En fin de matinée, Grage sort du volcan...

Charina reste assise, tête penchée, et se contente de répondre avec le même ton calme :

"A ta guise. Je suis à ton service, Grage Niark."

Et elle saisit à son tour un morceau de lièvre. Pendant ce temps, Sadriska essaie de se faire aussi discrète que possible, tout en mangeant.

Le Léodra termine tranquillement son lapin, silencieusement aussi. Le jeune s'interroge sur ce qui s'est passé dans la grotte depuis l'arrivée des Léodranis. Des informations lui manquent, et comme la lecture dans les cœurs n'est pas le fort du Réprouvé, tout est plus compliqué et dominé par un sentiment d'incompréhension.

Mangeant calmement, savourant lentement sa viande au gré de ses pensées, le mâle ne prendra rien d'autre que son lapin. Une fois le repas terminé, c'est avec naturel que les dents sont curées à l'aide des griffes.

Viande terminée, dents curées, sans en attendre plus, le jeune retourne à son atelier de lancer, de fortune, pour ranger le matériel qu'il a déplacé.

Ensuite, s'il n'est pas dérangé, le guerrier en caleçon attrape son arme légendaire et prend le chemin de la sortie pour effectuer un test. Les grands froids approchent et l'homme félin souhaite mesurer la protection conférées juste par son pelage naturel. Vigilant sur son environnement, les sens sont à l’affût pour être certains que personne ne verra le massif Léodra sortir presque nu. La progression vers la sortie est lente et mesurer pour sentir les effets de la progression du froid.

La nuit est tombée et Grage se retrouve saisi par le froid glacial dès l'approche de la sortie. Il n'a pas besoin de se montrer à l'extérieur pour savoir que sa fourrure est largement insuffisante pour supporter le mordant du climat.

Le shaloar ne s'expose pas plus que de raison. Le test est effectué jusqu'à l'apparition des premiers signes d'engourdissements, ce qui, une fois rentrée, devrait provoquer l'onglée. Les effets de la neige ne sont pas encore bien connu, il va falloir se renseigner avant la fonte des neiges car, une des Grandes Gemmes à éveiller se trouve loin dans les montagnes du Nord..

C'est légèrement insatisfait de sa protection naturelle que le retour à l'intérieur de la grotte se fait. L'épée est reposée prés du sac en mode prêt à l'emploi. .

Ensuite, l'observation des Léodranis et de leur activité va être l'occupation du massif curieux silencieux qui s'est adossé contre une paroi.

Grage peut donc contempler les deux femelles en train de se charger du nettoyage des plats de lapins et du plat de viscères vidés lors du repas. La perdrix cuite trône toujours dans son propre plat posé sur la table.

Quand la perdrix est perçue, c'est avec un sourire en coin au timbre amusé que le lionceau se dit qu'il est abonné aux femelles qui ont un foutu caractère. Cependant, la nourriture offert par la Mère de tout ne se gaspille pas. Le guerrier sans armure va donc la prendre, retourne à mur pour, pour manger sa volaille.

Tout en dégustant sa volaille debout, décontracté, le massif adossé à la paroi continu son observation.

Quand les femelles remarquent le geste de Grage envers la volaille abandonnée, elles ont un instant de surprise puis un autre bref de ressentiment avant de soupirer et de se remettre à leurs tâches. Sadriska s'est montrée beaucoup plus discrète que Charina dans ses réactions.

Après avoir saisi la viande, et voyant la surprise générée, le Léodra la conserve un instant dans la main sans la manger, puis repose la volaille. Les paroles de Charina reviennent alors en mémoire, la viande cuite se conserve et reste agréable à manger.

Le mâle retourne s'adosser à son mur et continue d'observer les belles félines, toujours dans son observation : la découverte de la vie d'intérieure.

Sitôt la vaisselle terminée, Charina revient envelopper le plat de perdrix dans un linge et le laisse sur la table.

Dans le même temps, Sadriska se presse de rejoindre Grage pour se blottir contre lui, avec un faible ronronnement.

La scène est regardée sans plus. L'approche de la féline au pelage nuit est observée et appréciée.

Au début, Grage savoure l'odeur et la chaleure corporelle sans trop de réaction. Mais Les premiers ronrons entendus déclenchent des mouvements de bras qui viennent enlacer délicatement la Léodrani blottie.

Les yeux mi clos garde le contact visuelle sur Charina. Tel un félin qui observe, le massif adossé au mur offre chaleur et douceur à  Sadriska, prêt à se laisser porter sur le chemin que la ronronnante féline décidera.

Tandis que les deux Shaloars profitent de leur enlacement, Charina va sortir des fourrures emballées dans un sac et les étendre sur le sol. Puis elle va chercher la seule bougie allumée dans la grotte, apportant suffisamment de lumière pour la vision nocturne de ses pareils. Et elle la dépose à côté du couchage, puis elle s'agenouille de côté, proche des fourrures et attend.

Pendant ce temps, Sadriska reste collée à Grage, ronronnant faiblement.

Le shaloar observe la Fauve, yeux plissés, bercé dans les doux ronrons de la jeune. L'agenouillée à côté des fourrures devra patienter. Le mâle apprécie la spontanéité et la sincérité de féline tapie dans ses bras autant qu'il savoure l'échange de douceurs ronronnantes.

C'est Sadriska qui, certainement sans le savoir, va décider du moment ou ce charme sera rompu. Quand elle fera un geste qui montrera un volonté changeante du désir, alors le musculeux guerrier la prendra délicatement dans ses bras pour la porter avec douceur jusqu'à la couche pour s'occuper d'elle, et s'occuper d'elle en premier à moins qu'elle ne s'y refuse.

Quelques instants après que Chadrina se soit agenouillée, Sadriska frotte sa tête contre le haut du torse de Grage et le mordille gentiment.

Quand le Léodra noir la soulève et la transporte jusqu'à la couche, les ronronnements gagnent en volume.

Les premiers signes de désirs de la féline portée sont maintenant moins sujet à équivoque. Sur le court trajet, Grage durcit les muscles aux endroits mordus, et le ronronnement masculin se fait plus grave, plus intense au fur que la belle portée le provoque.

Afin de la surprendre et provoquer quelques petites sensations supplémentaires, le massif guerrier pivote à l'approche des peaux et se laisse choir, de côté sur un genou, puis en arrière, en amortissant la chute.

Tout est fait pour que Sadriska puisse chevaucher son mâle et exprimer son désir comme elle le souhaite. En cet instant, la Fauve est oubliée.

Sadriska se montre au fur et à mesure plus espiègle et emportée par le désir. Grage s'accouple énergiquement avec elle. Et ce n'est qu'après avoir assouvi ses pulsions charnelles, quand il retrouve l'apaisement, il remarque que Charina n'a pas bougé de sa position agenouillée, tête baissée à côté de la couche.

Encore sous l'effet des charmes de la jeune féline, le massif apaisé regarde la Fauve les yeux plissés. Le jeune crois constater que le rituel de lit doit être le même que pour le repas, et que l'agenouillée est dans l'attente d'un autorisation. Grage pense aussi que Charina qui patiente ainsi veut dormir avec son mâle car la grotte est grande et rien ne l’empêche d'allez se coucher ailleurs.

Une main est alors délicatement tendue en direction de la favorite. Le Leodra se sert de l'occasion pour tenter de faire passer un message avec douceur et respect. Un grondement doux et apaisé, à faible volume accompagne cette main sincère:

" La colère que tu as fait naître en moi est totalement apaisée. Viens, je te veux . "

Le Léodra est autant observateur que sincère, Grage a envie que Charina vienne à son tour se blottir contre lui. Si elle le fait, Grage se montrera délicatement accueillant et ronronnant. Mais une autre réaction de l'invitée au lit est totalement envisagée.

Grage peut constater que de petits symptômes de tension presque indécelables parcourent les épaules de la Léodrani fauve. Elle affiche un sourire à la fois carnassier et apaisé après les douces paroles du massif Shaloar. Elle s'allonge alors souplement tout contre Grage et passe un bras autour de son large torse. Ensuite, elle ne bouge plus et cherche le sommeil...

Sadriska s'est également blottie contre le mâle et semble prête à rejoindre ses rêves.

La volonté de repos de Charina est respectée. Le mâle ne fera rien d'autre que de s'imprégner de l'odeur corporelle de la dernière arrivée, en faisant glisser ses doigts sur son corps, juste pour savourer la douceur du pelage du blanc pelage. Sadriska  peut, elle aussi, s'installer comme elle le souhaite.

Le shaloar savoure enfin cet instant ou il peut, en silence, savourer la présence douce et réconfortante de sa cour au complet. Le jeune se laisse bercer par les respirations et c'est certainement dans un ronronnement empreint de satisfaction que le sommeil est trouvé.