Grage s'éveille accompagné de légères douleurs.

Le jeune a beaucoup de questions en tête, mais sous l'effet des mais expertes, il lui est visiblement difficile de s'exprimer.

Sur ce, une question fait surface parmi toute celles qui se bousculent. L'hésitation car le moment est apprécié il le rompre serait dommage. Puis le grondement du jeune.

" Oui... Une question qui peut surprendre.... A laquelle j'attends une réponse complète et sincère... Vous savez que je suis le réprouvé, un sauvageon à l'expression imparfaite, absent de chez lui pour un devoir qui vous échappe ... et vous m'avez choisie.

Je veux entendre ce qui a réellement motivée votre choix d'être les premières Léodranis de ma cours. "

Les deux Léodranis réagissent par un sursaut de surprise. Puis Charina reprend son massage agréable tout en répondant après un bref rire :

"La raison est simple : il s'agit de ta sincérité.

C'est une qualité qui me semble rare chez nos mâles."

Sadriska hoche vigoureusement la tête suite à la première phrase.

Son excellence allongée met un certain temps avant de réaliser la profondeur qu'il perçoit de la réponse apportée. La sincérité d'un jeune rime avec candeur, naïveté. Une façon bien courtoise et respectueuse de livrer une vérité dans toute sa quintessence.

C'est un grondement amusé, puis deux puis un enchaînement de grondements ricanant ou le Léodra ne peut, malgré les douleurs de ses courbatures, contenir son amusement qui jaillit. Un plaisir provoqué par les deux félines qui son à ses petits soins.

Les douleurs pourtant présentes sont ignorées en cet instant. Dans des gestes vifs et précis, le mâle attrape les deux femelles pour les enchevêtrer l'une à l'autres et les chatouiller, les mordiller, leur faire partager cet instant de plaisir sincère. Et quelques soient les réactions Léodranines, le sauvageon ronronne ou rit d'une joie communicative qu'il ne semble jamais avoir connu auparavant. Cette bataille de chatouilles ne pourra se finir que quand le camp masculin ou féminin déclarera forfait.

Le mâle se voyant vainqueur ne se privera pas d'enlacer ses deux femelles à la fin du jeu,avec ferveur, pour leur arracher une baiser de victoire avant de capituler à son tour pour frotter sa crinière dans le cou de ses belles.

Sadriska participe au jeu des chatouilles avec entrain et férocité. Tandis que Charina essaie simplement de se soustraire aux attaques les plus virulentes, grondant parfois lorsqu'elle est surclassée. La Léodra fauve prend néanmoins sur elle pour laisser la jeune Léodra noire profiter tout son plein du jeu. Et après de longues batailles de chatouilles, Sadriska finit par déclarer forfait.

Le calme revient.

Charina se lève et indique :

"Sadriska et moi, nous irons chasser dès que le jour sera levé."

Le massage, la discussion, le petit jeu auront au moins eu le mérite de redonner moral au survivant. Bien que les crampes soient toujours présentes, la douleur est acceptée et n'est plus vécue comme un frein, mais comme une invitation à bouger.

Tandis que la Fauve se lève et s'exprime, le guerrier se lève pour enfiler sa panoplie. Par un signe de tête direct serti d'une expression entendue et complice, la jeune féline est invitée pour assister son mâle pendant cette opération.

Une fois prêt, en silence, le guerrier va arracher un dernier baiser aux félines avant de quitter la grotte en direction du poste de garde principal du marché extérieur.

Dès les premiers pas hors de la grotte, la vigilance reprend ses droits et la météo est observée.

Le jeune Shaloar se rend compte que les douleurs peu à peu diminuent. L'onguent semble avoir son effet.

Une fois à l'extérieur, il peut constater qu'il fait toujours nuit. La météo est donc difficile à observer...

La nuit ne le dérange que peu et, visiblement, il ne pleut pas.

Grage prend la direction du  lieu ou, dans le marché extérieur, se trouve le sergent de faction. En cas de besoin, il demande à un des garde sur la palissade.

Grage se voit contraint de demander à un garde sur la palissade qui lui indique d'aller plus loin le long de la protection de l'entrée.

Et bientôt, le massif Shaloar peut repérer les galons d'un sergent en train d'arpenter le chemin de ronde, les pieds à une hauteur de plus de trois mètres au-dessus du sol.

A moins qu'il ne s'agisse du vétéran Drasgott, le Léodra s'adresse au sergent en hauteur après lui avoir fait un signe de salutation visible de la main pour attirer son attention. Le grondement est juste suffisant pour être entendu par l'humain à trois mètre de haut.

" Salut. Tu sais ou je peux trouver Drasgott ? "

Le guerrier ne se montre pas insistant dans sa demande.

Le sergent arrête sa marche au-dessus du Shaloar noir. Il fait un signe rapide de salutation de la main et répond d'une voix enjouée :

"Hé, salut Grage ! J'ai failli pas t' voir... avec l'omb' des murs...

Hem... Drasgott le Jumeau ? C'est ça ?

Y doit êt' de faction à l'intérieur du volcan. Tu l' trouv'ras pas dehors."

Le sergent fait une mine sceptique et un peu embarrassée, désolé de ne pas avoir de meilleure réponse.

" Ah... "

Reprend le Shaloar un peu embarrassé.

" Si il est d'faction, faut qu j'rentre vite dans Fort Braise si j'veux avoir une chance de l'choper avant qu'il dorme.

C'est dans combien d'jour qu'le marché extérieur sera abandonné pour l'hiver ? Parce que j'vous dois une chasse, et j'ai pas eu du gros gibier ces deux derniers jours. "

Le grondement est amical, et pendant qu'il parle, le massif questionneur ne manque pas de jeter quelques coups d’œil autour de lui.

Le sergent se frotte la nuque d'une main, la mine embarassée.

"Bah... j' sais pas trop où il est affecté...

T' risques d' marcher tout' la matinée pou' l' trouver. Ou 'lors si t'oses t'adresser à la capitain'rie... pour avoir l' renseign'ment..."

A part les feux installés dans des braseros accrochés aux murs, les gardes mobiles ou les veilleurs des tours de l'entrée principale, rien ne bouge de nuit au sein du Marché Extérieur.

" Mouais . "

Répond le shaloar constatant que le sergent a bien répondu à une attente non formulée, sans avoir répondu à la question posée. Mais peut-être que le sergent n'a pas l'information lui-même. Alors plutot que de se montrer balourd, c'est sous la forme d'un étonnement amical que la question est reformulée :

" Bah mince... Toi qu'est Sergent, tu sais pas dans combien d'jour le marché Extérieur va fermer !?! J'savais pas qu'c'étais aussi important... "

Puis, toujours amical sans se formaliser et sans montrer de grosse insistance :

" Bon... Tu sais au moins m'dire ou est c'te capitainerie ?  J'y ai jamais été. "

Le sergent retire la main de sa nuque et hausse les épaules, répondant avec mauvaise humeur :

"Bah non ! C'est pas moi qui d'cide quand on ferme, quand même ! C'est décidé par l' Conseil Volcanique ! Genre on l' sait la veille !"

Le sous-officier soupire.

"Ça dépend du temps, j' pense..."

Il se reprend.

"La capitainerie ? T' la trouv'ras à l'étage l' plus haut à l'intérieur du cratère. Facile à trouver : y a t'jours plein d' gardes d'vant."

Et il ricane :

"Ça dissuade les visites... tout en f'sant les pieds des nouvelles recrues."

" La veille ! .. C'est court pour s'organiser. "

Répond spontanément le Léodra en se montrant sérieusement compatissant. La charge de travail est imaginée, tout comme l'organisation pour la migration des citoyens les moins prévoyants.

" J'vois qu'vous aussi vous z'etes pas ménagé. Ça doit être un beau bordel qu'tout ça à gérer.

Bon bah, courage mon ami. Merci pour l'info et bonne garde ! Me reste plus qu'à patienter pour aller voir la trogne des nouvelles recrues . "

Et plutôt que de partir comme un voleur, le massif velue attend un peu en adressant un signe amical de la main au sergent. Ce n'est qu'ensuite, si l'humain haut perché n'a rien à rajouter, que le Léodra se dirige vers le couloir d'entrée dans Fort Braise.

"Allez ! A la r'voyure !", répond simplement le sergent.

Et Grage marche à travers la grand-place pour rejoindre le couloir d'entrée. Et il tombe face aux portes fermées et gardées par deux archers sur chacune des tours entourant le passage bloqué.

Une fois arrivée devant les portes fermées, le jeune n'a pus qu'à patienter. Adossé contre un mur, le solitaire observe les alentours silencieusement.

Le Léodra attend que les premiers citadins paraissent pour se positionner afin d'être le premier à entrer.

Le temps passe... jusqu'à ce que l'Œil du Gardien apparaisse.

Là, la relève arrive depuis le volcan, remontant l'allée encastrée entre les pentes. Les quatre nouveaux soldats s'empressent d'ouvrir les barrières. Deux d'entre eux font un signe jovial à Grage avant d'attendre que les soldats en poste descendent.

Ces derniers ne se font pas prier et sont rapidement en train de fouler les quelques graminées. Avant d'emprunter le défilé vers Fort-Braise, ils jettent un regard vers le Shaloar noir pour vérifier s'il se joint à eux.

Pendant ce temps-là, les quatre nouveaux gardes prennent place dans les deux tours.

Un salut de la tête bref et sincère est adressé aux ouvreurs de porte. Le massif guerrier se dirige, de son pas rapide, en direction de ceux qui semble l'attendre à l'entrée du défilé.

Curieux de savoir si tous les soldats possèdent le même niveau d'information, le Léodra entame la conversation de façon amicale avant de ralentir son pas à proximité des soldats de la garde.

" Salut.

Alors ?! Dans combien d'jours c'te fermeture des portes ? "

Les réactions sont guettées

Plusieurs gardes grommellent une réponse inintelligible. Et le petit groupe s'ébranle, commençant à marcher en compagnie de Grage. L'un deux, barbu, finit par répondre :

"Bah ! On l' saura au dernier moment. Comme d'hab' !"

" Pfff.. "

souffle le Léodra ajustant la vitesse de ses pas sur celles des soldats. Le jeune

" Vous z'en savez pas plus que moi quoi.

Paraît qu'Drasgott était d'garde c'te nuit ? Quelqu'un sait ou j'peux l'trouver ? "

Le massif guerrier se place naturellement au centre des humains qu'il observe. L'attitude est décontracté et amicale pour qui comprend un shaloar.

Les gardes maugréent. Finalement, il en ressort une réponse à peu près intelligible :

"J' sais pô. S'il avait été dans l' Marché, on aurait pu te l' dire..."

Chacun des soldats observe le Shaloar noir plus ou moins directement.

Lé Léodra écoute la réponse et se laisse une bonne dizaine de pas avant de reprendre.Le massif 'pas très doué en psychologie' cherche à comprendre le comportement des soldats.

" On dirais qu'l'nuit a été longue. Z'avez l'air crevé. S'est passé que'que chose de particulier ? "

Trois des soldats secouent la tête négativement. Le barbu répond d'une voix morne :

"Nan... c'était calme, comm' la plupart du temps."

Le groupe avance toujours au même rythme tranquille.

A nouveau, pendant quelques enjambées, le shaloar essaye de comprendre le humains qui devraient être content de rentrer chez eux. Mais il est vrai que les humains n'ont qu'une femme, et si cette est une Charina dans l'âme, alors la morosité peut se comprendre car il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir la supporter. Pour affiner sa présomption, le shaloar poursuit sa conversation en observant les réactions :

" Bah alors, faites pas c'te tête. Devriez êt'e content d'rejoindre vos femmes ? "