Dès qu'il commence à sprinter,

Pendant ses pauses, l'homme-lion n'entend pas de pas. Tout est calme.

"Hmm-Hmmm...", répond Jérémiah en se frottant le menton.

Puis il défait son cache-œil, le range dans sa poche et remet la perruque blonde en place.

"C'est qu'il fait chaud sous cette perruque...", indique-t-il avec un sourire amusé. Puis il reprend son sérieux.

"Il semble que la famille Sarzano tire un trait sur toute l'affaire et ne souhaite pas la voir ressurgir.

En ce qui concerne le colis piégé, j'imagine que le Patriarche n'en a pas fait mention parce qu'il n'a aucune donnée sur cette affaire. Sans doute le convoi n'a pas survécu au sein des terres des Amazones. Et j'imagine que le Patriarche tâchera d'en savoir plus en privé avec son neveu.

Mais dans tes explications, rien ne justifie ta comédie lors de ton entrée au Doux Soupir. Quel était ton plan ?"

Le sauveur hausse un sourcil, et le ton d'un cran, tout en se redressant bien droit et répondant avec la fierté d'une mauvaise foie poignante pour qui fait attention :

" Comédie ?!? Nom d'une crinière emmêlée. C'est l'aut'e portier. Y m'salut pas, y m'demande mes armes et ensuite, y veut que j'me casse. C'est ça gueule que j'aurais du casser, tiens ! "

Le solitaire réalise après qui il vient d'hausser le ton et se calme rapidement, allant saisir l'amphore pour en avaler une lampée directe, avant de reprendre un grondement modéré :

" J'voulais juste savoir si tu allais bien et te raconter l'histoire. C'est tout. Pas de plan. J'étais pas prêt à lâcher mes armes, il m'a pas salué, il m'a pas reconnu et ... je sortais d'une autre déconvenue ... Bref, des poils perso que j'démelle petits à petits.

Désolé pour l'embrouille."

Le Léodra baisse un peu la tête et le regard pour appuyer la sincérité de son propos.

Jérémiah reste sans voix.

Il lui faut un peu de temps pour se reprendre. Puis, pris d'une impulsion subite, il demande alors :

"Je vois... mais quel est donc ton âge, Grage Niark ?"

Le shaloar se redresse immédiatement sous l'effet de la question, le regard dur. Il s'approche de l'homme assis en bombant le torse et arrivé proche du maître des routes, place  l'amphore vigoureusement (mais sans faire de mal) dans les bras de son interlocuteur avant de s'exprimer avec une mauvaise amertume :

" Qu'est ça peut faire ! "

Puis retournant plus pour retirer son armure, l'amertume laissant place à une décontraction

" J'en sais rien et j'm'en fout. J'sais pas compter plus que j'ai doigts. Y a qu'ta fille qui m'calcul bien. Pourtant, c'est une peste. Si ça trouve, j'suis plus jeune qu'elle. Elle a qu'elle age déjà ? "

Jérémiah recule son torse, dans sa position assise, et réceptionne l'amphore. L'air intimidé le temps de l'action. Il semble se décontracter par la suite.

"Hem... c'était juste une question pour m'informer..."

Puis il retrouve son aplomb.

"Kajira a 14 ans. Déjà l'âge de se marier selon certains... mais ce n'est pas mon opinion.

Et je te donnais bien le double. Comme quoi, nous avons bien peu de références pour les Léodras mâles."

" T'inquiète pour ta fille. C'est elle qui décidera. J'y veillerais. Mais revenons à nos smilodons. "

Qui continu de se mettre à l'aise avec un ton calme,

" Qu'est ce qui te fait croire que les Sarzano vont tirer un trait sur cette affaire et comment vont réagir ceux qui ont créé la morte momifiée ? "

Jérémiah se frotte la barbe du menton puis répond :

"Et bien, le Patriarche a manifestement donné l'impression de vouloir étouffer l'affaire. Je comprends mieux pourquoi tu ne voulais pas discuter au milieu des Kosruuzis.

Mon opinion est que ceux qui dirigeaient la momie voulaient indirectement causer du tort à la famille Sarzano. Et le Patriarche a du faire les mêmes déductions. Il a voulu nous écarter de l'équation pour pouvoir mieux s'informer sur les agissements de son ennemi.

Selon les apparences, nous avons été impliqué plus par hasard qu'à dessein. Et les planificateurs préfèrent écarter les sources de hasard."

Il regarde alors Grage pour vérifier s'il a bien suivi.

"Pour ce qui est de ceux qui ont créé la morte momifiée, nous n'avons aucune information à ce que je sache..."

Et il interroge le jeune Léodra du regard.

Difficile pour le maître des routes de pouvoir s'assurer de ses perceptions tant le jeunot se tortille au mieux pour retirer son armure avec soin. Une chose est sur, les oreilles ne perdent pas une miette de ce qui se dit.

Quand le plastron est retiré et posé délicatement au sol, le sauveur reprend posément, avec un sourire amusé et complice :

" Si les planificateurs préfèrent écarter les imprévus, alors ils m'écarteront de l'équation. Ça, c'est certain."

Puis, avec un sérieux décontracté

" Aucune piste pour l'instant. J'ai volontairement fait du bruit aujourd'hui.

Je suis sorti dans l'après midi, sillonnant le quartier des arènes j'ai été défié par Vivien triples étreintes qui m'a offert un verre après sa dérouillée.

Je suis allé saluer le tonton de Kajira. Vu comment elle m'en a parlé, j'ai pensé que c'était important qu'il sache qu'elle se porte bien. Il n'y avait pas d'espion visible autour de sa boutique. Et c'est grâce à lui que j'ai trouvé l'Estaminet. Et c'est aussi grâce à lui que je suis venu car il a été capable de me dire que ton écriture était... saine. Enfin bref, que c'était bien toi et que tu n'étais pas sous contrainte. Pendant un moment, j'ai cru qu'il lisait dans mes pensées, alors, j'ai abrégé.

Sinon, aucune piste valable. Juste cette idée qui galope dans mon esprit que les Hirzaoui sont à l'origine de ce complot. L'origine de Yasmina est une pure provocation et, plus c'est gros, plus ça passe sous les yeux sans attirer le regard. Mais ça ne me regarde pas. Si ils me foutent la paix, si tu peux vivre comme tu le souhaites sans plus de conséquences suite à cette affaire, alors, je me casse et je laisse les choses se tasser.

Il te faut combien de temps pour t'assurer de tout ça ? "

C'est maintenant le Léodra qui observe le borgne

Jérémiah réfléchit un bon moment puis soupire. Il sourit au jeune Léodra et déclare :

"Bon. Le seul moyen efficace de déceler d'autres dangers est pour moi de réapparaitre dans la cité.

Et pour m'assurer que je ne ferai pas courir de risques inconsidérés à ma fille, le mieux est que je vérifie seul les conséquences de mes mésaventures pendant un bon mois.

T'est-il possible de veiller à sa sécurité durant tout ce temps ? Et nous n'avons pas encore parlé de rétributions pour toute l'aide que tu m'as apporté."

Le Léodra attentif contient une envie de rigoler quand il entend le mot rétribution. Un premier pouf de rire, un second, puis un lâcher de rires en en sourdine avec un franc sourire et une expression amicale. Le fait qu'il n'y ait rien de moqueur peut rendre ce rire communicatif. Après ce court moment, le jeune finit par répondre :

" Tais toi et boit un coup, ça t'évitera de dire des sottises."

Le guerrier, débarrassé de sa panoplie, s'assied en tailleur dos à un mur de façon à voir Jérémiah et la porte de la chambre. L'épée légendaire est la plus proche des armes.

" Déjà, on a travaillé ensemble. Seul, je n'y serais pas arrivé aussi vite. Tu peux me dire combien je te dois ? "

Le jeunot effectue un levé de menton amical pour appuyer sa question. Conservant le regard sur son interlocuteur, le sourire s'amenuise petit à petit jusqu'à faire comprendre que l'ex lieutenant est redevenu sérieux, avec ce timbre solennelle dans la voix propre à ceux qui portent croyance et certitude.

" Tu m'as dit un jour que j'étais aidé par les dieux, ce sont tes propos. Pourtant, je ne suis qu'un porteur d'arme. Un porteur d'arme qui ne crois plus au hasard depuis peu. Certaines vies que je sauve sont particulières. Kajira est particulière.

Ma rétribution est simple. Laisse la apprendre, laisse la comprendre, et quand elle fera son choix, respecte le. Ne cherche pas à savoir, laisse lui l'opportunité de t'expliquer. Je pense qu'elle n'en sera que plus fière, et toi aussi. "

Le jeune paraît étrangement mature et réfléchi dans son propos, propos appuyé d'un silence avec un regard plombant avant de reprendre.

" Quand a moi, je ne devrais pas te parler ainsi. Mais je préfère préparer le père que tu es, car j'estime que tu le mérites.

Alors, on trinque !?! "

La dernière question possède l'entrain suffisant pour réveiller les esprits endormis et le regard du massif parleur est braqué sur l'amphore.

Le sourire de Jérémiah s'accentue lors du court silence observé par Grage.

Puis, après les dernières phrases, il déclare simplement :

"Soit."

Et il débouche l'amphore avant de s'en jeter une lampée dans le gosier. Puis tout en s'essuyant la bouche de l'autre main, il tend le récipient au jeune Léodra.

Le shaloar accompagne le sourire du maître des routes dès qu'il débouche l'amphore, et le laisse boire tranquillement, calme et serein, attendant son tour.

Dans l'entre deux, le jeunot regarde le vieux avec un franc sourire et avant que son tour de boire ne vienne, le shaloar se met à gronder grandement amusé :

" Sinon, tu peux aussi m'instruire en bonnes manières, mais c'est pas gagné. "

Jérémiah a un franc sourire, commençant à se dérider. Il rétorque peu après :

"Bien sûr, dès que j'ai renoncé à mon métier de Maitre des Routes... pour devenir précepteur en bonnes manières."

Il attend ensuite que l'amphore lui revienne à nouveau.

" Mouuuais..."

Gémis amicalement le jeunot en retour à la réponse.

" Parce que tu lâcherais les routes toi ?!?

Petits rire décontracté et naturel de celui à qui ont ne la fait pas, avant de reprendre avec un vif intérêt qui vient de jaillir subitement

" Qui entretien les routes d'ailleurs ? Et la route du nord, qui l'a fait ? On dirait que c'est un seul trait ??? Incroyable non ?

Et pourquoi y a pas d'routes vers l'entropie ? Ils font pourtant du commerce avec tous l'monde, ces félons. "

Le sauveur passe l'amphore attendant la réponse avec curiosité.

Jérémiah commence par boire une goulée en soulevant l'amphore. Puis il la tend vers Grage, tout en répondant :

"Ceux qui entretiennent les routes, ce sont certains des convois. Voire parfois des groupes d'habitants des citadelles. Ou encore des prisonniers au sein de la Plaine des Cendres.

Pour les autres questions, je n'ai pas de réponses. A part que la route du nord - qui va aussi au sud jusqu'à Karnazad - serait un vestige de l'ère où les dieux étaient encore présents, d'après la grande majorité des érudits de Tradisgantia."

" Des routes à l'époque des dieux... "

La massif guerrier met un certain temps, plongé dans sa réflexion, tout en se grattant la crinière.

" Ça n'a pas de sens. Pourquoi faire ? Les dieux avaient-ils besoin de routes pour voyager ? Ou besoin de faire du commerce ? Ca n'a pas de sens, les dieux n'ont besoin de rien si ceux sont des dieux. Ils sont, c'est tout .... "

Dit le shaloar en attrapant l'amphore mais sans boire, toujours réflexif.

" Plus j'en découvre sur les dieux, plus je crois qu'ils ne s'agit que d'un peuple oublié avec un savoir oublié. C'est tout. Je n'ai pas vu de fresque ou de représentation à leur sujet pour l'instant. Ca aussi c'est bizarre. Ni de cadavre, de tombe ou d'ossements dans les anciennes cités.

Pour abandonner son territoire, s'ils sont vraiment partis, il faut une bonne raison. Et je sais qu'ils étaient en guerre, l'arrivée d'un nouvel ennemi ?!?

Et ils se cachaient ?!? Tout simplement.. Parce que les dieux craignent la vision de l’œil du gardien, sa lumière. Ou la sorcellerie des félons, mais j'ai du mal à y croire.   "

Puis, le jeune sérieusement interrogatif regarde son interlocuteur, le dévisage à nouveau scrutant les sillons de son age, toujours sans boire, avant de reprendre.

" As-tu déjà entendu parler de ce terme de " chute " pour désigner le cataclysme ? "

Jérémiah a tout d'abord brièvement les yeux ronds avant d'éclater de rire. Il se reprend vite et avance la main pour faire un signe d'excuse.

"Pardonne moi...

Tu parles comme si nous étions apparus après le cataclysme. Mais les humains, les Shaloars... existaient déjà ici avant le cataclysme. Bon nombre de bâtiments comme de routes existaient déjà.

Ce sont nos ancêtres qui utilisaient ces manufactures. Les dieux... j'imagine qu'ils n'en avaient pas besoin.

Le cataclysme est relativement récent, il est évalué à environ deux siècles. Et selon la croyance populaire locale, le Gardien est l'un des dieux, qui nous surveille de loin. Mais il peut s'agir d'une croyance visant à nous rassurer, nous faire croire que nous ne sommes pas totalement abandonnés par les dieux."

Puis il réfléchit un instant.

"Non, j'ai toujours entendu le terme de 'cataclysme' dans cette ville...

Mais ce n'est pas un sujet de conversation très courant !"

Il sourit lors de sa dernière phrase.

Visiblement avide de réponses sur le sujet, le shaloar ne masque son intérêt pour l'échange et les réponses entendues. C'est presque à la façon innocente d'un bambin qu'il répond :

" Pourquoi ce n'est pas un sujet de conversation courant ? La peur de parler de ce qui nous dépasse ?

Et les gardes aveugles, eux, croient dur comme fer en l’œil du gardien. Y a bien une raison. Tu les connais ?

Et comment tu fais, toi qui possède un outil pour, à ne pas chercher les réponses ? si j'avais ne serait-ce que la moitié de cette capacités, je sillonnerais les terres plus ou moins connues sans relâche.

tu as déjà vu la mer ? Et les bébêtes dans la jungle après le Karnazad ? Tu sais ou se trouve les vieux Mashra ? "

Absorbés dans la conversation, le sauveur en oubli l'amphore qu'il tient pour le moment.

Jérémiah a un petit rire joyeux et discret. Il commente, souriant :

"Cela fait beaucoup de questions !..."

Puis il poursuit, ayant repris son sérieux :

"Je vais répondre avec le peu de connaissances dont je dispose sur ce sujet.

Non, ce n'est pas un sujet de conversation courant. J'imagine que cela est lié à la peur du divin. Il est conseillé d'éviter ce sujet avec des personnes que l'on connait peu : elles pourraient très mal réagir.

Je ne connais les Gardes Aveugles que de nom. Et j'ai entendu quelques histoires à leur sujet. De ce que j'en sais, les Marcheurs Funèbres présents dans notre cité sont un schisme de la même croyance.

Et bien, il faut également penser à se nourrir et à apporter du confort à sa famille. Tant que l'individu n'a que lui-même à gérer, il peut considérer à se lancer dans tous les voyages qu'il souhaite.

J'ai déjà vu la mer, mais je ne suis jamais allé jusqu'à la jungle. Et je ne vois pas le rapport avec les vieux Mashra..."

Il fixe alors le jeune Léodra avec un regard interrogatif.

Avec les yeux mi-clos, jeune opine très légèrement de la tête constatant qu'un sujet n'a pas trouver réponse. Voyant cela comme une volonté de ne pas en dire plus sur le thème concerné, le Léodra prend le temps de boire un gorgé, plongé dans ses réflexions.

" Tiens. " en tendant l'amphore

" Et les vieux mashra, c'est pour savoir si tu sais ou ils se cachent. Un des leur m'a aidé dans notre affaire. Un dénommé Yarm'narsh. C'était le gardien de l’entrepôt Est des Sarzanno. Enfin, un entrepôt déguisé en maison, tu vois ce que je veux dire.

Quand j'ai rencontré Kryss en ce lieu, il m'a dit l'avoir congédié. Mais connaissant 4'zyeux, je préfère m'assurer que Yarm'narsh se porte bien. Son pelage est fauve et tacheté, et il assure au corps à corps.

Quand je me renseigne au sujet de Yarm'narsh, on me dit d'aller rencontrer les anciens sans plus d'informations. Ils sont pénible pour ça, les mashra.

Tu me diras, c'est peut-être une formule de politesse bien à eux pour me dire d'aller me faire voir. "

Et sur cette possibilité, l'ex lieutenant pouf de rire.

Jérémiah saisit l'amphore et en boit une gorgée plus profonde que les précédentes. Puis il retend le récipient vers le jeune Shaloar.

"Je ne sais pas ce que tu veux dire par 'où ils se cachent'. Mais par contre, je sais que les vieux Mashras tiennent un fumoir au sein du Quartier des Arènes où il est possible de les rencontrer. Pour leur poser des questions ou leur rendre service. Il est ouvert à tous ceux qui peuvent payer le droit d'entrée.

Ensuite, je ne vois pas non plus ce que tu veux dire par l'entrepôt Est des Sarzano. Ils disposent de bon nombre d'entrepôts à l'est de Tradisgantia, au sein du quartier des indépendants.

Hélas, je ne connais pas de Yarm'narsh..."

" Peu importe le lieu. C'est juste un entrepôt en vue des portes Est de la cité. Ce qui compte, c'est le Mashra qui m'a aidé. "

Répond le sauveur dont le rire s'est stoppé net..

" Un fumoir... un fumoir.... Un fumoir à viande ou un fumoir à drogues ?!? Parce que c'est pas pareil si les vieux Mashra passe leur temps complètement shootés et qu'tu paies un droit d'entrée pour écouter leur délire ! "

Le Léodra déçu fait un signe de main pour passer son tour avec l'amphore, s'exprimant de façon amicale comme si l'amphore lui appartenait

" En vrai, j'aime pas le vin. Mais boire avec toi me fait plaisir. Savoure le, c'est du bon."

Le ton est ensuite un peu vif, mais rien d'impressionnant.

" Tu te rends comptes ! Faut payer pour les aider ou écouter leur délire. Mais ou on va la ? Faut quand même pas tanner les peaux à rebrousse poils !

Décadence... Tu vas voir si j'vais payer pour les aider, moi. Et combien le droit d'entrée pour voir des vieux en manque de jeunesse ? "

Souriant, le Maitre des Routes a la mine amusée par les paroles du jeune Léodra.

"J'imagine qu'il s'agit plus d'un fumoir à drogues.

Pour le prix de l'entrée, je n'en ai aucune idée : je n'y suis jamais allé."

Et Jérémiah se sert une longue lampée de l'amphore qu'il a gardée en main.

" Mouais. "

Répond le jeune Léodra avec un haussement d'épaule

" On verra bien. L'oeil du gardien se ré ouvrira demain."

Puis, regardant le maître des routes plus sérieux.

" J' t'ai posé la question. Mais, tu veux que je reste un peu pendant ta ré apparition. J'dis ça, c'est surtout que j'ai pas envie de me faire engueuler par ta fille si tu trébuches.

Tu dors à l'hostellerie cette nuit. "

Jérémiah rebouche l'amphore avec son bouchon. Puis il répond :

"Je ne désire pas nous mettre en mauvais termes avec la patronne. J'imagine que c'est une chambre que tu as payé pour toi seul.

Mais si tu tiens à ma sécurité, tu peux me raccompagner jusqu'à la maison close 'Au Doux Soupir'."

Il interroge alors le jeune Shaloar du regard.