Faisant tonner son pas [ Suite Parécos / Femelles Bis ]

"Il est juste et raisonnable que tu sois prudent", commente calmement la Léodrani fauve.

"Comme tu peux t'y attendre, Grage Niark, le devoir du mâle est d'apporter protection et prospérité à sa cour. De faire preuve de son autorité, d'assumer sa responsabilité et de montrer l'exemple au sein de sa cour. De faire justice au sein de sa cour. Et d'exercer sa juste vengeance sur ceux qui nuirait à sa cour ou à lui-même.

Et au cas où tu l'ignorerais, la cour d'un mâle Léodra regroupe toutes ses femelles et toute sa descendance tant que cette dernière n'est pas reconnue adulte."

«  Hum Hum. »

Gronde le mâle sur le ton de l’approbation qui se résout à rester sérieux même quand il entend qu’il devra faire justice au sein de sa cour.

«  Alors je vais le faire à ma façon. »

Le timbre de voix est celui de l’engagement.

Le massif poilu retire son barda de façon à se mettre torse nu. Les affaires sont posées délicatement. Des guerrières chevronnées peuvent voir que les armes sont posées en mode prête à l’emploi si besoin de façon instinctive.

Le guerrier spirituel se remémore l’aspect solennel d’un engagement profond, comme un serment que l’on peut faire à Dragon, pour se mettre en condition et apporter assurance et conviction à son aplomb naturel.

Ensuite, le musculeux prédateur s’approche de l’aphone et ne fera que lui tendre la patte, en attendant patiemment et dignement de recevoir la sienne pour l’inviter à se relever. Une fois cela fait, la main de la féline est placée sur le torse du male, coté cœur. Le regard rivé avec détermination, pimentée d’une certaine admiration, l’homme lion gronde avec détermination :

«  Sadriska.  Tu es la mieux placée pour ressentir ce que je ne peux dire par manque d’expérience. »

Le sauveur laisse passer quelques puissants battements de cœur avant de s’exprimer avec conviction.

«  J’ai entendu mes devoirs et je m’engage à les honorer pour toi. Tu es la bienvenue dans ma cour. »

Étant toujours debout, Sadriska ne relève que le regard et le museau. Un sourire ravi s'étend sur sa gueule au terme de la déclaration du puissant mâle. De sa voix cassée et désagréable, elle répond :

"Mer-ci."

Et la Léodrani au pelage couleur de nuit pose là le genou au sol.

Ensuite, Charina demande d'une voix au volume modéré, masquant rapidement son début de sourire :

"Et en ce qui me concerne ?"

Conservant son aplomb quand la féline nuit pose un genou au sol, le jeunot séduit savoure cet instant jusqu'à la remarque de la fauve.  Décontenancé, l'impulsivite refait temporairement surface

" Mais, 'j'ai déjà.."

Puis le silence de la raison suit quelques instants. Le guerrier sourit d' être tombé dans ce piège charmant. C' est avec lenteur qu'il s'approche de Charina, faisant silencieusement et lentement un tour complet de sa personne, puis un second et un troisième. La queue du félin ondule légèrement à chaque pas. Grage tente d'impressionner ou de se faire désirer par son magnétisme une adulte d'expérience.

A la fin de ces trois tours, la voix du mâle gronde avec assurance

" J'ai pris connaissance de mes devoirs que j'appliquerais pour toi, avec ferveur. Je te veux pour favorite dans ma cours."

Alors Charina avance d'un pas lent, de façon à se trouver face à Grage et à pouvoir lever son museau pour qu'il effleure le côté de celui du puissant homme-lion.

"Alors je te serai dévouée, mon mâle."

Puis elle lui prodigue quelques caresses latérales de museau à museau. Avant de se lover contre lui, entourant la large poitrine du Shaloar de ses deux bras.

Il va être difficile pour la favorite de se soustraire aux ardeurs montantes du jeunot, ardeurs qu'elle vient de provoquer. Le mâle attrape la fauve de ses pattes par le fessier pour la soulever de terre et la blottir contre une paroi. Le sang bouillonnant, la virilité du prédateur est tout aussi fougueuse que déterminée à revisiter les charmes de la féline plaquée au mur. Tout ce qui peut entraver l'élan de fougue est retiré sans ménagement. La femelle se voit pétrir avec fermeté autant qu'elle se sent auréoler de baisers à hauteur du coup, une gueule par laquelle elle peut sentir l'émanation d'un souffle puissant et chaud.

Seul le ressenti d'un danger approchant pourrait stopper le Shaloar dans son élan.

Charina ne se soustrait pas aux désirs de son mâle et participe activement aux ébats sauvages et bruyants qui s'ensuivent. Une fois que le couple de Léodra reprend son souffle, contentés, Sadriska s'approche, ronronnante, d'un pas lent et félin. Un peu maladroitement, elle vient caresser le torse de Grage puis se frotter doucement contre lui. Toujours ronronnante...

Enfin satisfait de son échange corporel avec sa favorite, le mâle savoure l'approche délicate de la jeunotte le temps d'une juste récupération. Pendant un instant, les pattes du guerrier caressent les deux femelles, simultanément, se délectant de cette situation.

Le sauveur partage son émoi d'un ronronnement sourd. Des ronrons de plus en plus puissants et vibrants au fur et à mesure que la féline au pelage nuit se montre entreprenante, pour lui faire comprendre que son approche était attendue, désirée.

Petit à petit, laissant le désir gagner en intensité, l'homme lion se détache de la fauve pour, à son tour, se montrer plus fougueux et entreprenant envers l'approchante qui devient le sujet de l'excitation qu'elle provoque. Explorant chaque recoin de la géographie corporelle de l'aphone, les douceurs du mâle se transforment en des poignes plus viriles, et le mâle se laisse emporter dans de nouveaux ébats.

Sadriska se laisse à son tour emporter dans les ébats, y participant avec une énergie qui essaie de compenser son inexpérience.

Une fois assouvis, les Léodras peuvent se laisser aller et s'allonger pour profiter du confort apporté par les fourrures agencées au sol dans un recoin de la caverne. Les deux Léodranis ronronnent doucement, très vite à l'unisson.

Le noiraud découvre le plaisir de cette musique apaisante, douce de sincérité et porteuse de bien être. Plutôt que de rompre l'enchantement pour obtenir les dernières réponses à ses questions, le félin se laisse bercer par cette musique avant de s'endormir.

Cependant, si une des léodranis présentes souhaite s'approcher pour s'endormir contre lui, voir les deux, alors la massif fatigué (les) l’accueillera avec douceur.

Grage s'endort, câlé et câliné entre ses deux femelles.

Il est réveillé par une odeur de viande grillée. Quand il ouvre les yeux, il constate qu'il est toujours allongé - seul - sur les fourrures dans le même coin de la caverne. Celle-ci est toujours éclairée par des bougies, dont la lumière se réfléchit sur des veines de roches phosphorescentes. Il repère vite les femelles.

Charina est dans un autre coin de la caverne où un feu est allumé : elle fait cuire des quartiers de viande rouge au bout d'une longue broche. Sadriska est assise en tailleur sur un coussin : elle essuie l'armure du jeune mâle avec un linge pour la lustrer.

S'il a plu, il n'a pas du y avoir de tonnerre... car rien n'est venu troubler le sommeil du puissant Léodra au noir pelage.

L’ex dormeur se réveil tel un jeune chat, étirant toute sa musculature de la tête au pied, allant jusqu’à sortir ses griffes, le tout dans un puissant ronron de satisfaction. L’exercice dure une bonne minute, tout le corps est invite à l’étirade matinale dans un sourire d’adolescent pleinement satisfait, ayant oublié l’espace d’une nuit, jusqu’à l’exercice de ses devoirs.

Le félin bondi ensuite en direction de l’aphone tout en s’exprimant :

«  Je suis obligé de rajouter une question à ma liste de réponses en attente, Charina. Pourquoi tu fais cuire la viande ? La conserver ? »

Une fois proche de la féline au pelage nuit, sans vraiment attendre de réponse immédiate de la fauve, le massif guerrier observe le labeur de l’astiqueuse d’armure avant de  gronder plus doucement et de façon presque complice :

«  J’apprécie Sadriska. Je peux le faire. Mais si tu continus aussi bien, je vais y prendre gout. »

Quelle que soit la réaction de la Léodrani nettoyeuse, au moment opportun et en vue de la surprendre, dans un éclair de rapidité, le guerrier bondi sur la jeunotte pour lui arracher un boujou carnassier fougueux dans un grondement de satisfaction.

Charina répond aussitôt aux questions du jeune mâle :

"Oui. Et la viande bien cuite reste agréable à manger s'il est préparée avec soin."

Elle ajoute avec un bref temps de délai.

"Les abats ont été enterrés à l'extérieur de la caverne pour les maintenir au frais. Sous un surplomb pour protéger de la pluie. Mais ils ne se conserveront pas longtemps. Je m'en occuperai ensuite."

Sadriska relève simplement le museau à l'approche de Grage pour le contempler. Elle ne fait que sourire aux remarques de son mâle. Sans arrière pensée. Puis elle poursuit son labeur. Elle essaie d'esquiver lorsque le massif Shaloar plonge soudain sur elle, mais elle réagit trop tard. Subissant le boujou carnassier avec stupéfaction.

Elle lâche alors aussitôt armure et linge qui tombent au sol d'une faible hauteur. Elle bondit vivement sur ses pieds et essaie d'agripper à son tour son "agresseur".

Tant que le sens du danger ne vibre pas, le gros matou est prêt à se chamailler tel un chaton qui découvre la vie. C'est d'ailleurs d'un grondement amical, ressemblant plus à un ronron joueur qu'autre chose, que le guerrier accueil l'assaut de la jeune femelle. Le mâle va s'ancrer au sol sur ces deux massives pattes et commencer par soulever la fauve de terre pour la priver de ses points d'ancrages. Le suite ne sera qu'une partie d'entraves, le noiraud se servant de son ambidextrie naturelle et de sa queue préhensile pour bloquer son adversaire en puissance contre lui.

Le massif poilu en profitera pour évaluer puissance et habileté de son adversaire, prompt à passer à la vitesse supérieur s'il le faut.

Si la femelle est joueuse, Grage se contentera de maintenir et de mordiller pour décontenancer l'adversaire.

Si l'homme félin dispose d'une suprématie sans en présumer, il poursuit sa discussion avec Charina dans le même temps :

" Et pour mes questions d'hier soir ? "

Ne ressentant aucun danger, Grage constate vite que Sadriska ne cherche qu'à jouer avec entrain. Elle pousse des petits feulements qui ressemblent plus à des soupirs. Le puissant Léodra réalise très rapidement qu'il surclasse la jeune Léodrani sur tous les plans : vigueur, vivacité, agilité... Il peut donc converser à loisir avec Charina tout en contrant les assauts de sa femelle qui n'abandonne pas. Son regard indique clairement qu'elle est piquée au vif et qu'elle ne va pas cesser d'elle-même de sitôt.

Charina répond tranquillement : "Quelles étaient ces questions ?". Conservant son attention sur ses préparations culinaires.

Les puissants ronrons amicaux dédiés à la joueuse viennent entrecouper les paroles masculines.

« Pourquoi Sherkia et Griisha …  étaient sur la défensive … et…  pourquoi elles ont ajouté en qualificatif … de mon nom …la couleur de mon pelage »

Le guerrier laisse toujours un membre libre à la splendide duelliste. Si il le peut, à la fin de son propos, le guerrier amène le ventre de la combattante jusqu’à sa gueule pour lui administrer une puissante expiration vocale accompagnée de léchouilles avec la sensation de crocs, le tout pour masser en douceur la paroi abdominale comme on peut le faire à des enfants pour les faire rires.

Le sauveur de Tradisgantia n’en reste pas moins vigilant. Ses gestes sont fait pour ne pas blesser la sauvageonne au pelage nuit.

Sadriska essaie en vain de lui faire des gratouilles ou de le mordiller. Grage parvient après quelques mouvements à ses fins, provoquant l'hilarité de la jeune Léodrani. Manifestement chatouilleuse du ventre.

Chadrina répond de la même voix sereine :

"Parce que tu as ouvertement montré ton mépris envers nos traditions. Donc elles ne pouvaient plus se fier à ton honneur pour se sentir en sécurité, surtout après t'avoir annoncé leur départ. Et la couleur de ton pelage est la marque qui indique ton rejet de nos codes. Elles t'indiquaient ainsi qu'elles avaient bien compris ce que tu étais."

Le bagarreur, content d'entendre rire une de ses belles, continu de mélanger les sensations. Aussi, la dueliste de charme se verra balloter autour de l'homme lion à la façon d'un nunchaku.  Les prises sont assurées et le guerrier prend toujours soin de ne pas blesser la joueuse.

Pendant cet agréable divertissement, le poilu répond à la cuisinière de façon surprenante pour un chaton en train de jouer. La voix posée, véhicule réflexion et sagesse.

" Tes deux sœurs n'ont pas compris qui je suis, c'est mieux ainsi. Seul le devoir me fera lever la main sur une Léodrani.

Mépris ou dépit, les traditions font de moi un orphelin du savoir être Léodra. J'ai vécu une suite d'humiliations au nom d'une ignorance. Heureusement, j'évite les conflits et massacres inutiles.

D'une certaine façon, tu as raison. Je vais devoir apprendre. Apprendre à distinguer Traditions, histoire & superstitions. Les évènements se sont imposés à moi. Une femelle "

le terme femelle est laché avec amertume et mépris pour bien le distinguer du terme léodrani sans en faire l'amalgame.

" n'a pas estimé bon de m'éduquer. Fuyait-elle la honte, la tyrannie d'un mâle pieux dans l’excès, l'orage d'une croyance ?

J’ai été exclu au nom d’une tradition ou d’une superstition. Alors je te retourne la question, Charina : Est-ce moi qui suit méprisant ? Ou, d'une certaine façon, les traditions ? Voir, est-ce la conséquence d’une interprétation hasardeuse des ces traditions par les ignorants que nous sommes ?

Sais-tu ou je peux trouver une version d’époque de ces traditions ?  J’aimerais me forger une opinion par moi-même, sans que le temps ou les interprétations n’aient entamés la pureté d’une version d’origine.

Les événements se sont imposés à moi. La situation s’inverse à chaque pas que je fais. Un jour, je pense, je m'imposerais à ma génitrice avant son trépas. »

Le bagarreur pose la belle joueuse en l’immobilisant d’une douce vigueur pour l’inviter au calme tout en lui disant les yeux rivés dans les siens :

«  Tu as mérité ! »

Puis le champion de sa tanière laisse s’exprimer la curiosité de la fauve au pelage nuit.

Toujours concentrée sur sa cuisine, Charina répond simplement :

"Qui tu es n'est pas ce que tu es."

Après un court silence, elle change de sujet, toujours sans tourner le regard vers son mâle.

"Nos traditions sont conservées avec leur pureté originelle dans les anciens temples. Mais c'est le Clan Mashra qui en a la garde. Et le Clan Mashra en a dissimulé les accès et a profité de l'oubli depuis le Cataclysme pour qu'ils ne soient plus connus.

J'imagine que désormais seuls les anciens du Clan Mashra peuvent retrouver ces temples. Un Léodra noir a peu de chances de les convaincre de le mener en de tels sites sacrés. Surtout s'il a peu de respect envers les traditions."

De son côté, Sadriska cesse ses mouvements vifs et ses joueuses ondulations dès que Grage maintient son immobilisation. Après que son mâle lui ait adressé la parole, son visage prend une expression perplexe, un sourcil levé. Elle attend en silence.

«  Tu veux bien me faire une tresse en ajoutant des brins de ton pelage avec le mien.  Là, en défaisant les autres. Ainsi, j’emporterais un souvenirs de toi dans mes voyages.»

Dans un jeu de séduction, venant frotter délicatement sa truffe contre celle de sa voisine, le noiraud murmure sa demande lèvres contre lèvres,  chaque mot formant un baiser.

Prenant sa demande pour acquise, le massif poilu s’assied tout en flattant les formes Léodrines de la jeunotte puis commence à se préparer pour être tressé. Ensuite, il s’adresse à la Fauve balafrée.

«  Le temple, j’en ai déjà entendu parler. Je ne suis pas encore prêt à le chercher.

Pour tes sœurs, où vont-elles aller ? Et où vouliez-vous aller quand nous nous sommes croisés la première fois ? »

Sadriska accepte les baisers puis hoche la tête approbativement. Souriante. Ravie. Une fois Grage assis, elle se redresse et reste sur les genoux pour commencer son oeuvre de détressage.

Charina poursuit les cuissons. Toujours calme, elle répond sans s'interrompre dans sa tâche.

"Nous nous étions données deux ans d'errance dans l'espoir de croiser un jeune mâle solitaire. Nous savions que cette éventualité était fortement improbable. Nous avons donc été à la fois ravies et inquiètes de te rencontrer. C'était une bonne fortune que de rencontrer un mâle, mais celui-ci avait le pelage noir.

Nos deux soeurs vont suivre leur propre route. Nos destinées ne sont plus liées. Je ne sais donc pas ce qu'elles vont décider."

Quand la splendide coiffeuse commence son oeuvre, Grage tente de lui attraper les doigts avec ses crocs sans chercher réellement à la mordre. Uniquement pendant qu'elle détache les tresses existantes, avec une rapidité ajustée à ses capacités pour qu’elle puisse esquiver une fois sur deux. Le sourire du carnassier se fait chaleureusement goulu à chaque fois qu'il gagne et laisse le doigt / Les doigts s'échapper avec sensualité.

" Je connais 5 mâles sur les terres connues. Ils possèdent tous leur particularité. A croire qu'aucun d'entre nous ne se ressemblent vraiment.

Je peux aussi guider ou accompagner tes sœurs quand elles auront choisies une direction. Ou leur arranger l'accompagnement d'une caravane marchande. Elles ne sont plus que deux. Errer devient plus dangereux pour elles. Elles le savent.

A toi de voir si mon soutien ne sera pas perçu comme une offense.

Le fait que vos routes se soient séparées, cela retire toute notion de fraternité et d'entre aide entre vous ? "

Sadriska se prête volontiers au jeu, tout en continuant son détressage le plus délicatement possible. Tâche rendue difficile par les esquives subites des doigts.

Charina termine le grésillement de ses brochettes. Les morceaux bien grillés sont maintenant tous dans une jarre fermée par un couvercle que la Léodrani va ranger dans un recoin parmi des coffres et des ballots dédiés aux ingrédients de cuisine. Pendant son périple, elle répond de sa voix tranquille :

"Il est préférable que ton assistance ne soit pas perçue comme venant de Grage Niark. Ce n'est pas tant une question d'offense que de confiance. Elles préféreront toujours rejeter l'aide de celui qui renie les traditions.

Mes sœurs sont suffisamment lucides pour ne pas se risquer dans les terres sauvages en simple duo. Elles sauront prendre les dispositions nécessaires.

Nos destinées se sont séparées, mais nos liens de sang demeurent. Mais nous savons également que nos allégeances pourront devenir conflictuelles. Nous ne nous devons donc aucune assistance mutuelle."

Elle a un petit soupir, avant d'ajouter :

"J'imagine qu'une fois parties d'ici, elles ne remettront plus jamais les pieds sur ton territoire."

" Hum hum"

Gronde le croqueur de doigts qui poursuivra son jeu jusqu'à ce que les tresses soient défaites. Puis Grage rigole intérieurement, faisant son auto dérision :

" Vous étiez en quête d'un mâle et vous êtes tombé sur quoi... un noiraud. Quelle fatalité ! Pourquoi sont-elles venus m'accomplir si elles savaient déjà. Manque t'elles de courage ou de maîtrise à ce point ?"

Le massif poilu ricane de plus belle.

" Grand frère a été plus sympa avec moi quand il m'a dit que ses filles auraient pu trouver pire. Et vu la réputation de certains mâle, je doute que les traditions soient respectées quand on a le choix entre la mort ou l'union soumise de force."

Cette fois, Charina met un court délai avant de répondre. Elle finit son rangement, puis revient vers Grage pour rester devant lui à deux-trois mètres. Son ton est un peu fataliste, mêlé de ressentiment :

"Sur ce dernier point, je ne peux pas te contredire."

Puis sa voix devient plus fière. Presque hautaine.

"Par contre, je ne te laisserai pas railler mes sœurs. Elles ont eu le courage de te côtoyer pour pouvoir se faire une véritable opinion. Elles ont attendu de savoir si tu pourrais devenir un véritable Léodra. Elles ont jugé que non."

Et ensuite, elle se radoucit, baissant le regard.

"Sois heureux que tes femelles n'en aient pas jugé de même."