Quand Grage arrive dans la rue de la Taverne du Vieux Bourricot,

... il fait toujours nuit. Les Mashras ont donc prévu large lorsqu'ils ont réveillé le jeune Léodra.

Le fileur n'a pas abandonné. Il y a quelques instants, le massif Léodra noir l'a senti à une trentaine de mètres derrière lui.

Grage peut percevoir de l'animation au loin à l'intérieur du débit de boisson. De la lumière filtre sous sa porte d'entrée. La rue est pour l'instant vide, à part un corps effondré au sol à quelques pas de l'établissement.

Les gardes croisés sont salués martialement dans le quartiers des arènes.

Une fois dans le quartier des indépendants, et approchant près du bit de pisse d'âne, le guerrier toujours intrigué par son poursuivant fait un tour dans le quartier. Comme le solitaire est en avance, une ronde d'observation des alentours du lieu de rendez-vous prévu est réalisées. Ceci afin de se familiariser avec ce lieu puant, tout comme de vérifier si le point de rendez-vous est propice à une embuscade, ainsi que les échappatoires possible.

Dans les rues avoisinantes, le massif guerrier ne trouve que les ruisselets fangeux au centre de la voie, parfois fouillés par des chiens efflanqués ou des rats. Ces rares animaux s'enfuient à l'arrivée du Shaloar. Pas un badaud. Tout est calme à ces heures de fin de nuit. Les quelques échoppes sont fermées et plongées dans l'obscurité.

Dans les ruelles, par contre, Grage trouve trois cadavres. Dans trois ruelles différentes. Deux ont été égorgés et entièrement dépouillés : ils gisent nus comme des vers et n'ont pas de blessure à l'abdomen. Le troisième a manifestement été victime d'un règlement de compte : il porte de nombreuses blessures occasionnées par des armes diverses. Seules ses armes ont été emportées (et peut-être ses richesses dissimulées sur lui). Le corps a été traîné dans la ruelle mais d'après les traces de sang, le combat s'est déroulé dans la rue avoisinante.

Pour ce qui est du corps qui gît non loin de la Taverne, l'homme est juste inconscient : il respire encore et n'a pas de blessures apparentes.

En ce qui concerne le renfoncement servant de point de rendez-vous, il est... juste un renfoncement, permettant de se dissimuler dans ce creux parmi les façades. Sa seule voie d'issue est la rue. A moins d'escalader les murs.

Pendant toutes les pérégrinations de l'homme-lion, la présence du poursuivant inconnu s'est fait sentir épisodiquement. Toujours derrière Grage, entre vingt et trente mètres.

Repus, l'homme lion n'a que faire des dépouilles fraîches que la nuit offre à foison. L'observation du point de rendez-vous comprend aussi les toits. Est-il possible de jeter un filet, ou, en utilisant les dons de guerrier spirituel, de pouvoir s'échapper rapidement au cas ou ?

Ne percevant âmes qui vivent dans les alentours, le noiraud se décide, par moment, à faire demi tour quand il sent la présence de son poursuivant pour percevoir ses réactions. Les changements de direction sont faits à la façon dont on revient sur ses pas n'ont pas pour affronter un danger, mais juste parce qu'il faut faire revenir sur ses pas, sans précipitations et avec un comportement égal. Les capacités spéciales sont prêtes à être utilisées.

Cependant, le solitaire est, comme depuis le début dans ses lieux malfamés, sur ses gardes, même si la démarche reste celle d'un Léodra assurée.

Depuis le sol, Grage peut seulement constater que les toits sont parfois occupés par des oiseaux ou des chats. Tous les bâtiments ont plusieurs étages et il est envisageable de pouvoir rejoindre rapidement les toits avec l'aide des dons de Dragon. Mais le Shaloar n'a aucun moyen de pouvoir en vérifier la solidité.

Un filet a intérêt à être bien lesté pour pouvoir être lancé de façon précise du haut de plusieurs étages.

Quand Grage fait demi-tour, il ne sent plus du tout de menace provenir de son poursuivant : il échappe donc dès lors totalement à ses perceptions. Le Léodra noir a beau chercher en faisant l'innocent, il ne repère aucune présence.

Jet de Charisme + comédie (donc -5 d'inexpérience) + Aplomb inébranlable : 17 + 15 = 32.

Une présence sera à nouveau sentie brièvement comme un danger diffus un bon moment plus tard, quand l'homme-lion aura repris sa route. Toujours à plus de vingt mètres derrière.

Après les inspections physiques des lieux, le comédien poilu guerrier fini par essayer de trouver un endroit qui lui permet de voir le renfoncement sans être dans le renfoncement.

Tandis qu'il cherche, Grage utilise la pierre pour entrer, de nouveau, en contact avec son maître.

Le seul moyen de pouvoir surveiller l'intérieur du renfoncement de façon discrète est de se placer sur le toit  d'en face. Attendre dans une des ruelles proches ne permet d'observer que le point de jonction entre la rue et le renfoncement.

Une voix mentale ensommeillée finit par répondre :

"Je t'écoute..."

" Je suis au point de rendez-vous. Ça à l'air calme. Mon poursuivant est toujours présent. Quand je fais demi-tour, il file, puis il revient.

Je présume qu'il doit me pister d'une façon surnaturelle. Je vais le vérifier tout à l'heure, si je suis encore en vie, en passant par les tunnels de contrebandiers. Je vais te laisser dormir, tu en as besoin."

Le noiraud, observateur pendant son échange mental, est légèrement taquin sur sa dernière remarque.

Amusé, Afriz répond mentalement :

"Oui, j'ai besoin de dormir... à devoir superviser des olibrius tel que toi."

Puis plus sérieux :

"Tiens moi informé si tu as du nouveau. A plus tard, Grage."

Et il coupe la communication.

Le noiraud allait pour répondre et, se faisant couper la conversation, il souffle par le gueule, dents serrées,  tout en serrant les poings. Mais le solitaire se garde bien de recontacter son ami.

Ne reste plus, pour l'homme lion, qu'à patienter, et c'est ce qu'il fait. Cependant, Grage évite de rester en place trop longtemps. De temps à autre, des vas et vient par intermittence irrégulières sont effectués entre le renfoncement et un lieu situé non loin en face, histoire de ne surtout pas s'engourdir, ou de manquer l'arrivée d'une troupe de petites frappes, ou de démon, ou autres... La rue du renfoncement peut être arpentées de droite et de gauche, jusqu'aux bifurcations.

Les sens à l’affût, cherchant à se faire remarquer le moins possible des clients de la taverne, l'ex lieutenant attend jusqu'à l'arrivée de l’œil du gardien.

Et le temps passe...

La taverne proche a laissé sortir plusieurs groupes de badauds à un état d'ébriété plus ou moins avancé. Ils ont tous été emmitouflés dans des capes-manteaux défraîchis voire sales et usés. Ils sont tous partis sans prêter garde au discret homme-lion. Même quand ils devaient passer devant le maraudeur velu dans son renfoncement obscur.

Grage trompe l'ennui grâce à cette présence menaçante qu'il ressent par intermittence. L'attention nécessaire à son repérage lui permet de ne pas relâcher sa vigilance. Le jeune Shaloar constate même que l'impression de danger va lentement croissante dès qu'elle est ressentie. Pour subitement s'interrompre et rendre la présence indétectable. Puis le guerrier spirituel sent plus tard à nouveau une menace diffuse à peine plus forte que le danger ambiant de la cité. Quand le Léodra noir reste immobile suffisamment longtemps, il peut repérer la réapparition du danger diffus mais localisé. Exactement à l'endroit où celui-ci avait disparu.

Le solitaire est vivement intrigué par ces apparitions et disparitions à ses sens de la part de son poursuivant. Le noiraud va donc effectuer changer de lieu et part donc s'installer dans une alcôve non loin, ou un bas de porte pour rester à nouveau immobile. Peu importe du moment que l'endroit est discret et non occupé.

Avant de s'immobiliser dans un lieu ou le vent lui est favorable pour ses perceptions, même une petite bise, le guerrier estime le temps qu'il lui reste avant l'apparition de l’œil du gardien et du réveil en masse des premiers badauds.

Une fois immobile, le gros chat fait silence. Tout est épié par les sens de l'homme félin, des sensations aux bruits et aux odeurs pour tenter d'en apprendre plus, y compris le temps qui s'écoule entre la disparition et la ré apparition au sens.

Pour ce qui est d'estimer le temps restant avant le lever de l'Œil du Gardien, les connaissances en survie de Grage lui rappellent qu'il n'en a aucun moyen : la sombre voute nuageuse permanente empêche la mesure nocturne du temps passé, contrairement au jour où la lumière de l'astre divin perce à travers les nuées.

De même, le Shaloar n'a pas de moyen de mesurer efficacement le temps qui s'écoule entre la disparition et la réapparition de la présence vaguement menaçante. Quelques sabliers sans doute...

Et de nouveau, ses sens ne lui apportent aucune information supplémentaire sur son poursuivant.

L'homme lion, toujours insatisfait de ne pas en savoir plus, se déplace à nouveau. Pour aller se placer à un autre endroit dans la rue non loin du point de rendez-vous.

Le solitaire se place dos à un mur, ou un très léger renfoncement pour que son poursuivant n'ai d'autre choix que d'être dans un positionnement latéral pouvant peut-être permettre une perception visuelle, même si la pénombre ne le permet pas pour le moment.

Ensuite, le noiraud attend de sentir la présence menaçante dans son champ de perception intuitive. Grage cherche à localiser avec un maximum de précision, y compris la hauteur.  Quand cela est fait, et sur la base des ressentis précédents, Grage patiente un peu et active ses dons avant la disparition de la chose qui lui file le train.

Activation des dons Augmentation VO PE FO AD RA

Grage se positionne sous l'encadrement d'une porte et active ses pouvoirs totémiques. Il perçoit dès lors les ronflements des habitants dans les maisons proches. Il entend même les quelques rires et exclamations qui proviennent de l'intérieur de la proche taverne. L'odeur des déjections présentes dans les rues devient presque insoutenable.

Mais quand il ressent la présence vaguement menaçante, il ne détecte toujours rien de plus. Et celle-ci se trouve à hauteur d'humain, comme à chaque fois qu'elle a été repérée.

Conservant ses dons activés, le noiraud, qui a déjà attendu un peu avant d'activer ses capacités, patiente encore dans l'attente de la disparition de la créature qui le traque, les sens à l’affût toujours en quête de compléments d'informations.

Grage cherche avec sa vue, son ouïe et son odorat pour l'instant sur-développés jusqu'au moment où la fugace menace disparaît. L'homme-lion n'a repéré aucune silhouette, aucun son, ni aucune odeur (qui serait sans doute couverte par les remugles pestilentiels de la rue).

C'est au moment ou la menace fugace disparaît que le noiraud se décide à bouger, comme il l'a fait irrégulièrement jusqu'à maintenant, en direction du ressenti.

Les sens sont à l’affûts, le guerrier est prêt à toute éventualité.

Grage progresse jusqu'à la position du ressenti. Il ne perçoit rien de plus. Il ne se passe rien...

Le noiraud va se positionner non loin du point ou a été ressenti la menace fugace pour se stopper côté opposé de la rue pour faire face à la menace, la distance entre les deux positions et celle de deux claymores en allonge.

Le guerrier se comporte comme si il ne faisait que changer d'endroit. Les sens à l’affût et sur ses gardes, le solitaire se tient prêt à activer à nouveau ses pouvoirs et utiliser armes et bracelet de feu.

NB : Les pouvoirs sont arrêtes avant de générés un second malus (-1 max)

Grage subit une pénalité de -1 de fatigue mais son niveau 2 d'Endurci lui permet de l'ignorer.

Rien ne se produit. Grage atteint la position souhaitée sans encombres. Il ne repère toujours rien de plus.

Le noiraud va patienter, comme il le fait à chaque endroit, laissant le temps couler en restant sur ses gardes, les sens à l’affût. Comme les changements de lieux se font à intervalles irréguliers, celui ci aura la durée longue que le guerrier s'octroie en certain endroit.

Le temps de plusieurs sabliers s'écoule.

Puis Grage sent une menace diffuse dépasser le niveau de menace ambiant. Elle est située à plus de vingt mètres sur sa droite, au niveau d'un embranchement avec une ruelle. A hauteur d'humain.

Grage cherche à comprendre comment, sans capacités particulières, son poursuivant à pu passer de l'endroit ou il était pour aller de l'endroit ou il est actuellement.

Encore après, le gros chat se projette avec ses capacités pour savoir comment il ferait s'il devait passer de l'endroit ou il est pour aller à l'endroit ou est son poursuivant actuellement tout en restant discret.

Ensuite, faisant appel à ses souvenirs proches, les sensations sont comparées savoir si il est possible de savoir s'il s'agit d'une créature ou de plusieurs.

Ensuite, non loin du point de rendez-vous, le solitaire va poursuivre sa suite de va et vient à intervalles irréguliers, sans plus chercher à obtenir des indices complémentaires sur la sensation de danger fugace.

La réponse à la question du guerrier spirituel est : en marchant le long de la rue.

Manifestement, Grage n'a aucun moyen de faire ce trajet discrètement face à un observateur placé dans la même rue. Mais vu qu'il n'est pas capable de percevoir la présence autrement que par son intuition...

Intuition qui n'est que cela : une intuition. Ce n'est donc pas un sens suffisamment précis pour pouvoir faire des comparaisons fines. Surtout que la sensation de danger varie.

L'homme-lion ne parvient donc à aucune avancée sur le sujet de son poursuivant.