La nuit commencée, Grage revient au sein du quartier...

... par l'avenue suivant la rivière. Sur sa route, il a croisé divers groupes de passants. La plupart se sont montrés égrillards, mais tous ont eu suffisamment de présence d'esprits pour la boucler et ne pas l'approcher.

Et c'est donc sans la moindre anicroche qu'il fait son entrée dans le Quartier des Arènes.

Sachant ou ses poursuivants attendent habituellement pres de l'hostellerie, le léodra approche ce lieu par l'arrière, et,  par les toits si cela lui permet d'être plus discret.

Vigilant et prudent, l'homme lion cherche autant ses poursuivants que leur cadavres, ou des traces de combat à en vue de l'entrée/sortie de l'hostellerie.

Si rien n'est trouvé sur le lieu habituel ou attendent les espions des grandes familles, les meilleurs endroits offrant un beau visuel sur l'entrée seront observés, puis visités.  

Tout ces lieux sont reniflés par l'odorat du massif chasseur, qui, si aucun cadavres ou corps n'est perçu, cherche des traces surtout le balafré de l'ordre du phoenix.

Après avoir escaladé un mur depuis une ruelle, avoir remonté la rue sur les toits, Grage arrive enfin au sommet de l'hostellerie. Il peut alors observer toutes les voies d'accès et remarquer qu'aucune, proche ou lointaine, ne contient de surveillant. Il doit néanmoins prendre garde à ne pas se faire repérer des patrouilles d'hommes d'armes, appartenant à la Garde justement. Ce qui ne se révèle guère difficile, les guerriers ne levant quasiment jamais la tête vers les toits.

Grage est obligé de redescendre dans chacune des ruelles pour y renifler. Car, hélas, les sols de pavés ne laissent pas apparaitre énormément d'empreintes... seuls ceux qui ont des bottes crottées peuvent y laisser des traces. Et le nombre de passants de la journée rend toute lecture bien peu aisée. Même dans les ruelles.

A l'odorat, Grage repère bon nombre d'odeurs masculines humaines. Mais n'ayant pas de références, cela ne lui sert que bien peu...

Bredouille dans sa quête, décision est prise d'aller au dormier, et donc, de rentrer dans l'hostellerie. Toujours vigilant et prudent, le shaloar se dirige donc vers la porte d'entrée et frappe à celle çi.

Le judas s'ouvre, révélant des yeux de Mashra. Le judas se referme. Et la porte s'ouvre.

Le même Mashra musclé et tacheté, vêtu d'une armure de cuir, tient la porte et s'incline vers le Léodra noir, le laissant entrer, tout en disant d'une voix haute peu discrète :

"Bonne nuitée, seigneur."

Encore quelques voix joyeuses ou en pleine discussion se font entendre, étouffées, derrière le rideau de perles de l'arche à gauche. Au bout de la pièce, la même jeune Mashrani revient derrière son comptoir, passant de derrière une tenture du fond de la pièce.

Toujours en cherchant à faciliter le travail du portier quand il entre, le shaloar salut le mashra en retour de son accueil. Sur ce, que peut bien signifier excatement ce nouveau titre qui vient de lui être décerné à plusieurs reprises dans cet endroit. Une nouvelle question qui vient s'ajouter à celle de la disparition des poursuivants des grandes familles.

C'est perplexe et à l'écoute des bruits que le jeune lion s'approche du comptoir laqué  Le casque est retiré,la crinière libérée et, une expression dignement agréable balaye les réflexions en cours quand le sauveur se présente, casque sous le bras, face à la femme panthère. Sans rien dire dire, avec le regard direct, l'attente des réactions se fait silencieusement.

La jeune Mashrani tâchetée observe Grage avec un sourire se voulant agréable, mais peu naturel pour un Shaloar selon les impressions du jeune Léodra.

Comme Grage reste silencieux, elle attend quelques instants avant de déclarer :

"Que puis-je pour vous, seigneur ?"

" Bonsoir."

Répond le shaloar sans changer sa posture;

" Pourrais-je avoir les clefs ? "

Les motivations du sourire forcé n'étant pas comprise, l'homme ne change rien à la sienne.

"Bien entendu ! Tout de suite !", se presse la jeune Mashrani, trahissant son mal à l'aise.

Elle sort donc rapidement la clé de sous le comptoir, et la dépose sur son meuble, en direction de Grage. Elle attend ensuite, droite comme un I, les mains derrière le dos.

C'est presque cérémoniseument que l'homme lion se saisit des clefs, tant l'amplomb naturel atteste d'un reconnaissance silencieuse.

Puis, dans un hochement de tête bien masculin, la voix gronde d'une chaleure courtoise

" Merci. Agréable soirée. "

Le sauveur se dirige avec assurance vers sa chambre, sans oublier de saluer le garde de service au passage.

Si rien ne l'en empèche, une fois dans sa chambre, après une rapide inspection, à nouveau, les préparatifs pour l'instant de détente : positionnement des armes, retirer l'armure et tout disposer en mode prêt à l'utilisation rapide si besoin.

Assouplissement, méditation avant le sommeil seront au rendez vous, la pierre de communication est blotie contre la peau du shaloar à l'aide d'un linge pendant son sommeil.

Le jeune Léodra s'endort donc tranquillement...

Et il s'éveille en baillant. Frais et dispos. Il ne ressent plus aucune fatigue.

Grage ne subit plus aucune pénalité.

Le réveillé, qui a dormi par terre et non dans le lit de peur de s'habituer au confort, commence sa journée par quelques excercices physiques, quelques maniements d'armes.

Pendant ses passes d'armes, la pierre est utilisées pour contacter son maitre Afriz.

Grage doit alors attendre légèrement plus longtemps que d'ordinaire pour avoir une réponse de son maitre. Et il contemple mentalement un Afriz mal réveillé.

"Oui... ah, Grage, c'est toi...

Quelle heure est-il ?"

" Je sais pas. Je ne suis pas encore sorti."

Répond amicalement le solitaire en plein excercice.

" Tu préfères plus tard ??? il n'y a pas d'urgence. "

Afriz soupire.

"Maintenant que je suis réveillé...

Alors vas-y, je t'écoute."

Et son expression se fait moins perdue, plus attentive.

" Les éléments de contexte "

Débute le shaloar sans arréter ses excercices

" Je suis à l'hostellerie du Havre Ronronnant, seul dans ma chambre, je viens de me réveiller.

J'ai retrouvée Jérémiah déguisé en blond. Nous avons passé la soirée ensemble mais pas à l'Estaminet de la discrète car la patronne est une Kosruuzi. Les trois autres gardes à l'entrée étaient voilés. Mais vu la capacité à faire bouger des objets sans les mains que j'ai vu en entrant, ca y ressemble beaucoup.

Nous avons mangé dans ma chambre un lapin rôti accompagné de pommes de terre en sauce. Je me demande comment une sauce peut réhausser le gout de la viande. Je vais p'être me mettre à la cuisine quand j'aurais le poil grisonnant.

Après le récit de ma rencontre avec le patriarche, Jérémiah conclu que le Patriarche veut étouffer l'affaire de la morte momifiée et nous mettre de côté pour mieux chasser les ennemis. Je dis bien, les ennemis car Jérémiah est aussi convaincu que ce cas n'est pas isolé, et que d'autres actions nuisibles se font auprès des autres familles. Il va se renseigner auprès de son ordre et me tenir informé.

Il a deviné que j'étais jeune.

Une dizaine de démons volants cracheur de mort ont attaqué Karnazad au moment du départ de la caravane de Jérémiah, avant la découverte du colis piégé.

Je sais ou je peux rencontrer les vieux décadants du clan mashra.

Ah... Jérémiah a voulu me rétribuer, j'ai refusé. Pour la sécurité de sa fille, il pense qu'un mois d'observation est necessaire pour la sécurité de sa fille. Et hier soir, en escortant Jérémiah jusqu'à sa tanière, je n'ai pas eu de poursuivants. J'ai inspecté les alentours de l'hotel à mon retour, pas de cadavres, pas de traces de combat. A voir si aujourd'hui, ils vont être présents.

Voila.  Des questions ? "

Après avoir écouté attentivement, Afriz sourit et répond mentalement au jeune Léodra :

"Oui.

Qu'entends-tu par les vieux décadents du Clan Mashra ?

Et pour ce qui est de ta surveillance, as-tu fait en sorte de perdre tes suiveurs lorsque tu souhaitais pouvoir agir en toute discrétion ? Si oui, combien de fois en as-tu eu l'occasion ?"

" Les vieux décadants du clan mashra... Bah, ca concerne simplement les anciens du clan Mashra qui, selon des rumeurs shaloar, sont censés garder nos mémoires. Mais comme ils tiennent un bar ou on fume, bah ceux sont que des drogués, des décadants.

Je vais aller voir pour me faire une idée parce que ca me semble un peu gros. Parait même qu'il faut payer l'entrée pour, parait-il, leur rendre des services. Ils sont forts ces Mashra. Ils auraient du faire marchand. "

Le sauveur est amusé à cette idée avant de reprendre en fouinant dans sa mémoire

" Mes suiveurs, j'ai du les semer une, deux.... Allez, au moins trois fois. Sans difficultés pour les humains. Ensuite, mon poursuivant invisible, lui, j'ai rien ressenti depuis ma rencontre avec le patriarche alors que les humains, c'étaient jusqu'à hier soir.

Ils sont peut-être à la porte ce matin. Je ne suis pas encore sorti. "

Afriz affiche une mine perplexe.

"Dois-je comprendre que si tu me parles d'alcooliques, je dois saisir que tu me décris de simples consommateurs d'une taverne ? Ou me cacherais-tu d'autres informations qui t'ont amené à cette déduction sur ces anciens ?"

Il retrouve ensuite son attitude réfléchie.

"Toujours est-il que tes poursuivants ont eu l'occasion de comprendre qu'ils te suivaient vainement, vu qu'ils ont pu comprendre que tu disposais du moyen de les semer à ta guise."

" Ou qu'ils vont m'envoyer de nouveaux poursuivants plus subtiles, ou avec des capacités. J'ai hate de sortir pour voir. Parce que ce qui est surprenant, c'est que tous on arrété en même temps, dans la même soirée."

Répond l'homme lion rapidement

" Et pour les Mashra, je te pârle de fumer, pas de boire. Mais je vais aller voir aujourd'hui, si j'ai les moyens.d'entrer. Je dois aider un des leur qui m'a tendu la patte si il est encore vivant et si il en a besoin.

Ca fait beaucoup de si tout ça. "

Afriz hoche la tête après la première partie des paroles de son élève. Il hausse un sourcil après la fin des dires de Grage, mais ne se permet aucun commentaire.

Après un court silence, il demande, la mine sérieuse :

"Quelles sont tes prévisions pour tes futurs agissements ?"

Le temps de mettre un peu d'ordre dans son esprit, et le lionceau reprend

" Attendre les informations que voudra bien me communiquer Jérémiah et t'en faire part. Sauf si tu as besoin de moi pour autre chose. De toute façon mes finances fondent et j'ai pas envie d'entrer dans l'arène pour remplir mes bourses.

Il me reste des pierres à éveiller sans savoir si Kajira a terminé sa formation. Mais elle apprend vite et ne remonte aucun signe d'ennuis pour le moment.

Les dragons à libérer. L'un d'entre eux est localisé, mais la première tentative a été un échec. Et je suis convaincu qu'il faut que je m'allie avec un guerrier spirituel des scorpions pour approcher sa prison. C'est pas gagné.

Voila les sujets sur le feu du volcan. "

Afriz acquiesce, puis il reprend la parole :

"Jérémiah semble être une efficace source d'informations. Je n'ai pas besoin de toi urgemment, hormis pour en apprendre plus sur la situation à Tradisgantia. Tu n'es pas mon seul informateur dans la cité, mais je préfère pouvoir confronter plusieurs rapports de différentes sources sur le même sujet.

En ce qui concerne Kajira, tu es celui qui peut le mieux évaluer sa situation. Et tu auras sans doute à gérer la réaction de son père dans les futurs agissements de celle-ci. C'est un sujet épineux mais tu es celui qui a la meilleure position vis-à-vis de cette affaire. Fort heureusement, sa formation te donne du temps.

Enfin, pour ce qui est des dragons à libérer, as-tu subi une quelconque pression pour t'inciter à te dépêcher ? Ou encore as-tu reçu de plus amples informations sur ce sujet ?"

Continuant ses excercices pour s'entrainer à faire deux choses à la fois, le shaloar enchaine

" Entendu pour les informations de Tradisgantia. Je reste jusqu'à mon prochain rapport.

Pour ce qui est de la réaction de Jérémiah, je l'ai déjà avisé par correction que Kajira allait devoir faire un choix. Il a entendu en répondant  -'soit' -, ce qui ne veut pas dire qu'il a accepté. Et il n'est pas prêt à marier sa fille, même si elle est en age.

Pour Kajira, j'ai l'impression qu'elle est enfin heureuse avec les marmottes. Elle découvre une certaine forme de liberté et dois avoir des choix à faire au sein d'une nouvelle famille. Mais ce n'est qu'une impression, j'ai conscience que je ne suis pas un fin d'esprit.

Pour les dragons à libérer, Dragon m'a dit que leur violence serait utile face aux félons. Il n'y a que moi qui raisonne en terme de temps en me disant que, plus tôt ils sont libres, plus tôt ils sont utiles.

Voila."

Afriz hoche la tête, songeur, puis finit par répondre :

"En ce qui concerne les dragons, te jeter dans un guêpier ennemi sans en connaître les plans appelle l'échec et la défaite. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation.

Mais mon opinion est influencée par mon expérience et mon âge. Et nous ne mettons pas de côté l'intuition et la fougue de nos jeunes, au sein de notre Ordre.

Je te laisse donc libre choix de tes priorités, Grage."