Arrivant au début de la nuit, ...

... le massif Shaloar approche des portes fermées de la cité. Une vingtaine de gardes armés d'arcs ou d'arbalètes se situent sur le mur au-dessus de l'entrée. Une dizaine de gardes armés de lances et de diverses armes de contact attend en désordre devant l'issue close. Remarquant l'approche de Grage, ces dix soldats se rassemblent à quelques mètres devant la porte et attendent.

L'ex lieutenant est surpris de voir les portes fermées avec un ramassis de gardes qui se contentent de former les rangs seulement quand quelqu'un s'approche.

Dans un premier temps, un excercice de mémoire est fait pour se rappeler quelles circonstances peuvent justifier une fermeture de porte alors que même pendant, la grande tempète, celles ci sont restées ouvertes.

Quelqu'en soit le résultat de ces trouvailles parmi ses souvenirs, le sauveur s'approche pour satisfaire sa curiosité. La capuche est bien relévée pour faciliter l'authentification de l'approchant par la garde, les mains restent bien visible pour attester d'une volonté pacifique. Le Léodra gronde, marquant l'arrêt dans le respect des distances de sécurité de la garde :

" Salut les gars. Un soucis ? J'peux vous  aider ? "

Dans ses souvenirs, Grage ne trouve comme raison d'une fermeture des portes que la volonté de retenir un fuyard pour l'empêcher de quitter la ville ou qu'une attaque d'importance menaçant la cité.

L'un des gardes s'approche et répond d'un ton peu amical, en affichant une attitude fière :

"Non. A moins qu' tu tiennes à dev'nir un problème ?"

Puis il se détend et demande, plus ouvert mais un rien sarcastique :

"Tu t'amènes pour quoi ? Tu voulais sortir, le Sauveur ?"

" Mouais. "

répond le prédateur avec un sourire en coin, poursuivant avec le vif intérêt de sa curiosité .

" Y a du démon d'l'autre côté ? "

La direction de la grande porte est indiquée par un geste de la tête.

"Non, c'est tranquille", rétorque le garde faisant le fier malgré la nette différence de carrure, "tu veux sortir ou pas ?"

Cinq mètres en arrière, les neuf autres soldats conservent la ligne, lance en main et pointée vers le ciel, et se tiennent prêts, silencieux.

Les épaules du solitaire baisse un peu à l'idée d'un absence danger de l'autre côté de la porte, tout en se retenant de souffler. C'est avec moins d'intérêt que le shaloar répond.

" Bah oui. '

Le garde toise Grage de haut en bas, puis demande d'une voix peu convaincue :

"On peut t' laisser sortir, parce que t'es une connaissance...

T'es au courant qu'une fois dehors, on t'ouvrira pas avant la fin des pluies, genre mi-printemps ?"

Et il fixe le massif Shaloar, en attente d'une réponse.

Reconnaissant de la réponse reçue, le shaloar reprend une posture digne avant de répondre avec assurance :

" Ah. J'savais pas. Merci.

J'espère que vous n'aurez pas d'ennuis d'ici la. Seul un motif impérieux me fera revenir dans la cité avant la belle saison alors. "

Avec la posture martialement droite, l'ex lieutenant salut son vis à vis avec respect avant de gronder

" Je suis prêt à sortir. "

"D'acc', alors suis-moi", répond le garde sur un ton fataliste.

Et il commence à s'éloigner de la grande porte en suivant le mur d'enceinte.

Le shaloar salut les autres membre de la garde d'un signe bref et martial de la tête avant d’emboîter le pas à son interlocuteur dignement. Pendant le trajet, le massif suivant conserve une attitude pacifique et observatrice.

Le garde marche ainsi jusqu'à la plus proche poterne dans l'épaisse muraille. Grage peut remarquer les regards de surveillance de divers gardes déambulant sur le haut de la muraille, armés d'arcs ou d'arbalètes. Aucune rencontre n'est faite au niveau du sol.

Le garde enlève le madrier bloquant l'issue et ouvre la porte grinçante. Cette dernière ne fait qu'un mètre cinquante de haut pour un peu moins d'un mètre de large. Le soldat entre courbé dans le couloir à peine plus large et plus haut. Le couloir se prolonge sur une dizaine de mètres dans l'obscurité jusqu'à la porte donnant sur l'extérieur ; obscurité qui ne gêne pas le digne Shaloar grâce à la lumière des torches qui filtre depuis l'intérieur de la ville. Le garde tâtonne jusqu'à atteindre l'issue extérieure. Là, il défait le madrier de clôture et ouvre la poterne. Et il sort à l'extérieur pour laisser le passage au massif Léodra.

Pendant le trajet et jusqu'à sa sortie, le massif guerrier fait son possible pour faciliter la tâche de son guide. Avant de franchir la porte, le shaloar gronde

" Merci et bonne garde. "

Puis, dès le premier pas dehors, un panoramique de vigilance est fait tout en commençant par un petit trot en direction de l'Est proche du fleuve.

Cherchant à se rapprocher du fleuve, le jeune Léodra rejoint donc l'imposante route marchande qui sinue le long du cours d'eau. La dite route est vide de tout voyageur. A portée de vue nocturne, Grage est solitaire jusqu'à l'horizon.

Le massif trotteur, satisfait d'être seul et en dehors des murs de la cité ne traîne pas. Le trot se fait donc à grande enjambées jusqu'au pont qui marque la croisée des routes. Les montagnes doivent être atteinte rapidement car elles seront un rempart en cas de météo capricieuse.

Le guerrier n'en reste pas moins vigilant. Après un bon kilomètre, le shaloar utilise se pierre de contact pour communiquer avec Afriz.

Grage sait qu'à sa vitesse de trot soutenu il lui faudra entre trois et quatre heures de course pour rejoindre le pont. Et ensuite, il lui faudra le double de temps pour rejoindre les montagnes. Et le triple pour atteindre Fort-Braise. Il estime donc le temps total de trajet jusqu'à sa destination entre treize et quatorze heures de course.

Après s'être éloigné, le massif Shaloar contacte son maître. Ce dernier répond aussitôt :

"Oui, Grage. Je t'écoute."

Le massif trotteur répond aussitot

" Je vais être bref. Faut s'assurer que nos conversations à distance ne puissent pas être écoutées. J'vais donc être bref. Rien de particulier à signaler depuis notre dernière conversation.Je considère mon affaire comme close.

Je suis en dehors des murs de la cité. Retour avec procédure d'entrée. Je risque d'être très fatigué à mon arrivée, p'être incapable de parler.

Des choses à me signaler en particulier ? "

Pendant qu'il s'exprime, le solitaire montre l'endroit ou il se trouve, avec un regard en arrière pour montrer les murailles de la cité qui s'éloignent. Le guerrier s'exprime de façon télégraphique et sérieuse, ce qui n'est pas dans son habitude.

L'expression d'Afriz se fait un court instant troublée par ce qu'il entend. Il demande alors aussitôt à la suite :

"Que veux-tu dire par 'écoutées' ?"

L'attitude du maître indique clairement son attention.

Le massif trotteur reprend aussitôt

" Un chevaucheur des vents, adepte de la discrétion, a évoqué cette possibilité d'être écouté. Il a coupé la conversation avant que je ne puisse l'interroger à ce sujet.

Lors de notre échange par ce moyen que nous utilisons, il a tout fait pour pour rester proche de moi. Et il veut que nous soyons proche lors de nos futures échanges. Nous devons d'abord nous fixer un point de rencontre.

Je vais approfondir cette possibilité dès mon retour. C'est pour ça que j'ai attendu d'être sortie avant de te contacter, et éloigné de la cité. "

Une fois de plus, le shaloar se montre bref dans ces propos, sans marque réelle d'amitié.

Afriz répond sans attendre :

"En ce cas, si tu n'as rien d'urgent à me signaler, coupons là la discussion."

La mine de l'Éclaireur-Dragon est sérieuse et peu engageante à la conversation.

" Rien a ajouter "

rajoute brièvement le shaloar. Avant de couper la communication, un bref salut martial est adressé visuellement à son interlocuteur.

Ensuite, le massif trotteur ajuste son rythme de progression pour associer rapidité et endurance. L'objectif est d'atteindre les montagnes au plus vite, seul moyen de pouvoir trouver un abri en cas de pluie soutenue ou pire.

Le guerrier est vigilant tant sur les éventuels dangers de son environnement que sur la météo.

En coupant judicieusement à travers les Terres Brisées, en se fiant au décor aperçu lors du vol de lézard ailé, le massif Shaloar estime pouvoir réduire le temps de trajet aux deux-tiers.

Dès que la route bifurque, le massif trotteur prend la direction de la citadelle de la griffe. A mi chemin entre la bifurcation et la citadelle de la griffe, le shaloar tourne à droite, direction plein Est.

Cette façon de faire à deux avantages, celui de réduire la distance et provoquer un changement des habitudes de trajet pour éviter les embuscades qui pourraient être programmées.

Les dangers de l'environnement seront évités au mieux, la priorité restant l'atteinte des montagnes au plus vite. Si un léger détour peut permettre de gagner en temps en évitant une source de danger, alors le Léodra n'hésite pas.

Et Grage est parti pour une longue route...

Sa haute vigilance décline au bout d'un quart d'heure de calme : il ne surveille plus que passivement les tranquilles alentours. Et il lui faut encore au moins une heure avant d'atteindre la bifurcation.

Si rien d'anormale n'est à signaler, alors le shaloar bifurque en direction de la citadelle de la griffe. Après environ une petite demie heure de trot, le massif trotteur bifurque plein Est en quittant la route.

Le jeune Léodra prend donc la route partant sur la gauche lorsqu'il arrive au croisement. Puis après un temps difficile à estimer, il prend subitement la direction de l'est.

Il continue à courir longuement pendant la nuit.

Subitement il constate qu'il a du mal à réfléchir, qu'il commence à se sentir engourdi, alors qu'il continue de courir au milieu des steppes arides et désolées.

Grage subit un malus de -1 en Etat Général supplémentaire, qui le fait passer à -2, et qu'il peut encore ignorer grâce à son Endurci.

Son odorat décèle un fumet étrange et très faible qui l'environne...