Le Léodra progresse

La demoiselle s’est à peine levée que le regard du carnassier se fait sévèrement insatisfait et se visiblement prompt à frapper, la pointe de l’épée l’invite à stopper nette sa course à peine franchi la limite du rideau tandis que le Léodra à agrandi la distance et l’angle d’un pas de recul sur un côté qui lui sera favorable en cas de projection de quoi que soit : poudre alchimique, dague ou autre.

«  Je ne t’ai pas dit de te lever ! Alors tu vas te recoucher fissa ! et tu me désignes quelqu'un qui lui va se lever une fois que tu seras couchée ! »

Très attentifs aux mouvements de la maraudeuse, Grage en profite aussi pour la scruter à la recherche d’une bourse ou d’autres armes qu’elle pourrait avoir sur elle, ainsi que tous ce qui pourrait servir de lien.

Une fois le/la maraudeur désigné et l’autre recouchée, même si l’ex-lieutenant a déjà une idée sur la personne.  

«  Debout ! Relève tes manches ! Mains en l’air, paumes ouvertes, fait un tour sur toi-même ! » Et si tout va bien.

«  Approche ! Tu prends toutes les armes du cadavre, lentement, et tu les poses avec les autres, pareil pour la cape et le sac. »

C'est pendant ce temps que Grage attrape le buste de son armure pour s'en servir de bouclier, au cas ou. Le guerrier en profite pour vérifier que toutes les armes sont bien prises ou si le maraudeur tente de jouer au malin. Il subit d’ailleurs, la même inspection que la demoiselle précédente en sentant un regard pesant.

Si tout se passe bien, le guerrier désigne la marre de sang, puis les vêtements de change des maraudeurs posés en vrac.

«  Tu nettoies pendant que je termine de me préparer. Proprement et rapidement ! Onva pas s’éterniser ici ! Les affaires sales, tu les fout dans ce sac. »
Une fois le nettoyage commencé, l'homme lion continu de s'habiller. La vigilance de mise, il regarde aussi les chausses des croteux à la recherche d’éventuelles lanières, et sur les croteux, des ceintures ou autres sangles.

Dès qu'elle atteint le rideau et que Grage la menace, Lyanna se fige. Elle écoute les remontrances avec une vive surprise qui est immédiatement remplacée par une fureur bouillonnante. C'est donc avec colère et morgue qu'elle répond aussi sec :

"T'as qu'à êt' plus clair, abruti ! On n'est pas tes laquais ! Qu'est-' qu' tu vas faire si on n'obéit pas ? Tu vas tous nous buter ? Un beau carnage dans des thermes, hein ?"

L'accent de la maraudeuse est de suite reconnaissable : il s'agit de celui des bas-quartiers de Tradisgantia.

La voix désespérée et étouffée de la tenancière se fait aussitôt entendre : "Noooon..."

C'est alors le maraudeur qui était piégé sous le banc qui intervient d'une voix apaisante :

"Du calme, Lyanna... Le Sauveur de la Cité est violent mais raisonnable. Je suis sûr que nous pouvons négocier, pas vrai ?"

Quand le doux sobriquet d’abruti se fait entendre, l’expression impitoyable du carnassier devient intense. Faisant un pas vers la demoiselle tandis que les muscles du guerrier se tendent, prompt à l’action, le regard change d’expression et ont peut deviner un sourire de satisfaction chez l’homme avant même que la maraudeuse est terminée de s’exprimer.

Le noiraud ne réagit pas en entendant la tenancière gémir, restant les yeux figés dans ceux de son interlocutrice avec maintenant un regard de Léodra satisfait, faisant des légers mouvements de bas en haut avec la tête.

Quand la proposition de négocier se fait entendre, le noiraud répond lentement sur le ton d’une douce évidence :

« Tu viens de répondre à une de mes questions sans le savoir, femelle, L'abruti adore ta candeur. Et en d’autres termes» ce mot est suivi d'un sourire exagéré

" Je ne suis plus à un carnage prêt ou que ce soit."

Le ton doux du guerrier change en même temps que son sourire disparait.

" Fais ton choix ! »

Sur ces dernières paroles, le guerrier avance vers son opposante d’un pas décidé, prompt à l’action.

Juste après que Grage ait annoncé son manque de réticence au carnage, pendant que le Léodra noir prononce sa dernière phrase, celui qui était auparavant piégé sous un banc annonce d'une voix forte et ferme :

"ATTAQUE !!!"

Et aussitôt, l'ensemble des maraudeurs et maraudeuses font preuve d'une belle sveltesse en se remettant debout en un tournemain, tout en faisant jaillir des poinçons de leurs manches pour les prendre dans chacune des deux mains.

Lyanna se jette en avant et de côté, amorçant une acrobatie pour sortir de la ligne du massif Shaloar.

Le guerrier spirituel sur sa lancée fait appel aux pouvoirs du dragon. Et sans perdre une minute, le massif guerrier attrape la demoiselle acrobate par un de ses membres pour l’envoyer valser et à toute vitesse comme une boule dans un jeu de quille, les quilles étant les maraudeurs.

Grage ne perd pas un instant pour suivre la percée faite par l’acrobate en lâchant son épée courte dans sa queue et attrapant un banc. La rapidité est son meilleur atout.
Le banc assure une protection contre les projectiles dans les premiers pas, puis, à deux mains lui assure une allonge en charge courte et la force permet de projeter les maraudeurs les uns contre les autres pour les géner. La force est utilisée sans ménagement pour casser, mais le guerrier veut éviter les effusions de sang. Au moment opportun, si le banc et trop gênant, c’est l’épée qui sera utilisée de son plat pour casser où fracasser crâne ou membre. Le Léodra sait que des projectiles alchimiques peuvent être utilisé et se tient prêt à toute éventualité.

Seul doit rester vivant et sera réellement assommé, l’homme qui était sous le banc. La vitesse et la force sont les meilleurs atouts des guerriers.

Le combat est rapide et violent. Les sens exacerbés du Shaloar repèrent immédiatement l'odeur et le reflet du produit gras dont sont enduits tous les poinçons. Il y reconnait un puissant narcotique.

Grage saisit promptement Lyanna à la volée, à sa grande surprise. Elle va percuter comme un boulet les maraudeurs et maraudeuses qui viennent de se relever. Certains parviennent à éviter le projectile humain. Ceux et celles qui n'ont pas été touchés en première ligne n'ont subi qu'un impact amorti par les corps fracturés de leurs comparses et réagissent aussitôt pour se relever en profitant de leur inertie, faisant preuve d'un sens de l'acrobatie rare. La puissance surféline de l’Éclaireur-Dragon lui permet de fracasser côtes, têtes et membres avec son banc de bois qui finit par céder sous la violence des coups. Il n'aura servi à aucune protection, les adversaires n'utilisant aucune arme de jet. La vitesse phénoménale du Léodra empêche ses ennemis de finaliser leur tactique amorcée d'encerclement. Et il termine ses ennemis du plat de l'épée, enfonçant indifféremment des crânes, des colonnes vertébrales et des côtes.

La différence colossale de vitesse et de puissance musculaire n'a laissé aucune chance aux simili-maraudeurs. En quelques secondes, ils sont tous passés de vie à trépas sauf un. Celui qui avait proposé de négocier et donné le signal d'attaque.

Le massif guerrier ne s'arrête pas la et compte bien débarrasser le lieux de tous les cadavres. Aussi, il se met à gronder

" Dehors maintenant !."

Le noiraud ouvre la porte et, profitera d’une fin de tempête pour débarrasser les thermes de tous les cadavres à très grande vitesse en allant les jeter dans le lieu le plus propice, le fleuve qui est proche.

A chaque fois qu'il revient dans les termes, il fait gronder sa voix et fait des bruits sourds, bouscule un banc.

"Sors de la ! "


Grage conserve dans le sac du 'vrai' chef, les potions, les bourses, bijoux, supplémentaires trouvés sur les nouveaux cadavres et surtout, le précieux dessin, en plus de ce que le chef possédait déjà.
Les cadavres sont évacués dans le fleuve plus ou moins loin pour éviter de créer un bouchon. Un seul objectif, ne pas laisser de traces de combats dans les thermes.
Les sacs, les armes et affaires diverses sont balancées dans les ruelles proches. Des vêtements serviront à éponger le sang du chef des marauds et seront jetés dans le fleuve.
Si le banc a été abîmé, il est lancé dans le fleuve lui aussi et si il y a du sang sur le coffre, il sera fracassé juste au dessus du fleuve aussi. 
L’assommé est saucissonné dans plusieurs capes, bâillonné et attaché avec les cordes des arcs.

Une fois tout cela fait en mode ‘le plus vite possible’, le noiraud profite de ses sens aiguisés pour tout vérifier et si tout est presque comme en arrivant, mis à part, un peu de sang au sol.
Dans les thermes, porte fermées, le combattant met un terme à ses pouvoirs et reprend son souffle tout en terminant de s’habiller, sans rien dire aux citoyens pour gagner un peu de temps de récupération et retrouver ses esprits.

Constatant dès les premiers pas de course à haute vitesse qu'il va défoncer le parquet, l’Éclaireur-Dragon limite sa vélocité à ce que peut supporter le plancher des thermes.

Grâce à ses sens amplifiés par son Totem, Grage remarque vite que les rues sont toujours vides de tous passants et les issues des bâtiments solidement fermées. Il peut donc œuvrer à loisir sans risque d'être remarqué. Les femmes et le portier prennent bien garde à ne pas se montrer et à rester invisibles derrière le comptoir. Le Shaloar peut néanmoins entendre la plus jeune pleurer en faisant le moins de bruit possible.

Dans les effets de ses ennemis, le jeune Léodra trouve nombre de potions et de bourses mais aucun bijou.

Quand il a enfin terminé, Grage subit un bon coup de bambou. La fatigue l'envahit durement.

Grage subit une pénalité de Fatigue de -2 supplémentaire. Il passe à -3. Grâce à son niveau d'Endurci, il subit réellement les effets d'une pénalité de -1.

Une fois habillé de sa panoplie complète dans le silence qui suit un combat, le noiraud va ouvrir les petites bourses en s’assurant que celles-ci ne soient pas sécurisées. Toutes ses trouvailles seront placées dans deux bourses seulement, les autres seront jetées dehors.

Après quoi l’homme lion se dirige vers le comptoir derrière lequel sont cachés les citoyens et d’un grondement calme et respectueux :

« C’est bon, vous pouvez vous relever. Ces malfrats ne sont plus la et je m’en vais. »

Les femmes et le portier se relèvent lentement et commencent à vérifier du regard en tout sens. Manifestement surpris qu'il y ait si peu de dégâts.

Le Shaloar ressent une certaine gêne par le contraste entre sa propreté corporelle et son armure toujours crottée.

Le noiraud reprend d’un grondement calme et apaisant.

Je suis navré du tourment occasionné par ses malandrins des bas quartiers. Ils n’importuneront plus personne. La réputation de votre lieu de propreté ne sera pas souillée par cet évènement. Je vais aller faire mon rapport et je suis un peu gêné de le faire dans cet état.

Grage montre de ses mains son armure crottée.

Le portier affiche une mine ahurie lors du commentaire du jeune Léodra noir.

"Z'avaient pourtant pas la dégaine d' bas-quartiers..."

La trentenaire tenait la jeune adulte par les épaules pour l'apaiser, elle la lâche subitement et se presse d'aller au rideau de séparation pour vérifier les vestiaires où s'est déroulé le bref et violent combat. Elle reste un instant figée, puis se retourne interrogative, les sourcils froncés :

"Il manque un banc et un coffre... qui va payer ?"

" Moi.."

répond simplement le noiraud sur le ton de l'évidence en sortant la première bourse des deux bourses contenant l'argent des malfrats pour en comptabiliser son contenu.

La tenancière ajoute aussitôt, la mine rassurée :

"Un banc, ça vaut pas plus d'une couronne. Mais un gros coffre comm' ça, solide et tout, ça en vaut bien vingt !"

Les deux femmes et le portier se tiennent ensuite tranquilles et silencieux, observant le décompte du Shaloar. Grage va donc devoir faire des petites piles de pièces par catégories, découvrant pas moins de huit types de pièces différents.

Au final, il sort de sa première bourse 20 mornifles, 12 besants, 3 couronnes, 6 deniers, 11 sous, 4 écus, 5 piastres et 8 pistoles.

Après avoir fait ses petites piles et visiblement insatisfait de ce qu'il vient de trouver, le Léodra sort directement les deux autres bourses, l'autre bourse malandrin et la petite bourse du chef. La grosse bourse du chef et la bourse personnelle de Grage restant pour l'instant à leur place.

Les trois observateurs regardent les mouvements du massif Shaloar, puis attendent de voir ce que Grage va faire avec les bourses qu'il vient de sortir...

Le guerrier, attentif aux regards et aux expressions, ouvre une bourse, la seconde des malandrin, puis l'autre bourse, la petite bourse du chef, et va poursuivre ses petites piles de pièces lentement pour les dénombrer.

Par réflexes, les sens du guerriers sont toujours à l'affut.

Et ainsi les petites piles finissent par donner 46 mornifles, 38 besants, 7 couronnes, 13 deniers, 17 sous, 8 écus, 9 piastres et 19 pistoles.

Après leur longue observation, les trois personnes présentes fixent Grage avec une mine déçue...

A part ça, tout est calme.

Une fois que toute les piles sont bien alignées, le massif guerrier fait des piles. Les beuzans sont au centre.
A gauches des beuzants sont placés les piastres et deniers. Entre ce petit tas et les Beuzans sont placés les Mornifles. A droite des beuzans et dans l’ordre suivant sont alignés couronnes, sous écus et pistoles.

Après quelques minutes de silence avec un air sévère, le shaloar reprends d’un ton courtois et visiblement assuré.

« Vous pouvez garder la monnaie. "

Les deux femmes et le portier restent tout d'abord surpris et silencieux. La mine critique, la tenancière fixe ensuite Grage comme pour vérifier s'il est sérieux, toujours sans mot dire. Avec une moue mi-figue mi-raisin, le portier semble réfléchir, focalisant toujours son regard sur les tas de pièces, puis il se met à compter sur ses doigts.

Le grand félin toise la tenancière de sa grandeur sans se départie de son air de carnassier satisfait.

" Vous fatiguez pas, j'ai compris."

L'homme lion attrape ses deux sacs qu'il ajuste en faisant glisser les lanières de l'un dans l'autre avant de les placer sur son dos et de couvrir le tout de sa cape croteuse. Il enfile ensuite son superbe casque tout crpteux.

"Mes affaires seront lavées ailleurs."

Le noiraud tourne les talon pour se saisir de l'homme saucissonné et s'en va.

" Je vous souhaite une meilleure fin de journée"

Abasourdie, la tenancière ouvre la bouche mais finalement ne dit rien. Les trois personnes présentes regardent alors partir le jeune Léodra noir avec de grands yeux, en silence.

Transportant son saucisson humain, Grage se retrouve vite à l'extérieur. Finalement, c'est une chance que ses vêtements ne soient pas nettoyés, sinon il aurait du recommencer : les vents sont maintenant intermittents mais la force des bourrasques épisodiques est suffisante pour continuer à faire voler des détritus. Ce qui dissuade sans doute encore les résidents de sortir dans les rues, vu que celles-ci sont encore vides.

Une fois dehors, le noiraud va se trouver un endroit à l'abri des bourrasques de vent pour y déposer l'homme saucissonné en vérifiant son état et pas trop loin des thermes d’où il vient de sortir.

Si l’homme à terre est encore bien comateux, Grage lui attache les mains par devant et lui baisse le pantalon pour assurer un bon accrochage des jambes avant de faire appel à ses sens particuliers pour sentir la présence éventuelle d’un autre totem. Ensuite, l’homme lion vigilant fait ce qu’il faut pour réveiller son interlocuteur.

Silencieux de prime abord pendant le réveil du maraudeur, l’ex lieutenant attend que celui-ci ai bien pris conscience de son état et restera un bon moment (l’équivalent de 5 bonnes minutes), silencieux à regarder celui et observer les alentours avant de le débâillonner en s’assurant d’être seul.

Quoi que dise, s’il parle, Le guerrier ne répond pas à l’ex bailloné, continuant de le regarder et d’observer les alentours (à nouveau l’équivalent de 5 bonnes minutes). Puis, à moins d’avoir entendu ce qu’il veux entendre, le porteur d’épée laisse s’exprimer un coté carnassier avec détachement :

« Alors, tu voulais négocier me semble t’il ? Que proposes-tu maintenant ? »

Au moment où Grage l'utilise, le Sens des Totems ne révèle aucune présence.

Cette fois, la réalité est conforme aux prévisions du jeune Léodra. L'homme est toujours inconscient et il faudra plusieurs gifles pour le sortir de sa torpeur. Le prisonnier commence par rouler des yeux et essayer de se détendre la mâchoire. Il semble vite comprendre qu'il est totalement lié. Il marmonne dans son baillon puis fixe Grage. Comme le Shaloar est déterminé à rester muet un bon moment, il ne reçoit aucune réponse. Il ferme donc un bref instant les yeux puis attend. Son expression est tranquille, sans doute un peu résignée;

Le temps passe. Les rues restent vides. Grage attend le temps de deux sabliers puis il débâillonne le simili-maraudeur. Ce dernier regarde son vainqueur avec une mine interrogative, puis au bout de quelques instants :

"Alors ? Tu nous as tous massacrés ? Ça soulage ?", avec un petit sourire moqueur.

Le Shaloar attend à nouveau le temps de deux sabliers. Le captif est tout d'abord intrigué puis il retrouve une mine blasée. Il attend lui aussi en silence.

Quand Grage se met à parler, cette fois, c'est l'homme qui reste silencieux. Il fixe alors le Léodra droit dans les yeux, nullement impressionné. Son regard exprime clairement qu'il n'a ni peur de tuer, ni peur d'être tué. Voire ce serait une délivrance...

Sans se démunir de son détachement, avec un regard oscillant vigilant sur les alentours et l'homme à terre, le noiraud laisse s'écouler environ deux sabliers. Aucune réponse faisant entendre, le carnassier attrape les mains ligotées du maraudeur, les porte à sa bouche et croque l'index de la main d'arme pour le manger devant son interlocuteur.

Grage attendra un nouveau deux sabliers, continuant sa mastication sans se démunir de sa vigilance, finissant par cracher au sol les morceaux d'os. Si pendant ce temps, le saucissonné ne dit rien d'intéressant, alors un grondement froid, dénué de menace mais sur le ton de l'évidence se fait entendre :

" La mort sera une délivrance. Un des morceaux que je préfère, c'est la langue.."