En ce milieu de matinée, Grage arrive devant l'Hostellerie du Havre Ronronnant.

Grage hausse les épaules tout en reprenant mentalement

" Que pouvais-je faire d'autres que de me fier à mon instinct. Pas d'odeurs, pas de traces... J'sais pas c'que c'est mais il sais jouer au félin qui traque un Léodra celui la !

Bon, je te tiens informé pour la suite. Cependant, quelque soit le contenu de la réponse de Jérémiah, si j'en reçois une, ben j'arrive dans un cul de sac.

Il est sous influence et faut qu'je piste une aventurière qui doit pas traîner dans les mêmes endroits que moi en risquant de m’immiscer dans les affaires d'une famille qui ne me regarde pas.

Il est pas sous influence. C'est un donc un vulgaire bon à rien qui veut s'faire pousser des poils sur l'torse et va falloir que j'trouve le moyen d'le tondre sans finir en carpette.

Maintenant que je suis exposé à Kryss, ca devient velu tout ça. "

Afriz répond d'une voix mentale tranquille :

"Là où tu ne vois qu'une impasse, Jérémiah trouvera peut-être une porte dérobée.

N'oublie pas que tu n'es pas seul et que d'autres peuvent avoir des solutions que tu ne peux envisager. Les Éclaireurs-Dragons ne sont pas des solitaires.

Sur ce, d'autres affaires sollicitent mon attention.

Prends garde à toi, Grage."

Avant de rompre le contact, le noiraud salut mentalement son ami. Puis, une fois le contact rompu, le shaloar grommelle  intérieurement ne pouvant que constater sa dépendance aux autres. Les remarques mentales de bougonneries vont bon train tandis que le matériel est inspecté avant d'être ajusté et de prendre la poudre d'escampette.

Avant d'ouvrir la porte, les jérémiah-des (humour mentale qui redonne le sourire au gros poilu) sont arrêtés, les sens aiguisés  reprennent leur service. La porte de la chambre est d'abord entre ouverte, puis le massif guerrier écoute les bruits qui peuvent être perçu ajustant, même s'il y a pas besoin, sa cape.

Grage entend une conversation indistincte provenant du rez-de-chaussée. Il distingue également des pas feutrés - des pieds nus de Shaloar, sans doute - marcher calmement dans le couloir. Ils se rapprochent sans se presser ni accélérer. La porte, uniquement entrouverte, empêche de voir l'individu qui avance.

Sans attendre plus de 2 enjambées de pas perçu, le massif poilu ouvre la porte en grand et sort sans la refermer, comme à son habitude. Un signe rapide de la tête en guise de salut est adressé à la personne aux pas feutrés tout en descendant les escaliers.

La descente se fait d'un pas assuré, les sens glanent des informations au fur et à mesure, et le sauveur de la cité se dirige vers le comptoir pour y déposer la clef.

Grage salue donc un solide Mashra fauve et tâcheté en armure de cuir. Ce dernier répond au salut en inclinant la tête sans quitter le jeune Léodra du regard.

Une fois en bas de l'escalier, le massif homme-lion au pelage noir peut s'approcher de la ravissante Mashrani de même couleur. Tandis que le guerrier spirituel dépose la clé, la femme-panthère déclare :

"J'ai reçu un message pour vous, seigneur, désirez-vous que je vous le remette ?

Et avez-vous laissé de vos possessions à l'intérieur la chambre afin qu'elles soient gardées jusqu'à votre retour pour la nuit ?"

Dès qu'elle est perçue, le jeunot en forme s'approche de la superbe féline avec une mine appréciatrice. Cependant, le regard du male est est moins inconvenant que lors de ses premières rencontres.

" Le bonjour Mashrani, peut-être aurais-je un jour le plaisir de connaitre ton nom.

Et oui, je veux bien mon courrier, encore un défit pour ma personne. Quand à mes affaires, je les laisse que très rarement trainer derrière moi. Merci pour cette attention. "

Le sourire du carnassier est au beau fixe, comme l'entrain du ton employé, sans aucune exagération. Cependant, les sens de l'homme lion ne cessent leur travail.

La belle Mashani se penche pour prendre quelque chose sous le comptoir puis tend un morceau de parchemin plié en quatre au massif Léodra noir.

D'une voix à la fois digne et charmante, elle répond :

"Je suis véritablement ravie d'en apprendre plus sur vos habitudes, seigneur, mais cela ne répond pas à ma question. Je vais donc vous la reposer :

Avez-vous laissé de vos possessions à l'intérieur la chambre afin qu'elles soient gardées ?"

" Distrait comme je suis à chaque fois que je te vois, il vaut mieux que j'aille vérifier. "

répond le noiraud saisissant le bout de parchemin, ainsi que de la clef de sa chambre.

" Je reviens."

Ajoute t'il avec un sourire amusé avant de prendre la direction des escalier, puis de sa chambre si rien ne l'en empêche pour inspecter dans l'intimité le bout de papier avant de le lire.

Avant de remonter dans sa chambre, Grage a pu entendre des conversations provenant de la salle de restaurant, indiquant qu'elle est occupée par au moins une dizaine de personnes. Le couloir de l'étage est vide quand le jeune Shaloar le traverse jusqu'à sa porte.

Une fois dans sa chambre, il peut déplier le morceau de parchemin. Au centre du sommet du parchemin est tracé un cercle traversé en haut à droite d'un petit trait. Il est ensuite écrit :

"A notre point d'entrée
Après le crépuscule."

Inspection de chambre faite et précautions prises pour qu'on ne puisse lire par dessus son épaule, le shaloar grimace en lisant le bout de papier, regarde le petit symbole, puis affiche un sourire carnassier. Ensuite, un peu d'eau d'une des gourdes est utilisée pour humidifier le papier et en rendre l'écriture illisible. Le symbole est arraché et mâchouillé.

Après cette lecture, le solitaire refait chemin vers le hall d'accueil, descendant les escaliers d'une façon martialement assurée. Arrivé devant le comptoir, ravi de se délecter une fois de plus de la vision de la splendide féline, le guerrier annonce

" Rien ne traîne. Je te souhaite une agréable soirée."

Puis la clef est déposé sur le comptoir, et, à moins que la sublissime mashrani ne le retienne, l'homme lion se dirige vers la sortie.

La ravissante Mashrani répond poliment en inclinant la tête :

"A plus tard, seigneur."

Et elle range la clé.

Grage se retrouve donc à l'extérieur de l'hostellerie après que le massif Semi-Géant lui ait ouvert la porte donnant sur la rue.

Une fois dehors, et avant sa première enjambée, le solitaire reposé effectue un panoramique d'observation. Prise d'ambiance, détails, afin de se mettre dans le bain de son départ. Si rien de particulier est remarqué, alors, la marche peut commencer.

Le direction de la porte Est prise dans un premier temps, pour éviter de traverser le Le Quartiel Mercal. Mais dès que la frontière  des quartiers Tekelit / Indépendant est franchie, le noiraud bifurque en direction de la porte nord. Les grands axes sont empruntés. La démarche de l'homme est assurée et le pas est rapide, comme à l'accoutumé. Les sens du félin sont à l’affût.

Quand Grage sort dans la rue, il voit de nombreux passants. Parfois isolés, parfois en groupe. Souvent armés. Le niveau de menace ambiant est modéré : moins important qu'au cours de la nuit, mais légèrement plus élevé qu'au cours de la matinée. Le jeune Shaloar ne remarque rien d'anormal ou d'inhabituel. Alors il commence sa marche pour rejoindre l'avenue menant à la porte Est.

Après quelques dizaines de mètres de progression vigilante, il ressent l'émergence d'une menace qui dépasse progressivement le niveau ambiant. A une trentaine de mètres derrière lui.

Le noiraud sourit intérieurement, prêt à en découdre sans savoir comment. Alors l'itinéraire premier est conservé en marche rapide et décidée.

La direction de la porte Est prise dans un premier temps, pour éviter de traverser le Le Quartiel Mercal. Le solitaire s'assure de n'avoir qu'un poursuivant, évitant les autres ennuis, et ce, jusqu'à la frontière des quartiers Tekelit / Indépendant situé à l'est et avant de bifurquer vers le nord.

Grage finit par rejoindre l'avenue, croisant nombre de badauds. Ces derniers parfois le saluent respectueusement, mais le plus souvent, ils se contentent de chuchoter entre eux en le désignant discrètement. Au fur et à mesure de sa progression énergique, sa longue foulée lui permet de remarquer plusieurs personnes qui semblent le suivre en essayant de rester discrètes malgré une démarche trop rapide pour paraitre anodine.

Le jeune Léodra noir détecte ainsi quatre personnes furtives, douées pour se mêler à la foule et se cacher par intermittence dans les recoins urbains. Elles ne sont manifestement pas coordonnées, voire se surveillent entre elles, évitant de se croiser...

Dans le même temps, la menace invisible et silencieuse grandit progressivement jusqu'à disparaitre, puis réapparaitre un peu plus tard... à une distance qui varie entre une trentaine et une cinquantaine de mètres.

Sans se démunir de sa vigilance et de son mode de progression, le noiraud utilise à nouveau la pierre pour communiquer ses nouvelles informations à son maître avant de prendre une décision quand à la suite des événements.

Dans le même temps, le noiraud estime le temps qu'il lui faudra pour rejoindre le point de rendez-vous par les extérieurs en passant par la porte nord, en cherchant à savoir si la taverne de la Tryatiss est sur le chemin, et par le tunnel en passant par son point d'entrée dans la ville.

En marchant d'un pas rapide et énergique comme à l'accoutumée, Grage pense qu'il va mettre à peine plus d'une demie-heure pour rejoindre la porte nord s'il évite le quartier Mercal. Il n'a par contre aucune idée du temps nécessaire pour rejoindre le point de rendez-vous depuis la porte, n'ayant jamais fait ce trajet.

En passant par l'avenue menant directement à la porte nord avec la traversée du quartier Mercal, il lui faudra un peu plus d'un quart d'heure.

En passant par le tunnel, il faudra sans doute environ trois-quarts d'heure pour rejoindre son entrée.

La Taverne de l'Œil Sombre n'est pas très éloignée de l'avenue, il suffit d'un léger détour pour la rejoindre.

" Salut Afriz "

lache le noiraud mentalement à son maître sans se démunir de sa vigilance et de son pas vif.

" Nouveaux éléments de contexte. J'ai reçu un message mentionnant  : A notre point d'entrée, Après le crépuscule. avec un petit dessin correspondant en tout point à celui que Jérémiah m'a montré en pénétrant dans le tunnel des contrebandiers avant d'entrer dans la cité. Proche de notre lieu atterrissage.

Je vais donc m'y rendre. Pour l'instant, j'ai le quartier des arènes dans l'dos et j'me dirige vers la porte Est. Mais je vais bifurquer vers la porte nord, histoire de changer mes habitudes.

En plus de mon poursuivant inconnu dont je ressens toujours les effluves de danger par intermittence depuis la sortie de l'hostellerie du Havre ronronnant, voici que d'autres malandrins me filent le train. Le pire, c'est qu'ils se surveillent entre eux et évitent de se croiser dans leur progression. Ils sont doués pour se mêler à la foule.Manquerait plus qu'un ou deux Goshrock, et cela serait parfait. "

A cet idée, le félin lève la tête d'un geste vif et fixe pas seulement dans les airs, mais aussi les toitures, au cas ou d'autres poursuivants  utiliseraient la voies des toits ou des airs.

Afriz répond mentalement :

"Ta célébrité attire fatalement la curiosité. Et les grandes familles ne sont sans doute pas satisfaites de ne pas pouvoir t'attribuer une allégeance bien définie. Une surveillance est donc requise, maintenant que la majorité de la cité est sans doute informée de ta présence en ses murs."

Grage est presque certain d'avoir repéré une présence sur les toits, même s'il n'a pas pu la distinguer directement de ses yeux. Quelques bruits de pas légers l'ont trahie.

Dans les airs, par contre, les Goshroks continuent leurs rondes circulaires ou en arabesques depuis une grande hauteur. Difficile de dire s'ils suivent quelque chose en particulier.

" Mouais. "

reprend mentalement le noiraud en regardant à nouveau devant lui.

" Difficile pour moi d'agir dans ces conditions, si toute la cité à les yeux rivés sur moi. Et je ne rempile pas à la garde de Tradisgantia. J'ai des choses a faire plus importantes.

Ca va devenir compliquer de semer tous ce beau monde, surtout l'invisible. Il ne va pas se laisser distancer une seconde fois de la même façon. Je te tiens au jus. Mais quoi que j’apprenne à l'extérieur, revenir pour agir dans la citée me parait compromis. Me reste plus qu'à bluffer. "

Afriz répond de sa voix mentale, légèrement amusé :

"Pour agir discrètement en ville, il faut commencer par ne pas se faire remarquer.

La célébrité est une arme à double tranchant. Si tu ne veux pas attirer l'attention, commence par ne pas être reconnu."

" Tu fais dans l'humour maintenant."

L'ex champion de l'arène lâche un léger rire mentale.

" Mon titre de champion de l'arène, c'était pour une mission. Et mon titre de sauveur, je ne l'ai pas cherché. A croire que la gloire me frappe comme une malédiction. Bon faut que je trouve de quoi occuper mon chasseur invisible. Tu m'auras au moins mis de bon poil... Tu as des questions ? "

Le solitaire c'est retenue de couper la conversation.

La réponse mentale est presque immédiate :

"Non...

A moins, bien sûr, que tu disposes de nouveaux éléments cruciaux ?"

" Pas encore. J't'contacte après mon rendez-vous. "

Puis le noiraud reprends le fil de sa route, et donc de sa vigilance, en arrêtant la conversation.

Si rien ne l'interromps, le grand velu se dirige vers la taverne de l’œil sombre. Le chemin emprunté passe sous la fenêtre de la chambre de la Tryatiss. Restant dans la rue et les pieds sur le plancher des smilodons, l'emplacement sera situé au plus proche de la fenêtre et de l'entrée de la taverne (si possible 30 mètre des deux points, si pas possible 30 m entrée taverne), sans pour autant chercher à voir l'entrée de la taverne ou la fenêtre de la chambre.

Puis, une fois installé en mode vigilance accrue et sur ses gardes, l'ex lieutenant laisse ses sens faire leur travail quelque temps, silencieux. L'homme lion teste une des possibilités, il est suivi par un démon. La taverne de la Tryatiss est peut être protégée par des démons. s'ils sont d'une cours opposée, il y aura peut-être conflit. Peut-être mieux encore, la Tryatiss en personne pourrais ressentir la présence du démon et agir. Si rien ne se passe, tant pis.