Dès qu'il commence à sprinter,

A l'entrée de la pièce, Grage peut observer les couloirs de chaque côté. Il peut donc distinguer, malgré la très faible lumière ambiante, qu'une porte est accessible de chaque côté dans le même mur que celui de l'issue qu'il vient de passer. Une autre porte est située plus loin de chaque côté dans le mur d'en face. Toutes ces issues semblent fermées et personne n'est visible.

Quand il travers la pièce, aucun rideau ne daigne se mouvoir. Une odeur d'encens flotte dans ce lieu, de plus en plus forte tandis qu'il se rapproche de la barmaid crayeuse. Son ouïe fine repère des bruits infimes de conversation provenant de derrière le dernier rideau à gauche.

Une fois arrivé au comptoir, après son signe de menton, la trentenaire lui demande d'une voix nasillarde :

"Qu'est-ce qui vous ferait plaisir, messire ?", tout en indiquant d'un geste lent tout son vaste choix de boissons.

Le shaloar est surpris d'entendre la 'discrète' parler. Aussi, une sérieuse béatitude se dessine sur son visage alors que, spontanément, on peut entendre dans la pièce :

" Mais, tu parles toi ? "

Les paroles sont juste l'expression de l'étonnement, aucunement de la moquerie. Prenant conscience de ce qu'il vient de dire, plutôt que de s’arrêter, le shaloar poursuit sur la lancée de ses curiosités. L'expression est sérieuse et le sauveur ne fait qu'exprimer l'objet de sa méfiance :

" Pour quoi y a personne ici ? Y s'cachent ? Ca va être compliqué, j'ai rendez-vous.

Ça fait longtemps que tu... vous travaillez ici ? "

Lancé dans ses propos, l'homme lion en oublie de répondre à la question malgré l'invitation gestuelle de la serveuse.

La femme mince et blanche, vêtue de noir, arbore un visage surpris puis blasé. Elle ne profère aucun mot de plus, continuant d'indiquer les breuvages de sa main.

Et subitement, Grage entend une voix à peine plus forte que murmurante venant de la droite, derrière lui à quelques mètres :

"Pssst ! Je suis là, inutile d'ennuyer la patronne..."

Le jeune Léodra reconnait de suite le timbre de Jérémiah.

Le solitaire est lui aussi blasé par la réaction de la mince patronne.

L'interpellation discrète coupe le shaloar dans sa réponse amère qui allait sortir. Les sourcils se froncent, la méfiance monte d'un cran et tandis qu'il tente de faire/ maintenir le vide dans son esprit. L'homme lion adresse une paume de main ouverte à l'attention de la femme vêtue de noir pour la faire patienter un instant.

Le guerrier grommelle doucement, presque les dents serrées, en pivotant la tête vers l'origine du souffle :

" Qu'elle est la réponse à la question que je vais te poser ? Qu'est ce que tu me conseilles de boire ? "

NB : La première réponse attendue est : une flûte,
La seconde réponse sera la boisson que va choisir le Léodra si la première est bonne.

Quand le jeune Léodra tourne le regard vers l'origine des paroles, il contemple un homme à moitié dissimulé par un rideau de la dernière entrée à droite. Il faut quelques instants à Grage pour reconnaitre Jérémiah : en effet, il est désormais d'un blond cendré, barbu et doté d'une longue chevelure abondante qui lui cache la moitié gauche du visage. Il répond d'un air hilare :

"Allez, amène-toi ! Et cesse avec tes jeux grotesques... j'ai déjà pris une bonne amphore pour nos retrouvailles."

Tout en parlant, il fait un geste d'invitation un peu pataud et se renfonce d'une démarche hésitante à l'intérieur de la pièce derrière le rideau. Une fois reculé à l'intérieur de la pièce, donc hors de vue de la tenancière, il adresse un court instant un visage critique et réprobateur au massif Shaloar, accompagné d'un geste rapide l'invitant vivement à le rejoindre.

" Ah. "

Sur l'instant, c'est le seul mot sortant de la bouche du carnassier toujours un peu méfiant dans ce lieu de personnes à capacités pas toutes connues. Mais après un véritable périple pour être arrivée jusqu'en cet endroit, hors de question de faire demi tour si prêt d'un but qui est peut-être le bon.

La tête pivote de nouveau vers la patronne et, accompagnant un salut martialement courtois de la tête.

" Merci pour votre accueil. Bonne soirée. "

A moins d'un contre ordre émanant de la fine serveuse, le sauveur rejoint le blondinet barbu.

La trentenaire à la peau blanche incline la tête lentement en un salut gracieux et laisse le massif Shaloar déambuler à sa guise.

Une fois entré dans la petite pièce où se trouve le blondinet, Grage peut le voir le rejoindre pour clore le rideau derrière eux. Puis il va s'asseoir sur une des deux banquettes longeant les murs de côté, encadrant une petite table portant en effet une amphore et deux verres de cristal. Tout en murmurant :

"Il vaut mieux éviter d'attirer l'attention, même si les risques sont minimes en ce lieu."

Puis il sourit et poursuit la prise de parole à voix basse :

"Je suis heureux de constater que tu ne souffres pas d'une mauvaise tournure des événements. Bien que ton passage aux lanternes rouges m'ait fait craindre le contraire."

La massif guerrier laisse l'humain faire à sa guise, observant le lieux tout en se disant qu'il n'y a rien de simple que d'écouter ce qui se dit dans la pièce en se plaçant pas trop loin de celles-ci.

Cependant, à la fin des propos du dit Jérémiah, le regard du Léodra se fait interrogatif tout en reprenant une parties de ce qu'il vient d'entendre sur un volume vocal équivalent à celui de son interlocuteur:

" Les lanternes rouges ? ... "

Réfléchissant un bref instant, le jeunot se rappelant l'endroit pouf d'une expression méprisante

" Ah... La ou l'garde aurait pu s'voir offrir un nettoyage des dents avec son cure pipe. Trop insignifiant. "

Le dernier mot est ponctué par un haussement d'épaules et par son attitude, l'homme lion passe à tout autre chose. Il commence d'ailleurs à se décontracter un peu en retirant son casque.

" J'ai failli m'casser. T'a vu ou tu m’amènes ? Rien d'pire que des Kosruuzis pour fouiner dans ta tête. Tu l'sais ça ? J'les apprécie, mais c'est p'être pas l'moment. "

Le Jérémiah blond écoute avec attention les propos du jeune Léodra et sourit lors de la dernière intervention de ce dernier. Il répond alors à voix basse, toujours souriant :

"Et bien... justement ! Si les Kosruuzis qui tiennent cet endroit nous soutirent par devers nous la connaissance de notre situation, cela ne peut que nous être profitable. Après tout, il me fallait anticiper un possible revers en ce qui concernait tes derniers efforts. Surtout que tes simagrées aux lanternes rouges me semblent être une ingénieuse forme de mise en garde.

Alors ? De quoi voulais-tu me prévenir par ce numéro de crétin outrancier ?"

Le shaloar reste méfiant, conservant le vide dans ses pensées ou, ne focalisant son esprit que sur la réponse qu'il donne.

" Du "

un grondement de correction assuré suite à la dernière remarque du maître des routes car le crétin ne peut-être que le portier du lieu. Et le grondement de l'homme lion continu sur le même volume.

" Assure-toi de pouvoir reparaître au grand jour sans conséquences fâcheuses. Les créateurs de la morte momifiée ne se sont pas manifestés ouvertement pour le moment. Je vais donc poursuivre ma route. C'est après moi qu'ils en auront.

Tu sais me joindre si tu as besoin. "

Sur ces dernières paroles, le shaloar, sur de lui, remet son casque en mode prêt à partir.

Le Jérémiah blond reste estomaqué de surprise, et ne parvient pas tout d'abord à répondre. Puis il se reprend, et demande rapidement à voix basse, la mine inquiète :

"Déjà ?

As-tu pu régler notre affaire au sein du quartier Sarzano ?"

" Bah oui."

Répond le Leodra spontanément dans un expression d'incompréhension en retour à la question posée tout en se stoppant dans son élan de départ.

" T'as rien vu ?"

Le massif guerrier, toujours suspicieux, fait toujours le vide dans son esprit.

Le Jérémiah blond écarquille les yeux de stupéfaction. Puis il secoue la tête d'un air blasé. Et il finit par dire sur un ton las, à voix basse :

"Bon. On va discuter dans la rue, si je comprends bien ?"

" Mouais.. j'ai failli écraser un klagoeur tout à l'heure."

Répond le solitaire visiblement pas trop satisfait par l'alternative.

" De toute façon, y a pas d'endroit tranquille dans cette cité. La ou je dors, on peux manger aussi. Ça te convient ?

Et t'a l'bonjour du tonton d'la petite larve à capuche. "

Le massif invité reste toujours sur la méfiance, guettant à la fois les réactions de son vis à vis tout comme le vide est maintenu au mieux dans son esprit.

"Ah ? Mais pourquoi... ?", commence le Jérémiah blond avant de s'interrompre brutalement.

Il reprend une voix basse pour dire sérieusement :

"D'accord. On y va."

Il saisit l'amphore posée sur la table et se lève, se préparant à quitter les lieux.

Le shaloar acquiesce d'un signe de tête et se prépare à suivre son interlocuteur.

Toujours sur la retenue, le sauveur ne pense à rien d'autre que suivre et se comporter au mieux, appliquant les éventuelles consignes silencieusement.

Dès qu'il s'approche de l'issue de la petite pièce, le Jérémiah blond éclate de rire et avance en titubant. Et il se met à parler à voix haute :

"D'accord ! D'accord ! On va s' trouver un endroit où s'amuser !"

Puis il écarte le rideau et sort, faisant un salut déséquilibré envers la tenancière. Toujours avec l'attitude d'un consommateur ayant abusé de la boisson, il se dirige ensuite vers la sortie en essayant de siffloter.

L'état dans lequel sort le dit Jeremiah explique, sans aucun doute, la maigreur de ses réponses. Aussi, le Leodra gronde

" Donne moi ça "

en attrapant l'amphore avant qu'elle ne tombe.

Puis, sobre de manières, le Shaloar continu de suivre le blondinet qui, ayant bu trop de boisson, risque le pire.

Le Jérémiah blond titube vers la sortie et passe la salle d'entrée où il fait un salut maladroit vers les trois Kosruuzis masqués. La porte se déverrouille et s'ouvre seule. Jérémiah sort alors le plus droit possible pour rejoindre la rue.

Le shaloar attrape par les vêtements de la nuque le blondinet en grondant

" attend la"

Le Leodra récupère et ajuste sa panoplie en veillant à ce que borgne ne quitte pas les lieux avant que le guerrier soit prêt.

Seulement ensuite et vigilant, toujours l'esprit vide de pensées, le massif homme lion quitte l'estaminet avec le blondinet après un salut aux portiers.

Une fois les armes du jeune Shaloar récupérées, le duo marche dans les rues nocturnes du Quartier des Arènes. Grage ne repère aucune filature jusqu'à arriver auprès de l'Hostellerie de Havre Ronronnant.

Par contre, une fois proche de l'hôtel, il repère immédiatement un borgne s'appuyant contre un mur face à l'établissement, uniquement dissimulé par le manque de lumière. Et après quelques efforts de vigilance, il finit par trouver trois autres observateurs camouflés dans les ruelles sombres donnant sur la rue.

Observateur pendant le trajet, le sauveur a souvent un regard sur son compagnon. A mi chemin sur le trajet qui conduit à l'hostellerie, et certain de ne pas être observé, le sauveur repose sa question d'un grondement sourd :

" Qu'elle est la réponse à la question que je vais te poser ?"

Bien qu'il y ait de grande présomption, le massif guerrier ne prend toujours pas pour acquis le fait que l'humain à ses côtés soit Jeremiah. Et juste après la question et avant la réponse, le guerrier spirituel active ses pouvoirs totemiques.

Activation Pouvoirs : Augmentation Perception + Volonté + Force + Rapidité + Adresse

Le Jérémiah blond soupire. Il regarde les alentours puis répond à voix basse :

"Alors, d'expérience, je peux te dire ce que je vais voir. C'est-à-dire : rien.

Il ne t'est pas venu à l'esprit que si je te dis ce que tu comptes me dire plus tard, tu ne me le diras donc pas. Donc je ne le verrai pas. Je te signale que je ne vois que le futur le plus probable. Pas tous les futurs possibles. Et si le futur qui s'annonce provoque un non-sens au moment présent, je ne verrai pas ce futur. De même s'il n'y a pas de futur plus probable que les autres.

Tu ne tiens hélas compte que du futur qui t'arrangerait. Ensuite, l'utilisation de ce pouvoir n'est pas aussi gratuit que le mouvement d'un bras."

Durant tout son laïus, le borgne est observé minutieusement pour s'assurer qu'il s'agit bien là de Jeremiah, et pas d'une copie.

Le réponse est aussi, en elle même, convaincante, mais le Shaloar en profite pour poser une seconde question

" Qu'elle est la couleur du pelage de ma mère ?"

Le guerrier spirituel coupe l'utilisation de ses pouvoirs avant un surcroît de fatigue inutile.

Grage subit une pénalité de -2 de Fatigue, compensée par son niveau d'Endurci.

L'observation du jeune Léodra le convainc que s'il s'agit d'une copie, elle est extrêmement ressemblante.

Le Jérémiah blond lève l’œil au ciel avec une expression fataliste, puis répond :

"Hélas, je l'ignore. Peut-être me l'as-tu signalé au détour d'une conversation, mais je n'y ai pas prêté garde."