujours avec lenteur mais une franche sympathie dans le regard, et toujours avec lenteur, savoure une première gorgée sans bouger du comptoir.

Le temps est laissé au mutant d'en faire de même, ou autrement s'il le souhaite.

Puis le Léodra, toujours lent dans ces gestes, observe à nouveau les clients, espérant que le plus grand nombre d'entre eux aient terminés rapidement leur assiette et verre. C'est après cela que la question sera posée au tenancier avec suffisamment de volume pour que la majorité des curieux puissent entendre.

" Dis moi aubergiste, nous voilà face à une situation embarrassante. Tu as accepté de nous servir alors qu'aucune table n'est disponible. D'où ma question.

Est-il normal que ceux qui ne consomment pas siègent en ta taverne ? Ce n'est pas une garderie, n'est-ce pas...

A moins que tu nous autorises à rester au comptoir, ce qui n'est pas coutume et nuirait à l'approche d'autres clients. "

Le tenancier se recule, impressionné, les yeux ronds. Puis il se ressaisit et répond d'une voix un peu hésitante :

"Heuuu... tous les gens que vous voyez là, messire, ont déjà payé et consommé. Non non, c'est pas une garderie, ici...

Et vous pouvez rester au comptoir, au contraire c'est coutume..."

La voix bredouillante semble s'expliquer par l'incompréhension des propos proférés par le massif Shaloar. Qui peut remarquer une mine perplexe également de la part de Vivien, qui le regarde.

" Ah... Auberge, taverne. Je ne fais jamais la différence. Par contre... "

gronde le massif shaloar d'un volume plus faible mais toujours audible par ceux qui sont proche. La suite est un plus amère et dédaigneuse.

" J'vois bien qu'y en a pas un pour l'ver son cul ici ! Alors pourquoi j'lèverais l'mien lors d'la prochaine bataille ? Hein ? "

La question se termine par un levé de menton en direction de l'aubergiste. Le sauveur n'a plus l'intention d'aller s’asseoir, et cela se voit. Sans vraiment attendre de réponse, le Léodra tend son verre en direction de l'aubergiste pour lui fait comprendre qu'il n'est nullement responsable de ce qui vient d'être dit.

D'ailleurs, l'attention du parleur se porte sur le mutant, façon plus décontractée et amicale.

" Tu traînes souvent près d'l'arène, Vivien ? "