Observateur [ Suite Parécos / sortie du borgne ]

Le borgne affiche une mine sceptique.

"Est-ce vraiment la première fois qu'un marchand t'aborde pour essayer de s'offrir tes services, champion ?

Tu commence à être renommé, et autant certains individus chercheront à te recruter que d'autres chercheront à te vaincre pour se faire un nom à leur tour."

Toujours à observer en direction du dehors, le poilu répond avec une certaine lenteur.

" Moais... J'aime bien quand on m’appelle champion. Pour le reste, ça me hérisse le poil. Tu as connu beaucoup de Léodra en garde de convoi marchand ? Ou aux services de marchands ?

Moi, à part Kentarrak, j'en connais pas d'autres. Ou ils le sont tous plus ou moins.

Tu veux manger ici, maintenant, ou on prend la route.

Ah, pas de chichi entre nous. Je sais que certains humains sont accro aux plaisirs des femelles. Si tu veux t'en offrir une avant de partir, pareil, c'est maintenant. "

Ce qui, dans le final du propos, pourrait passer une blague est une proposition sérieuse du massif guerrier.

Le borgne conserve une attitude sereine tandis qu'il répond :

"En ce qui concerne les femelles Léodras, oui, j'en ai connues un certain nombre en gardes de convoi. Et je n'hésitais généralement pas à les ré-engager.

Pour ce qui est des mâles, avant de commencer à voyager, j'ai lontemps cru que Kentarrak-le-Roux était le seul qui existait. De fait, ils sont bien trop rares pour pouvoir faire une généralité."

Il montre ensuite du menton ses brochettes et le tranchoir qu'il a gardé en mains.

"Je pense que tu as sous les yeux la réponse vis-à-vis du repas."

Et il commence à manger une brochette. Après quelques bouchées, il prend garde à bien avaler avant d'ajouter, la mine sévère :

"Pour ce qui est de la belle compagnie, je n'ai pas l'humeur à cela actuellement. Ma seule préoccupation est d'assurer la sécurité de ma fille. Et donc de mettre fin à cette affaire avec Nicolo."

Le noiraud a pris le temps de détacher son regard de l'extérieur pour fixer le tranchoir avant de reprendre son observation des extérieurs. Cependant, toutes les paroles ont été entendues sans en perdre le moindre son.

" Bien. Savoure, nous avons encore un peu de temps devant nous. "

Grage prend le temps d'une estimation de la durée du trajet nécessaire pour aller jusqu'au point de rendez-vous, de l'autre côté du Vieux Bougon. Ce, à vitesse humaine, en faisant un détour, et en s'accordant une marge de manœuvre sécuritaire en cas d'aléas. Une fois cela fait, le massif guerrier contacte Petit pas dans la brume à l’aide de la pierre.

Grage estime qu'il faudra à peine plus d'une heure de marche à un rythme humain pour le trajet le plus direct vers le Vieux Bougon. S'il fait des détours, il peut perdre le temps qu'il désire. Pour ce qui est de la marge de manœuvre, à lui d'en décider.

Le vieux Kiriti répond aussitôt au contact mental.

"Je te salue, Grage."

" Salutations Petit pas dans la brume.

J'espère que toi et les tiens vous portez bien depuis notre récent contact. Une question me turlupine. As-tu la possibilité de déplacer ta tanière ?

Je vais tenter de mettre aux ennuis de ma protégée en ne pensant égoïstement qu'à mes intérêts. Nous avons tous deux portés assistance à l'élue que tu éveilles. Je ne veux pas que toi et les tiens soyez exposés à quoi que se soit de supplémentaire. Je..."

Le noiraud marque un blanc mental, le temps de résoudre un conflit entre ses volontés solidaires et sa nature carnassièrement orgueilleuse avant de reprendre rapidement

" Je n'y ai pas pensé plus tôt. "

"Nous le pouvons, Grage", répond sobrement le vieux Kiriti. Puis il ajoute après un court silence :

"Peux-tu me décrire quels dangers nous menacent si nous restons là où nous sommes ?"

" Non "

Répond mentalement le guerrier;

" Je peux présumer que des guerrier plus fort que moi peuvent venir, je peux aussi parler de traqueurs avec des capacités hors normes, et de démons cornus. Mais ce n'est qu'une partie du potentiel d'une grande famille humaine dont le nom s'est implantée dans la grande cité de Tradisgantia, si tu connais. Une famille dont le renom à traversé les ages depuis le cataclysme.

C'est l'avidité de leur champions qui rend cette famille redoutable. Et ils recherchent Kajira.

J'ai compris que la pierre vous dissimulent de la sorcellerie des traqueurs, c'est bien. Et ..."

Le noiraud s’interrompt, repense aux capacités du borgne, intrigué, puis reprend le fil de ses pensées.

" Grrrr , j'avais pas pensé à ça plutôt. Tu as déjà vu ce genre de truc."

Le massif poilu montre mentalement à la marmotte l’œil particulier du père de Kajira, sans montrer le visage de Jérémiah

Petits-pas-dans-la-brume répond aussitôt par la pensée, avec une grande ingénuité :

"Jamais vu.

Et qu'est-ce qu'une cité ? Qui est Tradisgantia ? Je ne connais pas."

Le noiraud s'attendait aux questions de son interlocuteur et y répond amicalement, accompagnant son récit d'image mentale.

" Tradisgantia, que voici,"
image mentale des murs de l'extérieur, puis des habitations avec des habitants.

" est le nom d'une ville fortifiée ou se regroupent les habitants. Comme toi tu habites dans la mère de tout, à l'intérieur, les habitations sont posées sur la mère de tout. C'est dans des maisons plus ou moins grandes que les humains comme Kajira vivent. Tu ne lui as jamais posé de questions sur son mode de vie ? Tu devrais. Elle a beaucoup voyagé et pourrait te raconter de belles histoires.

Ça me surprend que tu ne te sois pas plus intéressé à ton invitée. Tu lui enseignes mais elle peut aussi t'apprendre des choses.

Sur ce, la vie en ville est dangereuses et les récits de Kajira ne doivent pas être entendu par de jeunes téméraires. C'est un lieu ou les violences sont nombreuses. J'y ai moi-même été agressé. Et mes agresseurs sont morts.

D'ailleurs, comment se porte t'elle ? Elle apprend bien ? "

"Oooooooh...", commente le vieux Kiriti, impressionné pendant la découverte des images mentales de Tradisgantia.

Après la fin des paroles de Grage, il répond tranquillement.

"Je suis maintenant trop vieux pour devoir apprendre. Ce sont aux jeunes de découvrir. Mon rôle est d'enseigner nos traditions. D'enseigner ce qui ne change jamais.

Kajira apprend vite. Elle veut même parfois aller trop vite. Son cœur est fougueux et impatient. Elle est jeune."

" Trop vieux pour apprendre ? "

reprend le massif poilu satisfait de ce qu'il vient d'entendre.

" Tu crois qu'il y a un age pour découvrir le monde ?... Pourquoi pas. Tu es pourtant empli d'une vivacité d'esprit que beaucoup te jalouserait.

Je te propose une solution. S'il m'arrive malheur et que j'en ai le temps, j'envoi un message à toi ou Kajira. Tu aviseras d'un déménagement pour les tiens ou pas. C'est toi le mâle de ta tanière, c'est à toi d'en décider. Ça signifie que l'un de vous deux doit rester prêt de la pierre pendant que j'agis. Qu'en penses-tu ? "

"D'accord !", répond il aussitôt.

"Nous ne sommes jamais très loin de la pierre, Kajira et moi.

Et je n'ai pas dit 'trop vieux pour apprendre' mais 'trop vieux pour devoir apprendre'."

Le noiraud sourit mentalement à son interlocuteur. avant de reprendre.

" Ah ! J'apprécie de me faire reprendre quand c'est dans le bon sen, Petits-pas-dans -la-brume. Je vais contacter Kajira pour lui donner des nouvelles de son père. Il es en forme maintenant.

Je peux parler à deux personnes en même temps si elles se trouvent près d'une pierre ?"

La réponse mentale est à nouveau immédiate.

"Je ne sais pas. Je ne connais pas tes pouvoirs, Grage."

Le noiraud répond amicalement

" Je ne sais si je les connais tous. A bientôt alors."

contrairement à la dernière fois, le noiraud adresse l'image mentale d'un salut qui laisse le temps à la marmotte de pouvoir en faire de même ou de s'exprimer.

Si l'interlocuteur ne rajoute rien, alors le noiraud tente de contacter Kajira.

Le vieux Kiriti a donc le temps de saluer le pussant Léodra avant la fin de la communication mentale.

La jeune femme répond immédiatement, avec enthousiasme.

"Grage ! Comment ça va ?"

" Bien "

répond le massif poilu le regard toujours pointé vers l'extérieur, les sens à l’affût

" Aussi bien que cet homme pimpant que je vais accompagner à Tradisgantia ."

Le noiraud montre l'image mentale de Jérémiah travesti et attend les réactions de la demoiselle.

"Hein ?", s'exclame aussitôt Kajira, surprise, "c'est quoi cette tête !?! Tu me fais une blague ?"

Dans un rire mental, ne pouvant contenir l'expression d'un léger sourire amusé dans le vide, le noiraud gronde aussitôt :

" C'est ton père. Je lui ai demandé de se travestir pour ne pas qu'il soit reconnu. Je suis satisfait du résultat, pas toi ?"

Le massif poilu laisse un temps pour les réactions de la gamine avant de poursuivre.

" Comme tu le vois, il va mieux. Pleinement remis de ses blessures, avec un bon appétit, et décidé à agir pour la liberté de sa fille. C'est plaisant."

Le timbre de la voix mentale du champion se fait plus sérieux

" J'ai deux questions : As-tu pensé à ton avenir et as-tu trouvé le secret des Kirittis ? "

"Je l'avais reconnu quand même !", répond la jeune femme, faussement vexée.

Puis elle poursuit avec entrain :

"Pensé à mon avenir ? J'ai pas vraiment le temps de penser, Grage. Je passe mon temps à apprendre ici.

Et c'est quoi que tu appelles le secret des Kiritis ?"

Le noiraud affiche un sourire mental exagéré quand la gamine lui répond faussement vexé sans surenchérir.

" Tu aimes ce que tu apprends ? "

répond le noiraud sincèrement curieux

" Le secret des Kiritis, c'est de rester secret. Personne ne doit connaitre leur existence. C'est le meilleur moyen de préserver leur sécurité. C'est donc un secret qu'il faut tenter de préserver au mieux. Donc ne pas en parler quand u seras libre. Même à ton père. "

Le guerrier guette les réactions mentales de l'élue.

Ne perdant pas son entrain, elle répond sans délai :

"Oui, j'aime ce que j'apprends ! Et les Kiritis n'ont pas peur de leurs pouvoirs, eux !"

Elle exprime ensuite son scepticisme :

"C'est un peu con ce que tu dis là, Grage ! Mon père est capable de voir le passé et le futur. Il sait sans doute déjà pour les Kiritis et ce que je fais chez eux. Je n'ai même pas besoin de lui en parler pour ça !"

Et avec un enthousiasme assuré :

"Mais sinon, d'accord, je n'en parlerai pas à ceux qui ne les connaissent pas."

Le noiraud répond sereinement

" Qu’est-ce qui est stupide ? De présumer ? »

Le guerrier laisse un léger silence avant de reprendre.

«  Ton père a reconnu avoir perdu ta trace. Lors de mon premier entretien avec lui, ses inquiétudes à ton sujet étaient aussi grandes que ses emportements.

Je suis persuadé que la mère de tout protège ses élus des yeux malsains, et de bien d’autres choses. Tout du moins, tant que tu te trouves à proximité d’une pierre éveillée et que tu sais lui parler. Toi ou tout autre élue.

Pense au nom du chef des Kirittis. Tu me diras tout ce que tu peux en déduire à notre prochain entretien. »

Le noiraud affiche un sourire mental aux pointes carnassières qui se veulent emplie de confiance.

«  S’entraîner avec ardeur, c’est bien. Mais l’ardeur n’est pas ta seule qualité, j’en suis convaincue. »

"D'accord. Admettons", répond simplement la jeune femme après l'explication sur la protection chthonienne.

Elle se met par contre à rire après les paroles suivantes du puissant Léodra noir. Elle enchaine aussitôt par :

"Prends pas tes grands airs avec moi, Grage ! J' sais bien qu' t'es à peine plus vieux que moi !"