La nuit commencée, Grage revient au sein du quartier...

Grage retourne donc dans des rues plus larges, mais toutes aussi vides d'occupants. Il pourra errer, déambuler dans de nombreuses rues désertes, entre des demeures silencieuses. Il devra se frictionner par instants pour éviter de subir la morsure du froid. Le temps de la neige est arrivé... pour peu qu'il pleuve. Mais le temps se maintient sans précipitations.

Et enfin, l'Œil du Gardien fait son apparition.

Cette promenade nocturne a au moins le mérite de faire comprendre au solitaire que sa tenue n'est pas des plus appropriée pour les grands froids qui vont arriver. Le pelage de l'homme lion n'est pas une protection suffisante.

Autre inconvénient, les repas vont être plus difficile à trouver.

Le guerrier continu d'arpenter les rues marchandes le temps que l'oeil du gardien soit grandement ouvert. Ce, uniquement pour mesurer la réhausse de température.

Une fois cette mesure faite, le Léodra retourne au Fumoir de la Senteur Bienvenue en espérant que, l'absence de client pendant la nuit fera que ce lieu de fumette soit moins désagréable au nasaux.

Sitôt que l'Œil du Gardien daigne se montrer derrière l'épaisse couche nuageuse qui couvre le ciel, la température semble remonter jusqu'à un niveau plus supportable pour le massif Shaolar.

Dès lors, Grage retrouve sans peine le chemin dans les petites rues jusqu'au Fumoir de la Senteur Bienvenue.

Toujours empli des même préjugés, le jeune Léodra se décide à frapper à la porte du centre, pret à se montrer au judas, tout comme il se tient pret à montrer sa bourse.

L'odorat est pret à renifler les senteurs qui pourrait s'échapper par le judas dès son ouverture, sans pour autant grimacer pendant son excercice olfactif.

A nouveau le judas s'ouvre peu de temps après la frappe. Les mêmes yeux félins viennent s'inscrire dans l'espace dégagé. Aussitôt, la même voix grondante se fait entendre, à pleine voix cette fois :

"Seigneur ? Que désirez-vous ?"

" Entrer "

La réponse est grondée dignement, sans hésitation. La petite promenade au frais à donner la volonté au jeune de faire face à ses préjugés et d'assouvir sa curiosité, qui sont réellement les anciens Mashra, s'ils sont la.

Un grondement étouffé répond au simple mot. Puis l'homme-félin se reprend et demande :

"Pour quelle raison, seigneur ?"

Si le Léodra était vraiment un seigneur, la porte lui serait ouverte sans plus attendre. Ce titre n'est que l'enrobage d'un mépris qui laisse pensif le jeune prédateur dont les sourcils se froncent légèrement, tandis que sa bouche forme un trait bien droit.

L'attitude et le ton sérieux, le sauveur finit par répondre

" Rencontrer les anciens. "

avant de se faire observateur

Les yeux sont tout aussi observateurs à travers le judas. Après un bref délai de réflexion, la voix grondante répond :

"La majorité des anciens n'est pas encore arrivée, seigneur. Veuillez repasser plus tard."

La réponse n'étonne pas le prédateur à la porte qui se garde de toute expression visuelle. Les vieux mashra ont besoin de temps pour cuver ce qu'ils ont ingurgité la veille.

Sur ce, l'ex lieutenant ne fait pas de difficultés et s'en va comme il est venu. A nouveau, deambuler dans les grandes rues pour passer le temps. Vigilant, le pas vif, comme s'il savait ou il se rendait, le Léodra dépense son énergie au moins jusqu'en milieu de matinée.

Pendant la première heure de jour, Grage ne croise pendant ses déambulations que peu de passants, majoritairement pressés. Quelques-uns lui font un signe de tête pour le saluer tout en passant à plusieurs mètres de lui, ou attendant son passage dans une rue transverse.

Ensuite, la fréquentation des rues augmente sans atteindre la foule de l'après-midi. Le seul point notable est qu'aucun groupe à l'arrêt ne se forme. Sans doute à cause de la fraicheur persistante de la journée...

Vers le milieu de matinée, le massif Shaloar repasse dans la rue étroite menant au Fumoir de la Senteur Bienvenue.

A nouveau, et après sa promenade, le jeune shaloar frappe à la porte centrale du batiment. Les sens à l'affut, toujours pret à sentir ce qui peut sortir comme sentueur du fumoir, trois coups sont portés avant de patienter.

A nouveau, les yeux d'un homme-félin viennent rapidement s'afficher dans l'ouverture du judas. L'odorat de Grage ne décèle que l'odeur d'un Mashra, si ce n'est l'empreinte du froid qui environne le Léodra. L'expression du regard suffit à comprendre que l'homme-panthère a reconnu l'homme-lion. Et aussitôt, il déclare de sa voix grondante :

"Soyez le bienvenu, seigneur."

Et le bruit du verrou se fait entendre. Suivi de peu par l'ouverture mesurée de la porte, juste suffisamment pour laisser le passage à un massif Léodra.

Enfin !!! plus de questions qui sont classées comme pures pertes de temps pour le Léodra.

Le massif guerrier, comme à l'accoutumé, se prépare à entrer dignement en facilitant le travail du portier. Vigilant, une fois à l'intérieur, l'ex lieutenant se montre dignement pacifique pendant son observation du lieu.

Le digne Léodra entre dans une pièce de trois mètres de profondeur sur cinq mètres de large, contenant une table de bois entourée de tabourets sur la droite et un râtelier contre le mur de gauche. Une porte attend, fermée, au milieu du mur d'en face. Deux massifs Mashras tachetés attendent debout, du côté de la table. Ils ne sont vêtus que de culottes de toiles et tiennent d'une main de massifs gourdins. Grage peut noter sur la table un jeu de pions sculptés - manifestement en cours de partie - qui lui est inconnu.

Le Mashra le plus proche, celui qui était de l'autre côté de la porte d'après la voix, demande d'une voix grondante mais respectueuse :

"Veuillez déposer vos armes, seigneur."

Préparé à cette éventualité, le shaloar comme à s'excécuter dignement et pacifiquement en attrappant ses armes lentement, dans des gestes mesurables, par les lanières. Elles sont placées sur le ratelier, de la plus grande à la plus petite, toutes les armes sans exception.

Une fois cela fait, le massif désarmé regarde chacun des mashra présents avec respect avant de s'exprimer

" Salut à tous. "

Puis, portant son regard sur le jeu, continu dans sa lancée pour demander

" C'est quoi ce jeu ? "

Les réactions sont observées autant que la réponse est attendue.

Lorsque Grage les salue, les deux Mashras s'inclinent et se redressent rapidement, restant immobiles.

Après, un bref instant d'étonnement suit la question posée. Puis le gardien de porte répond :

"C'est un plateau d'Insurrection, seigneur..."

Le jeune Léodra peut constater que les figurines blanches et les figurines noires n'ont pas le même aspect. Il est néanmoins notables que les pièces blanches contiennent des bustes sculptés et stylisés de Shaloars des différentes espèces.

Attentif aux parole, le shaloar laisse paraître un sourire amusé sur une mitié de son visage. Puis il gronde avec un timbre faussement impérieux, se voulant amical :

" Bien... Avant ma sortie, les blancs seront vainqueurs ! "

Puis, avec un signe de menton au portier

" C'est par ou ? "

A nouveau, les réactions sont observées autant que la réponse est attendue.

Les deux Mashras regardent alors Grage avec une expression d'incompréhension inattendue. C'est toujours le même qui finit par reprendre la parole :

"En face, seigneur..."

Le massif guerrier se dirige vers la porte d'en face la porte d'entrée.

Si rien ne l'en empèche, alors le massif désarmé l'ouvre, et entre, curieux de découvrir ce qu'il y a de l'autre côté.

Grage entre alors dans une grande pièce éclairée par des lanternes, séparée par des tentures bleues ciel en six alcôves sur le pourtour : trois à gauche, une en face et deux sur la droite. Sur sa proche droite, là où pourrait se trouver une septième alcôve, le massif Léodra peut trouver un guichet tenu par une Mashra d'un certain âge revêtue de nombreux voiles de différentes teintes vertes. Elle semble y proposer un large choix de pipes et divers tabacs.

Le jeune Léodra est aussitôt agressé par la forte odeur de fumée qui flotte dans les airs.

L'entrant ne peut ni ne veut contenir une grimace naturel de dégout. Dans une économie de mouvement, afin d'en respirer le moins possible, le jeune Léodra approche du comptoir situé à sa droite et gronde avec retenue

" Salutations.

Que faut-il faire maintenant pour rencontrer les anciens ? "

Méfiant, le sauveur fait attention à son comportement, ressenti et ses perceptions au cas ou les fumées ne seraient autres que des vapeurs de drogues.

Pour l'instant, les fumées ne font qu'irriter le nez de Grage et lui donner une vague envie de pleurer.

Il avance donc auprès du comptoir et fait face à la Mashrani tachetée au moins quadragénaire. Celle-ci observe longuement le jeune Léodra avec un mince sourire. Puis elle lui indique le bout de la pièce d'un geste lent de la main droite. Elle indique alors de sa voix mi-mielleuse mi-grondante :

"Les anciens fument tout au bout de la pièce. A gauche, les mâles. A droite, les femelles.

Choisis bien ton côté, réprouvé."

Le jeune Léodra écoute les propos qui lui sont tenus, avec un choix est plutôt amusant de prime abord. Mais rien n'a le temps de paraître sur la visage du grand blagueur qu'arrive le terme de réprouvé.

L'homme lion au noir pelage plisse les yeux, façon prédateur en chasse, avec une pointe de sévérité. Ce regard direct, droit dans les yeux de la quadragénaire, dure le temps d'une compréhension certainement partielle d'un terme utilisé vécu comme méprisant. Ce même regard descend sur les pieds de la femelle pour remonter jusqu'à sa gueule. Le mouvement est cloturé d'un souffle des nazaux, le tout exprimant un noble dédain, avant de se rendre au fond de la pièce, toujours dans cette économie de mouvement et cette prudence due aux senteurs.

Connaissant le caractère des vielles Léodrani, et le goût prononcé des plus jeunes mashrani pour souligner tout les petits manquements au paraître, le premier choix bascule pour les mâles. Cependant, les mâles peuvent répondre au massif désarmé de laisser Yarm'narsh tranquille, qu'un Masrha n'a pas besoin d'assistance.

Après deux pas, le guerrier spirituel s'arrète, baisse la tête, ferme les yeux et utilise son sens totémique pour sentir la présence éventuelle d'autres guerriers spirituels.

capacité spéciale : sens totémique activé

Le sens totémique ne repère aucun autre totem que Dragon, le sien propre, au sein de Grage-même.

Le fait d'avoir fermé les yeux rend son ouïe plus attentive, et le jeune Léodra perçoit le bruit de nombreuses voix murmurées. Il décèle ainsi quatre groupes devant lui. Deux à gauche, deux à droite, tous vers le fond de la pièce, occupant donc l’alcôve du fond et les deux précédentes. Le timbre des voix indique des voix de Shaloars masculines à gauche et féminines à droite.