Grage s'éveille paisiblement.

L'orage est passé, mais l'averse perdure. Le shaloar consolide son abri pour éviter la saucée et se terre sans bouger, sans penser, juste éviter que la pluie lui tombe dessus.

L'épuisement est autant moral que physique. Tant que l'averse dure, le léodra ne bouge plus, finissant peut-être par se détendre un peu, cherchant le repos avant la sortie, car il faudra bien sortir.

Le temps passe. La lumière revient peu à peu. Et enfin, la pluie cesse...

Le jeune Léodra a un peu récupéré, mais ses muscles continuent de le faire souffrir.

Grage ne subit plus qu'une fatigue de -1 en Etat Général (ignoré grâce à son Endurci).
Il subit toujours une pénalité supplémentaire de -1 physique à cause des crampes.

Le jeune a besoin d'un abri pour faire le point et de se détendre. Un vrai abri. C'est donc en prédateur instinctif et rapide que l'ex chasseur se cherche un lieu de repos pour se donner le temps de souffler, de réaliser qu'il est en vie. Le shaloar est rendu grognon par ses crampes et ce qu'il vient de subir, ce qui le vivifie et le maintient attentif dans sa progression.

Le pas rapide, l'épée tenue dans un main par son milieu dans son fourreau, la progression est cette fois ci rapide, décidée et vigilante. Dès les premiers pas, la météo est inspectée, ainsi qu'une estimation du temps qu'il reste avant la fermeture de l’œil du gardien.

L'homme lion se laisse guider à l'instinct, selon topographie des lieux pour trouver un abri.

D'après la position de l'Œil du Gardien, la moitié de l'après-midi est passée. Des sautes de vent accompagne le jeune Léodra dans ses déplacements. Mais aucune précipitation ne devrait avoir lieu pendant plusieurs heures.

Grage marche au hasard, ne croise aucun prédateur ni gibier et finit par reconnaître le volcan de Fort-Braise au loin.

Comme son instinct lui montre la maison, autant profiter d'une météo favorable pour assurer son retour en sa tanière. Vivifié et grognon de douleur, le chasseur bredouille rentre chez lui, satisfait d'être encore en vie.

Toujours guidé par son instinct, par la topographie du terrain, le prédateur prend la direction du Volcan, puis du marché extérieur par un flanc de roche. Une vigilance accrue accompagne chacun des pas du massif sauvageon dont il ne serait pas bon croiser la route en cet instant.

Le reste du chemin vers le Marché Extérieur se parcourt sans encombres. Arrivant par le côté du volcan, Grage peut distinguer à peu près moitié moins de foule que la veille à l'extérieur des demeures et sur la grand place.

Pour rejoindre l'intérieur de la vallée fermée, le massif Shaloar a le choix entre s'y diriger directement à la vue de tous et contourner pour se faufiler discrètement entre des rochers affleurants.

Grage n'a pas besoin de se cacher pour rentrer chez lui. Avoir survécu à cette tempète est déjà un exploit. Alors même bredouille, les gardes doivent au moins savoir que le chasseur à essayé d'honorer son engagement.

C'est donc par une des petites portes de l'entrée Ouest du marché extérieur que le Léodra en piteux état se présente d'une façon bien visible, bien reconnaissable, avec de modestes saluts aux gardes si il en reçoit. Il n'en reste pas moins vigilant.

Grage fait donc le tour du volcan pour arriver du côté de l'entrée du Marché Extérieur. Plutôt que se présenter devant les portes fermées, le massif Shaloar rejoint la poterne du bord sud de la palissade.

Dès qu'il arrive, le Léodra noir provoque des exclamations de surprise et de joie bravache. Rapidement, l'un des gardes suivant le chemin de ronde en hauteur s'arrête au-dessus de l'issue. Il s'exclame jovialement :

"Salut, éclaireur-dragon ! Quand est-ce qu' tu t' fais pousser des ailes pour t' passer d' not' aide pour entrer ?"

Tout d'abord absent, le Léodra regarde le garde avec un sourire de prédateur en coin. Le sourire est motivé par deux raisons, la volonté de faire de l'humour de la part garde et, être encore reconnu éclaireur Dragon. Afriz a donc raison, Grage dispose encore d'un léger lap's de temps.

Il faut deux à trois secondes inhabituelles avant que celui qui souhaite entrer ne s'exprime d'un grondement morne d'amertume  :

" Quand la foudre arrêtera d'me tomber d'sus. "

Et vu l'état physique dans lequel doit être le guerrier, le vécu ne fait pas que transpirer dans la voix. Le regard du carnassier se pose ensuite sur le petite porte. Vide d'expression, l'ouverture en est attendue.

"Et bah ! T'as l'air plutôt solide alors !", ricane le soldat, avant de demander l'ouverture de la poterne en contrebas.

Le jeune Shaloar doit encore patienter un peu et une partie dissimulée de la palissade s'ouvre, telle une porte. Ouverte par un autre garde au sol qui décerne un geste de salutation amicale, sourire aux lèvres.

Le temps importe peu, l'ouverture de la porte est guettée sans état d'âme.

C'est par réflexe que le Léodra rend le salut reçu. Dans des gestes mesurés pour éviter les douleurs des crampes, le guerrier se faufile en silence.

Une fois de l'autre côté de la palissade, après avoir suivi les consignes du portier, la tête du shaloar vacille de droite et de gauche, sur un décor connu, avant que la direction de sa grotte ne soit prise. Le guerrier progresse avec un aplomb plutôt félin que martial, se laissant porter par son instinct jusqu'à sa tanière.

Grage finit par rejoindre la grotte servant d'habitat aux Léodras. Il constate que la grille n'est pas placée pour en fermer l'accès. Et depuis l'entrée, à l'extérieur, il est capable d'entendre la voix tranquille de Charina qui parle seule.

Le solitaire ne prête pas attention à ce qu'il entend. La vitesse du pas à son entrée dans la caverne atteste d'un manque d'entrain. La queue de l'homme félin pendouille sans vie et les épaules sont basses depuis son entrée dans la grotte.

Une fois à l'intérieur, le décor de la grotte est balayé de façon morne, les femelles sont regardées avec une absences de vie dans les yeux du mâle. C'est la gorge sèche et le grondement rendu terne d'amertume que le jeune gronde :

" Ce soir, je ne vous mérite pas. "

Le réprouvé qui se réprouve tout seul en cet instant, baisse un peu la tête après son aveu, puis se dirige dans le fond de la grotte. Le sac est posé en guise d'oreiller, l'épée est laché à côté et le courbaturé s'allonge tel une flaque de muscles coincée son armure non retirée. Des grommellements sourds provoqués par les crampes peuvent se faire entendre quand la position chien de fusil est adoptée. Le premier sommeil est recherché.

Les Léodranis fixent le jeune Léodra avec une expression de surprise et d'incompréhension. Leurs regards le suivent jusqu'à ce qu'il s'allonge. La stupeur bloque toute forme de communication.

Et Grage se couche contre le sol dur. Malgré les douleurs et l'inconfort, le sommeil le gagne rapidement...

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