En fin de matinée

Déposé hors de vue des murailles, le Shaloar doit finir le chemin à pieds en suivant la grande route pavée. Il croise quelques caravanes dont les gardes le surveillent avec un air tendu et méfiant. Comme Grage s'écarte, ils conservent leur vigilance et ne montrent aucune agressivité. Eux aussi semblent adeptes de la philosophie qui pousse à éviter les combat inutiles.

Le Léodra finit par arriver en vue des grandes portes de l'est. Hautes de plus de 5 mètres, elles ne font que la moitié de la hauteur des murs. Elles sont grandes ouvertes et les gardes de faction ont comme toujours une attitude un peu trop laxiste : ils ne sont que des punis et des assignés à la corvée de surveiller les portes. Aucun contrôle n'est fait à l'entrée, aucun octroi ni aucun péage n'est prélevé aux portes.

En approchant de l’entrée de la citée, l’homme Lion observe les alentours pour s’assurer que personne ne viendra lui barrer la route directement si le besoin de fuir s’en fait sentir. Même s’il est à l’affut, la progression du Shaloar se fait d’un pas assuré.

A l’approche des portes, le guerrier observe l’attitude des gardes en faction. Le Léodra à les sens en éveil, à la recherche de détail ou de comportements anormaux et fera confiance à son instinct au moment de franchir les portes et même après.

Les gardes en faction conservent pour la plupart leur attitude nonchalante. Quelques jeunes reprennent une posture droite et sévère quand ils aperçoivent l'approche du Shaloar. Un vétéran grommelle, moqueur :

"L'est plus lieut'nant, crétins !"

Puis, accueillant : "Salut, Grage !"

L'homme-lion ne se sent pas en danger. Les gardes ne semblent pas belliqueux, le plus proche convoi est à plusieurs centaines de mètres et les chaines des cages au-dessus des portes paraissent solides.

Affichant un sourire carnassier, le Léodra renvoi un salut visuel à son interlocuteur. S’arrêtant aux portes de l'entrée de la cité, juste avant d'entrer, l'ex-lieutenant répond.

" Salut, quoi de neuf ici ?"

Cette amorce de dialogue permet au guerrier spirituel de jeter un œil dans la rue principale avant son entrée.

Le garde vétéran au visage mal rasé se gratte la tignasse qu'il a sale et emmêlée, soulevant son casque en passant la main dessous.

"Et bien..."

Puis son visage s'illumine. Son sourire révèle des dents noircies ou manquantes.

"Ah ouais ! On a un nouveau champion d' l'arène ! Un sacré morceau ! Un semi-géant venu du Karnazad.

Il a une force monstrueuse ! Même des shaloars se sont fait éclater !"

" Et ce s'mi géant, il est en armure complète et souvent accompagné de 3 bonhommes bizarre quand il se promène ?"
répond le Léodra au vétéran gardant un œil dans la rue principale qu'il va emprunter pour entrer dans la ville.

"Bah ça, pour sûr ! Une sacrée armure !"

Puis il se gratte sa vilaine barbe de quelques jours.

"Comment ça bizarre ? S' tu veux dire avec des rubans d' gonzesses comme tous les sabreurs du Karnazad, bah ouais ! Y s' promène souvent avec des sabreurs. Pas forcément trois."

" Ah..."  répond le Shaloar légèrement pensif.

"Bonne garde !"

Sur ces derniers mots, le guerrier salut d'un signe de tête son interlocuteur et entre dans la ville. Grage conserve ses sens en éveil. La pas assuré, Grage se dirige par le chemin le plus court vers son objectif, la caserne.

Le garde se montre surpris par la fin subite de la conversation. Il regarde le Shaloar partir puis hausse les épaules et soupire, reprenant son activité de surveillance maussade.

Grage avant donc dans l'avenue qui traverse la ville en ligne droite vers les portes de l'ouest. Généralement uniquement empruntées par les laquais des Seigneurs de l'Entropie. Ici, aux abords des portes de l'est, la foule devient importante dès le premier croisement passé. Elle est composée de petits groupes de personnes aux vêtures ou aux ethnies similaires, souvent en mouvement, parfois à l'arrêt pour discuter. Chacun a une attitude méfiante envers l'extérieur, au moins une main sur une arme. Les tire-laines doivent être doués pour accomplir leurs méfaits avec succès.

Cette ambiance de suspicion cosmopolite est familière au Léodra, qui avance tout droit dans l'avenue en direction du quartier des arènes. Là où se trouve la caserne. Si chacun pose un regard inquisiteur voire insistant sur Grage, aucun ne semble vouloir s'interposer sur la route de l'imposant Shaloar.

Je te laisse continuer sur le forum concerné : Le Quartier des Arènes.