En fin de nuit, Grage entre dans le quartier des indépendants...

Percevant la surprise de son interlocuteur, le solitaire reprend avant de couper

"Quelque chose te surprend. Pourrais-tu satisfaire ma curiosité en partageant cette surprise avec moi ?

Puis le buveur de lait guette mentalement les réactions du vieux Kiriti

Le vieux marmotte-gerbille reste un instant silencieux, les yeux ronds. Puis il répond calmement :

"Et bien...

Tu commences par prendre rapidement des nouvelles de mes proches, Kajira et moi. Puis tu poses quelques questions sur nos capacités. Et enfin, tu me montres des images fort intrigantes. A la suite de quoi, tu souhaites mettre fin à nos échanges.

Voilà une conversation des plus surprenantes."

Le solitaire devant son bol de lait et sa tartine, observateur de on environnement, hésite un instant avant de se plier à une réponse franche, un peu mal à l'aise par l'aveu de cette confidence qui peut être perçu comme une faiblesse :

" Mouais Mouais, j'suis comme ça, c'est tout... Enfin... J'avais besoin de parler quoi. Y a rien de dramatique en soi.

Quand je t'ai dit qu'échanger avec toi me faisait du bien, c'est vrai. Tu... Tu es vide de tout ses défauts communs à ceux qui m'entourent. Rien ne se déroule comme je le souhaite, tu comprends. Je rencontre toujours des conflits d'intérêts masqués, avec des conséquences stupides et imprévues. Les autres moi, je leur demande pas de changer ce qu'ils sont. J'fais avec. Tu comprends. Et si ils sont d'accord, je les mets d'accord avec moi.

Pis avec toi, tout est clair. Quand tu n'es pas d'accord avec moi, tu me le dis d'une façon simple et sincère.J'apprécie. Rappel toi la dispute toi avec mes femelles au sujet de Kajira ou tu es intervenu face à moi. C'était courageux de ta part d'oser m'affronter pour défendre tes valeurs. J'ai apprécié. Les autres, ils sont moins direct, plus fourbe pour la plus part, intéressés. Les pires, se sont les femelles. Foutues femelles avec leurs fausses manières et leurs principes.

Voila, quoi. Pas de quoi en faire un drame. Pis j'sais pas comment contacter le père de Kajira. J'ai plus le moyen de lui faire parvenir un message à cause d'une embrouille et... Ça me turlupine, voila... Parce que j'ai pas envie de la décevoir Elle. Enfin voila, les préoccupations d'un sauveur qui n'a de sauveur que le titre.

Mais surtout, tu dis rien à Kajira tant que j'ai pas usé de tout les moyens pour tenter de le retrouver. Pas la peine de l'inquiéter pour rien et faut qu'elle s’entraîne pour être forte. Si ça trouve, c'est son père qui s'cache pour des raisons que j'ignore. Hein ? "

Du coup, le shaloar trempe son doigt dans le lait pour le goûter, avant de goûter un bout de sa tartine.

Le vieux Kiriti écoute avec attention, puis attend un peu avant de répondre :

"Ha.

Je crains de ne pas avoir tout saisi. Mais si cela te tranquillise de partager avec moi tes sources d'interrogation, n'hésite pas à me contacter.

Puisque tu me le demandes, je ne dirai rien à Kajira tant qu'elle n'aura pas terminé son entrainement. Cela devrait te laisser le temps de la contacter.

Enfin, je ne peux hélas pas te confirmer un sujet que j'ignore.

Je te souhaite de nombreuses réponses. A bientôt !"

" Ah bientôt. "

Réponds le jeunot avant de mettre un terme à la communication mentale.

Le temps de terminer son petit déjeuner, le shaloar mets de l'ordre dans ses pensées. Les jérémiades terminées, il faut se préparer à bouger.

Ayant confiance en Jérémiah, ou ses amis maîtres des routes, Grage se décide à laisser jusqu'à demain avant l'aube pour se faire contacter. Ce temps va être mit à profit pour traîner un peu en ville et se montrer. Après tout, si le père de Kajira a besoin de d'agir, autant attirer l'attention. Et si les créateurs de la morte momifiée veulent agir eux aussi, autant faire en sorte qu'ils se montrent plutôt que de chercher à débusquer l'inconnu.

Une fois le lait et la tartine terminée, le Léodra se lève, prend ses armes et les ajuste, repositionne son matériel et, se doutant que les préparatifs vont provoquer le silence en attirant l'attention, le l'homme lion gronde avec ne prestance martiale au tenancier, suffisamment fort pour être entendu de tous.

" Ton auberge est agréable. J'ai été bien accueilli et je t'en remercie. "

Les réactions sont guettées avant de prendre la sortie, vigilant.

Comme prévu, les mouvements du Shaloar provoquent le silence du côté du comptoir. Le tavernier arbore un grand sourire et répond jovialement :

"Mais de rien, Grage Niark !"

Les autres clients observent attentivement les moindres faits et gestes provenant du massif Léodra.

Une fois prêt, et après le retour du tavernier, le massif guerrier quitte ce lieu de tranquillité. L'humain aux doigts agiles, assis à l'angle opposé du partant, fait l'objet d'un dernier regard avant d'ouvrir la porte. Si celui-ci se prépare à quitter la taverne lui aussi, le Léodra l'attendra dehors.

Et dès que l'homme lion est à l'extérieur, la direction du comptoir des maîtres des routes est prise. Et si ce comptoir se trouve dans le quartier des arènes, c'est tant mieux.

Le démarche assuré, les sens à l’affût, le solitaire progresse dans les rues.

L'humain aux doigts agiles ne bouge pas de sa place, la mine toujours aussi peu enjouée.

Le massif Shaloar se retrouve donc seul à l'extérieur de la taverne.

Jet de Mémoire + Esprit méthodique + sagesse populaire + 1d20 = 8 +0 -5 +9 = 12.
La difficulté est de 15...

Grage parvient à se souvenir que le comptoir se trouve dans le quartier des indépendants. Mais pour ce qui est de sa position exacte...

Le jeune Léodra constate ne pas savoir dans quelle direction aller.

Ne pas savoir va permettre au solitaire de déambuler comme prévu, et de se montrer.

L'ex lieutenant présume de plusieurs choses : facile d'accès pour les représentants des grandes familles ou les marchands, donc :
-  le lieu recherché ne se trouve pas dans un ruelle ou lieu sale et/ou malfamé
- il doit être facile d'accès pour le plus grands nombres, y compris d'éventuels étrangers,donc grands axes propres
- il ne se trouver pas à proximité de la muraille, ni à proximité d'un des quartiers des grands familles.

En partant de ces hypothèses, les grands axes du secteurs Ouest sont donc privilégiés, en évitant de longer la murailles et les quartiers frontaliers aux famille, et les lieux mal fréquentés ou malfamés.

Pendant ces recherches, le massif shaloar marche de son pas assuré et rapide, observateur de son environnement.

Le massif Shaloar emprunte donc les rues les plus larges du quartier des indépendants. Il marche au hasard des croisements jusqu'à dépasser le zénith de l'Œil du Gardien. Et il ne parvient pas à trouver ce qu'il cherche. Il a beau être entré dans plusieurs bâtiments voyants et ouverts au public, aucun ne correspondait à ce qu'il cherchait.

Au début de l'après-midi, le jeune Léodra doit se faire une raison : il a parcouru toutes les grandes rues du quartier sans trouver ce qu'il cherchait.

Par contre, il a la certitude d'être à nouveau suivi par quatre humains, obligés de courir, et l'un d'eux ne fait aucun effort pour se dissimuler contrairement aux trois autres.

Le noiraud se trouve tout penaud de ses vaines déductions et de ses recherches. Chemin faisant, les réflexions vont bons trains. Un ordre comme celui des maîtres des routes, affiliés à aucune famille, ne peut bénéficier d'un pignon sur rue sans avoir d'appuis. Difficile de les trouver sans faire partie d'un réseau.

Seuls les poursuivants qui le suive en s’essoufflant donne un peu le sourire au carnassier.

Le solitaire va donc essayer une autre méthode, aller à un endroit ou les marchands recrutent des hommes de mains pour protéger leur convoi en faisant appel à sa mémoire pour savoir ou se genre d'endroit se trouve.

Le Léodra noir cherche dans sa mémoire...

Jet de Mémoire + Esprit méthodique + sagesse populaire + 1d20 = 8 +0 -5 +19 = 22.
La difficulté est de 10.

... et aussitôt il se rappelle ! Il sait où trouver une échoppe de recrutement de mercenaires : non loin de la porte est.

Grage n'a plus qu'à marcher à grand pas jusque là où sa mémoire le guide. Et, en effet, dans une rue parallèle à la grande rue qui suit le fleuve depuis la porte jusqu'au Quartier des Arènes, à environ une centaine de mètres de l'issue de la cité, le massif Shaloar trouve ce qui a tout l'air d'une gargote. Mais l'enseigne ne peut tromper personne : un rouleau de parchemin ouvert et transpercé par une dague. Pendant son approche, l'ex-lieutenant parvient à lire les écrits peints au-dessus de la porte, commençant à s'effacer : compagnie des gardes-convois.

Vigilant pendant son approche, c'est plus par esprits curiosité que par conviction de trouver des indications concernant Jérémiah que l'entrée dans la gargote se fait.

La bourse est prête à être montrée si besoin. Une fois à l'intérieur, si l'entrée lui est autorisée, la massif shaloar fait un panoramique du lieu pour observer tant les réactions que peuvent provoquer son entrée que le lieux et ses occupants en lui même.

Telle l'entrée d'une auberge, la porte s'ouvre sans résistance - enfin, pas plus qu'une épaisse porte de bois un peu disjointe. Grage est donc obligé d'utiliser un peu de sa force de Shaloar pour l'obliger à s'ouvrir. Ce qui semble indiquer que seules des personnes dotées d'une musculature légèrement supérieure à la moyenne humaine peuvent se permettre d'ouvrir.

Quand l'homme-lion se montre dans l'entrée, les quelques conversations en cours cessent.

Le massif Shaloar peut alors contempler une dizaine de gaillards à la mine patibulaire, souvent marqués par le fer d'armes. Quatre individus - un Skraka et trois humains au faciès salement déformé de mutant - sont installés seuls à des tables de coin ou proches des murs. Un groupe de trois humains et un autre groupe de quatre humains, tous bardés d'armes, sont assis autour de deux tables proches du comptoirs. Le groupe de trois est manifestement en train de jouer aux dés. Le groupe de quatre semble s'affairer autour de plaquettes d'ivoire gravées. Un massif vieillard barbu essuie des verres derrière un comptoir à l'aspect vieillot.

L'ensemble des personnes présentes fixe Grage. Et, tour à tour ou en groupe, les personnes présentes le saluent d'un simple signe de tête sincère et économe. Puis les clients reprennent leurs consommations, leurs conversations ou leur partie, ne prêtant plus guère attention au nouvel arrivant, l'air nullement impressionnés.

Le vieux et solide taulier, lui, observe le grand Léodra et progressivement un sourire canaille le rend moins taciturne.

Avant de faire un pas dans cette gargote, l'ex lieutenant rend les saluts global identique à celui reçu, simple et économe, tout aussi sincère que celui reçu. Le casque est retiré et accroché à la ceinture, puis les des gantelets iront rejoindre le casque.

D'un pas assuré, qui n'a rien de martial en ce lieu, le Léodra se dirige vers le comptoir. Plus particulièrement vers le taulier dont le sourire canaille intrigue curieusement le blagueur velu qui se demande à quelle sauce il va être mangé. Un fois à sa hauteur, silencieux, l'homme lion gronde de façon ténue, pour ne pas déranger les joueurs. Les propos commence par un bref levé de menton en direction de l'essuyeur de verres :

" Salut, t'a que'que chose pour moi ? "

Le sourire canaille disparait au fur et à mesure que le Shaloar se rapproche du comptoir, pour devenir un simple léger sourire. Le vieux tavernier conserve une attitude tranquille et sûre d'elle, continuant d'essuyer ses verres de métal cabossés, ayant connu des jours meilleurs.

Il attend les premiers mots du massif Léodra, qui ne tardent pas.

Le taulier répond d'un rythme lent, assuré, sans s'interrompre dans sa tâche.

"Nope ! A moins qu' tu veux boir' que'qu' chose..."

" Pfff "

Pousse le sauveur un peu dépité, non pas parce qu'il attendait quelque chose, mais parce que la maison n'annonce pas l'offrande d'un verre.

" Mouais, vas y "

Répond le Léodra de façon détaché.

" J'vais poireauter un peu. Mais pas long. "

Le vieux barman hoche la tête longuement, d'un air entendu, avec un sourire placide. Puis il demande :

"Alors, t' veux quoi, sauveur ?"

" La même qu'ça."

Dis le noiraud en pointant le pichet d'un humain placé à la table de ceux qui jouent aux tuiles, sans grand intérêt. Bien que le jeu pratiqué soit une source de curiosité en lui même.

" A quoi qui jouent ? "

Chacun des joueurs semble avoir installé devant lui une figure de tuiles. Chaque rangée contient une tuile supplémentaire et se trouve décalée par rapport à la rangée supérieure de la moitié de la largeur d'une tuile. Ce qui forme grossièrement une sorte de triangle.

Le vieux taulier répond en haussant les épaules :

"Eux ? Au régicide."

Et après une courte pause, il demande en fixant le massif Shaloar avec une mine méfiante :

"T' veux aussi un pichet ? Ou juste un gob'let ?"

" Gob'let. "

Annonce le futur buveur.

" Jamais joué à c'truc. "

réponds le solitaire avec les yeux plissés, interrogatif, tandis que le taulier le fixe avec une mine méfiante.

Le vieux barbu saisit un gobelet de métal et le remplit à partir d'un tonnelet d'un alcool délavé à la forte odeur. Il pose ensuite le récipient sans ménagement, avec un bruit sonore sur le comptoir. Sans lâcher le récipient.

"Un Besant."

Et le tavernier garde la main autour du gobelet, fixant le Shaloar avec méfiance. Après une observation silencieuse, il finit par dire :

"Alors ? Tu veux quoi, l'ex-lieutenant ?"

Après avoir entendu la question, l'ex lieutenant sort un besant de sa bourse dégarnie. Une fois la bourse rangée, le massif Léodra attrape son gobelet, en boit une gorgée, se rince les dents avec la boisson avant d'engloutir.

" J'passe le temps avant d'tracer. Y a un convoi pour Darossia bientôt ? "

Le Léodra observe le tenancier avant d'entendre sa réponse.

Le vieux baraqué hausse un sourcil, intrigué. Puis il éclate de rire. Il se reprend vite puis répond d'un ton amusé :

"Toi, t'es pas un habitué des convois, hein ?

Les prochains sont dans plus d'un mois. Vers l' milieu de l'automne."

Son visage reprend une mine sérieuse tandis qu'il annonce d'un ton peu amène.

"S' tu veux des infos sur les convois, t' f'rais mieux d'aller sur la Grand Place des Départs."

Le shaloar a froncé sévèrement les sourcils quand l'essuyeur de verre commence à éclater de rire. Mais comme le ton qui suit est amical, la sévérité disparaît rapidement au profit d'un sourire partagé.

" Vrai qu'j'suis plus un habitué des remparts. "

Le sourire partagé disparaît en même que celui de son interlocuteur.

" Les convois, c'taient pas mon morceau d'viande quand j'tais à la garde. J'vais trouver sur c'te place ? Des brailleurs qu'annoncent à voix haute ? "

Le solitaire reprend un gorgée de son gobelet, regardant l'essuyeur de verres.