Observateur [ Suite Parécos / sortie du borgne ]

La réponse mentale commence par un silence interloqué. Elle se poursuit avec un gros soupir puis quelques mots sarcastiques :

"Ah, bien sûr. Tu as raison, la prochaine fois, essaie d'être encore moins clair."

Tandis que le gros lézard ailé décrit une courbe pour aller se poser non loin, Jérémiah reste sans réaction, se montrant un fardeau docile. Faris utilise les sifflements et les petites tapes nécessaires pour indiquer à sa monture de se coucher sur le ventre et de se tenir tranquille.

Le massif orateur de légende s'approche de la monture calmement, bien visible et sans réaction hostile. Tout en avançant, le chat noir reprend mentalement,

" Tu devrais commencer à me traduire depuis le temps."

Si le gros lézard est prêt à être chevaucher, alors le guerrier commence par positionner le maître des routes en le guidant au mieux et sans aucune brutalité, puis, s'installera sur la bête. Jérémiah est installé entre les deux guerriers spirituels, et Grage reste paré à toute éventualité pour ne pas qu'il tombe. Les attaches sont vérifiées, la cape ajustée,

A moins que des consignes différentes ne soient émises par Faris, des consignes que le shaloar est prêt à appliquer.

Taquin, l'initié répond mentalement :

"Toi, tu devais encore roupiller pendant les cours de transmission des infos !"

Le reptile étant docile, le borgne est rapidement installé. Et le trio redécolle bientôt, après que le lézard est pris de l'élan sur la descente d'une pente.

Tandis que la monture bat vigoureusement des ailes pour reprendre de la hauteur, Faris demande par le biais de sa pierre de communication.

"Alors ? Je t'emmène où ?"

Le conducteur de la monture peut sentir l'amusement mentale du noiraud qui fait ses effort pour rester concentrer et ne pas répondre tant jusqu'à ce que le duo soit correctement installé.

Une fois en l'air, le temps que le gros chat s'habitue tant bien que mal à son mode de transport.

" Des cours de transmission.. Ah... Ça me dit rien. Des cours de geôles, ça me parle plus.

Sinon, direction Tradigantia, pour emprunter le tunnel dont tu m'as parlé. Faudra me dire ou est l'entrée, et si y a des codes et consignes à respecter auprès des passeurs ou gardiens."

Toujours mentalement, le monteur de reptile enveloppé dans une lourde cape-manteau de cuir fourré, le visage caché par un rabat de sa capuche, répond avec sérieux :

"L'entrée se trouve au milieu d'un petit groupe de rocher : c'est une trappe sommairement recouverte de terre. Je t'indiquerai la direction quand nous nous poserons.

Le tunnel n'est pas surveillé ni gardé à l'intérieur. C'est un passage utilisé par les contrebandiers. Ils n'aiment pas être vus, ont tendance à être indépendants et ne se font pas confiance entre eux. Ce qui fait bien nos affaires.

Si tu croises quelqu'un dans le tunnel, reste à distance, quitte à rebrousser chemin, sortir et retourner dans le tunnel après le départ de la rencontre. Sauf si tu souhaites régler le problème par les armes.pour ne pas perdre de temps."

" La sécurité évite la perte de temps. Je rebrousserais chemin si besoin. Bien que dans la majeure partie des cas, ce sont les autres qui rebroussent chemin face à la stature d'un shaloar."

Puis le noiraud se tait, laissant le conducteur de reptile attentionné à ses occupations. Le gros minou se tient au mieux, surveillant les réactions du père de Kajira.

Faris ne répond rien et laisse son ami prendre l'initiative de couper la communication.

Pendant le voyage aérien, Jérémiah reste immobile, se tenant tranquille et conservant le visage couvert par sa capuche. Il se raidit parfois quand le grand lézard semble subitement chuter sur quelques mètres avant de retrouver de la portance en battant vigoureusement des ailes.

Aucun des deux compagnons du massif homme-lion ne pipe mot durant le trajet, fouettés par les vents irréguliers.

Suite sur la Droite-Route