Quand Grage arrive dans la rue de la Taverne du Vieux Bourricot,

Grage continu ses va et vient, comme il les a commencé, restant vigilant. en patientant jusqu'au premier signe de l'arrivée de l’œil du gardien, soit par les airs, soient par le réveil de certains habitants du quartier... ou... l'éventualité de la venue d'un livreur.

Le temps passe à nouveau.

Grage sent toujours la même menace diffuse intermittente. Elle reste éloignée de plus de vingt mètres.

Quelques clients de la taverne sortent en petits groupes, la mine souvent joyeuse mais toujours en pleine possession de leurs moyens. Certains passent devant le renfoncement choisi par Grage mais aucun ne s'y arrête.

Puis, alors qu'il fait toujours nuit, Grage repère une nappe de brume qui roule discrètement au niveau du sol, le long des murs. Elle fait entre trois et quatre mètres de long pour moins de vingt centimètres de large. Encore distante de plus d'une trentaine de mètres, elle se rapproche.

Grage ne cherche pas à se montrer quand les clients de la taverne sortent. dès que la nappe brume est perçue, le solitaire fait son possible pour ne pas se retrouver coincé entre son poursuivant et cette chose rampante.

La 'brume' se dirige t'elle directement vers le guerrier ? ou vers le lieu de rendez-vous ?

Observateur attentif à son environnement, le gros chat se montre prompt à toute éventualité, la chose approchante n'étant peut-être qu'un lueur pour attirer l'attention.

En s'éloignant de la brume et en passant devant le renfoncement, Grage fait en sorte d'avoir à la fois le poursuivant et le nouvel arrivant derrière lui. Pour savoir si c'est lui la destination de la brume ou si c'est le renfoncement, le guerrier spirituel va devoir attendre que la nappe brumeuse atteigne le dit renfoncement.

L'ex-champion de l'arène opte pour l'option qui lui semble salutaire, s'éloigner de la brume en passant devant le renfoncement pour avoir les deux choses non identifiées devant lui.

La sensation de menace diffuse suit l'homme-lion en gardant plus de vingt mètres de distance. Puis, à nouveau, en cours de trajet, elle disparaît parmi la menace générale ambiante. De son côté, la brume poursuit sa progression discrète le long de la rue sans varier de vitesse.

Elle finit par atteindre le renfoncement. La sensation de menace n'a pas reparu. La nappe brumeuse suit alors les murs et s'engage dans le renfoncement jusqu'à y entrer totalement. Grage ne peut dès lors plus la distinguer à cause du coin de mur.

Le noiraud progresse lentement et prudemment en direction du renfoncement, longeant le mur du côté opposé. Les sens du guerrier sont à l’affûts. Le solitaire ne s’arrête qu'une fois qu'il voit la forme brumeuse ou, une fois qu'il peut voir à l'intérieur du renfoncement si la chose brumeuse a disparue.

Sur ses gardes, le shaloar se tient prêt au combat.

Pendant sa progression, Grage ne ressent que le menace ambiante habituelle des nuits de la cité.

Une fois en position pour observer le contenu du renfoncement, l'homme-lion distingue seulement une silhouette humanoïde vaporeuse qui se tient debout dans le coin le plus sombre. Frêle et de petite taille - environ celle d'un enfant humain d'une douzaine d'années - celle-ci tourne sa tête dans toutes les directions, comme cherchant. Puis elle remarque le Shaloar et commence à avancer lentement vers lui, en glissant sur les pavés sans même bouger les jambes. Et en présentant ses mains en avant, qui contiennent une mèche de cheveux.

Le noiraud, prudent et vigilant, attrape rapidement un morceau de linge dans son sac. Puis le linge sera place dans le creux de sa main droite, coté bracelet de feu, puis tendu vers la silhouette vaporeuse pour la mèche de cheveu ne soit pas en contact avec le gantelet.

Le Shaloar reste sur ses gardes, toujours prompt à la réaction.

La silhouette de brume amène alors lentement ses mains au-dessus du gantelet de l'homme-lion, puis les écarte délicatement pour laisser la mèche tomber sur le linge.

Pendant tout ce temps, Grage ne ressent que le danger ambiant habituel aux nuits de Tradisgantia.

Grage fait un pas de biais, puis un autre, pour s'éloigner de la bestiole brumeuse dès que la mèche est tombée dans le morceau de tissus. Le guerrier reste prompt à la réaction et emballe les morceaux de cheveu dans son linge avant de le ranger.

Puis, quoique fasse la forme brumeuse, sauf agression, le noiraud trace sa route prudemment. Dans un premier temps, le solitaire ne cherche qu'à quitter cet endroit puant en s'assurant qu'il n'est pas suivi.

Sitôt la mèche transmise, la silhouette brumeuse s'effondre au sol en une nappe de brouillard. Et elle s'éloigne rapidement, rampante.

Tandis qu'il s'éloigne, Grage ne repère aucune présence qui le prend en filature. Puis au bout d'environ deux sabliers, il remarque à nouveau une menace diffuse qui surmonte l'ambiance générale de danger. A une vingtaine de pas derrière lui...

Le noiraud n'est guère étonné par cette reprise de filature. N'ayant aucune information complémentaire sur le poursuivant, le solitaire va quand même tenter de semer la menace diffuse, même sans grand espoir. Sans changer de rythme, le massif poilu se dirige vers l'endroit le bouge d'ou il est sorti du tunnel des contrebandiers.

Le shaloar reste à l’affût et reste aussi convaincu que son poursuivant est assisté d'une quelconque façon. L'ex champion fait quand même tourner la menace diffuse en bourrique dans le dédale des rues de la citée, prenant des précautions classiques pour déjouer ou démasquer une filature comme revenir sur ses pas, faire brusquement demi-tour, passer par les toits, et redescendre d'un bond ou d'une escalade quand cela est possible pour le sauveur...

Malgré toutes ses tentatives, Grage ressent toujours par intermittence la menace diffuse qui le poursuit. A aucun moment, il ne parvient à voir, à entendre ou à flairer ce qui peut le filer dans les rues et sur les toits. A chaque fois qu'il tente une rencontre par surprise, l'impression de menace disparait dans le bruit de fond citadin.

Et l'homme-lion finit par arriver devant la façade de la Taverne du Mâtin Difficile...

Le noiraud est à la fois intrigué par cette filature mystère, et à la fois satisfait d'avoir un adversaire coriace, bien que ce ne soit pas encore un adversaire. Cependant, si la taverne est ouverte à cette heure matinale, le sauveur prudent arrive par les rues et se prépare à entrer dedans, si aucune autre source de danger est repérée.

La taverne est manifestement encore ouverte : des clients plus ou moins éméchés en sortent dans la lumière de l'aube naissante. L'aurore est le signal de la fin des festivités, et chacun se décide plus ou moins énergiquement à quitter l'établissement. Ce dernier va sans doute fermer quand tous les clients nocturnes seront sortis.

Grage ressent une impression de danger fugace plus importante à l'intérieur de la taverne que dans la rue où il se trouve. Rue qui est elle aussi emplie de remugles d'urine et de vomi.

Le massif poilu est à la fois mécontent d'arriver à une heure ou les nouveaux clients seront stoppés à l'entrée et, à la fois satisfait de conserver une éventuelle possibilité de semer son poursuivant après recherche d'information.

Le solitaire pris en filature continu son chemin sans s’arrêter devant la taverne en quête d'un autre lieu (auberge, taverne ou autre) qui accueille les personnes matinales, si cela est possible.

Grage va devoir errer un bon moment dans les longues et nombreuses rues du quartier des indépendants avant de réussir à trouver une taverne vers laquelle se dirigent de simples manants souvent mal réveillés.

L'établissement porte une enseigne métallique rouillée en forme de coq de profil. A côté de son entrée, l'homme-lion peut déchiffrer "taverne du coq hardi" peint d'un brun fangeux et délavé sur le mur. Les rares fenêtres font moins d'un mètre de haut pour la moitié de large, munies de barreaux et de tissus huilés pour laisser vaguement passer la lumière. La porte d'entrée, située près du coin gauche du bâtiment, semble faite d'un bois épais renforcé par de vagues décorations en métal. Celle-ci est munie d'un heurtoir qui est utilisé à chaque fois qu'un vilain ou qu'un groupe souhaite entrer.

Pendant qu'il erre, le noiraud reste toujours à l’affût de cette sensation de danger diffuse que provoque son poursuivant par intermittence, tout comme il reste vigilant sur son environnement.

Le coq hardi pouvant être synonyme de maison de plaisir bon marché, femelles ou drogues, voir les deux. Prudent comme à l'accoutumé, le champion s'aventure à frapper à la porte à l'aide du heurtoir.

Sur le trajet, tandis que l'Œil du Gardien commence lentement à s'élever derrière la voûte nuageuse, l'homme-lion aura pu contempler la reprise de l'activité diurne de la cité : peu à peu, les habitants sortent de chez eux pour se rendre d'un pas pressé vers leurs lieux de travail ou vers une taverne du style du Coq Hardi.

L'impression globale de danger a diminué avec la lumière du jour et le jeune Shaloar peut donc sentir plus fréquemment la menace diffuse émanant de son poursuivant. A part ce fileur indécelable, personne n'a suivi la route du massif Léodra noir.

Quasiment aussitôt le premier coup du marteau de porte, le judas s'ouvre. Et une voix humaine maugrée presque immédiatement :

"On sert qu' les humains ici !"

" Tant pis pour toi ! "

Répond le noiraud un peu surpris par cette réponse qu'il n'a pas l'habitude d'entendre. Puis le chemin se poursuit à la recherche d'un autre lieu ouvert en cette heure matinale. Toujours prudent, l'ex champion reste à l’affût, surtout de son poursuivant.

A force d'errances dans le quartier des indépendants, après s'être fait refouler à l'entrée de plusieurs autres tavernes de faible standing pour le même motif, le massif Léodra noir finit par se rapprocher de la porte est. La menace diffuse émanant du poursuivant invisible est presque constante maintenant que le niveau de danger ambiant est bas à cause du petit matin.

Et finalement, Grage repère un établissement qui vient de laisser entrer un Goshrok bardé de javelines, portant pagne, arc et carquois. L'enseigne représente une épée rangée dans son fourreau. Le jeune Shaloar pour lire au-dessus de la porte que le troquet se nomme la Taverne de la Lame au Fourreau.

Autant les portes fermées ont agacé le sauveur de la cité, autant la levée du petit matin rend le Léodra de bonne humeur, maintenant capable de sentir la sensation de danger mieux que précédemment.

Le noiraud se décide par se rendre dans la taverne de l'épée au fourreau. Avant de frapper ou d'entrer à l'intérieur, l'ex champion jette un coup d’œil furtif sur les alentours, en commençant par l'endroit ou doit se trouver son poursuivant.

A nouveau, quand Grage regarde discrètement là où est censée se trouver la source de la menace diffuse, il n'y voit rien ni personne. Dans les alentours, l'homme-lion ne distingue que quelques passants pressés qui restent éloignés de lui. Ainsi que quelques rats et chiens efflanqués à la recherche d'une pitance parmi les déchets agglutinés dans le creux des milieux de rue.

Contrairement aux autres tavernes qui lui ont refusé l'accès, la porte de la Taverne de la Lame au Fourreau n'est pas verrouillée. Nul besoin de frapper et de montrer patte blanche pour pouvoir entrer.

Un peu déçu de n'avoir rien perçu, le massif poilu entre après son inspection des alentours. L'ex lieutenant entre et referme la porte derrière lui.

Du haut de son imposante stature, l'observation du lieux se fait rapidement en quête d'un endroit qui offrira un couvert arrière et une vue sur la porte d'entrée.