En ce début de nuit, Grage arrive devant l'Hostellerie du Havre Ronronnant.

Tandis que Grage s'éloigne de l'hostellerie de luxe, il sent le danger généré par son observateur diminuer. Il devient de plus en plus difficile de le localiser. Mais le jeune Shaloar se sent toujours observé par une menace potentielle éloignée, venant de derrière lui.

Quand il s'arrête et joue la comédie, la sensation reste similaire. Sans évolution. Le Sens des Totems détecte six adeptes du Fauve à l'intérieur de l'hostel. Rien d'autre. Et le contact mental avec Afriz n'a pas été rompu.

Le massif Léodra noir continue ensuite d'avancer et se sent toujours autant observé. Il parvient par intermittence à localiser son suiveur. A chaque fois, derrière l'homme-lion, entre une cinquantaine et une soixantaine de pas, proche d'un mur.

" Il est toujours sur ma trace pour le moment. "

Se contente de penser le noiraud à l'attention de son maître tandis que la marche reprend bon train de son pas vif de Léodra.

" Il longe les murs, ce n'est pas un guerrier spirituel. On va voir s'il a la jambe longue. Je vais faire un détour par le cours d'eau acide si mon rythme est trop rapide pour lui. Sur ce, tu n'as pas tord. Ça peut-être le vieil homme au cheveu blanc... Ou le mangeur de foie..."

Le grand chat rigole mentalement. Mais il est évident pour Afriz que Grage n'aime pas être un gibier et l'envie de combattre bien présente est contenue. La direction prise est grossièrement celle de la taverne du bourricot, mais le l'homme lion va passer à proximité du cours d'eau.

Manifestement, le suiveur ne se laisse pas distancer par le pas rapide du Léodra noir. Afriz maintient le contact mental tout en restant silencieux.

Bientôt, toujours filé, Grage arrive sur les quais qui bordent le fleuve qui traverse Tradisgantia. Ils sont silencieux et déserts à cette heure avancée de la nuit. Néanmoins, un peu de brouhaha étouffé émane encore des nombreuses tavernes bordant les quais. Subitement, le massif Shaloar peut également déceler les relents d'un sang frais provenant d'une des ruelles proches, ce qui lui excite l'appétit.

La faim n'est point la seule à titiller le massif guerrier suivi. Une idée saugrenue vient s'ajouter. Aller sur les lieux du crime pour voir comment va réagir le poursuivant si le ou les malfrats sont encore présents.

Cette pensée est partagée avec le maître en lien mental tandis que le Léodra se laisse conduire par l'odeur du sang.

" Je vais aller voir d'ou vient cette bonne odeur de sang. Avec un peu de chance, si les malfrats sont encore la, on verra bien comment réagi mon poursuivant. Et si y a personne, je mange avant la prise de colis."

Le pas se fait plus silencieux mais le style reste tout aussi assuré. C'est donc les sens à l’affût que l'homme lion se dirige prudemment vers se qui sent bon le festin.

"Sois prudent", indique mentalement Afriz.

"Je ne tiens pas à assister à ton repas sur un cadavre, alors je vais te laisser. N'hésite pas à me contacter si tu as du nouveau important."

Puis il coupe la communication.

Grâce l'odeur de sang, le Léodra localise sans peine la ruelle de destination et s'y dirige. Il parvient à déterminer que son fileur continue à le suivre. L'impression de danger ne varie pas pendant l'approche.

Une fois à l'entrée de la ruelle, la nyctalopie du grand guerrier velu lui permet de distinguer imparfaitement dans l'obscurité une silhouette affalée au sol, d'où s'échappe le fumet sanguin. Si la victime avait une cape ou un manteau, on lui a dérobé. Aucune autre présence n'est détectable dans la ruelle.

Le noiraud s'approche prudemment, ralentissant son rythme pour l'occasion, observant d'abord les alentours. si aucun danger autre que son poursuivant n'est perçu, alors le cadavre sera inspecté. Les deux premiers points de vérification sont l'heure du décès et, même si la cause est visible, un poison est-il perceptible sur la plaie béante ?

Pour se faire, le noiraud s'accroupi au coté du cadavre, dos à mur si possible, prêt à faire au danger.

La seconde vérification sera de vérifier si il a encore son foie. Toujours si aucun danger, aucune présence autre que son poursuivant est ressentie.

Grage ne remarque rien de plus dans les alentours. Les dangers perçus ne varient pas. Le jeune Shaloar peut donc rapidement constater que la victime a la gorge tranchée et qu'elle se vide de son sang. Aucune odeur de poison.

Pendant ses vérifications accroupies, le massif Léodra noir repère d'après la faible menace induite que son poursuivant s'est approché jusqu'aux abords de la ruelle. Mais aucun son ne l'a trahi.

Grage doit retrousser la chemise de laine du défunt pour pouvoir constater qu'il n'a aucune blessure à l'abdomen. Le poursuivant ne s'est pas déplacé pendant cette vérification.

Une inspection rapide des possessions du cadavre a donc lieu.

Le noiraud est en position prêt à bondir, vigilant à la façon d'un félin qui ne veut pas qu'on touche à son repas. De temps à autre, un regard est donc braqué en direction du poursuivant. Les affaires du défunt sont utilisées pour que le mangeur ne se tache pas de sang. L'abdomen est ouvert avec un outil tranchant pour manger le meilleur : abats et tripes.

Le noiraud pense aussi que l’œil du gardien va bientôt faire son apparition et le repas se fait rapidement.

Le cadavre n'a sur lui que ses chausses de laine et sa chemise de laine. Il n'a que des chaussettes aux pieds. Aucun fourreau, aucune bourse. Il a clairement déjà été dépouillé de ses biens de valeur.

Pendant ses coups d’œil vers l'entrée de la ruelle, Grage ne repère personne. Pourtant, il sent toujours de manière intermittente parmi le danger ambiant de la cité une menace diffuse derrière le coin du mur.

Comme le cadavre n'a rien sur lui, le noiraud utilise une de ses épées courtes pour trancher l'abdomen, épée qu'il laisse sortie et à disposition en mode prêt à l'emploi. Chemise de laine est déchirée au préalable pour servir de bavoir et éviter de se badigeonner d'abats ou de sang.

Tout en mangeant de façon alerte, le guerrier se souviens que des Kosrusi peuvent utiliser des pouvoirs mentaux qui influence l'esprit. Le solitaire fait donc une introspection de sa personne pour tenter de deviner si cela est le cas. Grage sait qu'il n'a pas grande expérience en la matière et se tiens toujours prêt à utiliser ses capacités hors norme.

Ne sachant pas ce qu'il doit trouver, le Léodra noir en arrive vite à la conclusion qu'il ne sent rien d'inhabituel.

Tandis qu'il se délecte de viscères, Grage entend l'arrivée d'un quadrupède de petite taille à l'autre bout de la ruelle. Bientôt, un corniaud efflanqué arrive en trottant prudemment à l'extrémité de la venelle. Aussitôt, il se fige : il a sans doute repéré l'odeur du Shaloar. Il commence à geindre et grogner de frustration.

A l'autre entrée, le poursuivant immobile peut toujours être détecté par intermittence par le sens du danger.

Le mangeur regarde le canin et gronde d'une satisfaction autoritaire quand l'affamé attend son tour. Puis, si rien ne le dérange pendant son repas, l'ex affamé s'essuie avec le reste de vêtement de la victime avant de reprendre sa marche assurée en direction de son rendez-vous.

Au début de sa route, le massif poilu proche des berges se demande s'il peut sauter pour changer de rive sans activité ses dons. Cela pourra apporter une information supplémentaire sur les capacité de son poursuivant.

Rien de plus ne vient déranger le jeune homme-lion dans son repas.

Grage sait qu'il peut réussir à sauter une dizaine de mètres en prenant de l'élan. Hélas, le fleuve à une largeur supérieure à une cinquantaine de mètres...

Le massif poilu regarde quelques instants l'eau couler sur le bord de la berge, vigilant avant de laisser un rot digestif s'échapper de sa bedaine, de faire quelques moulinets de ses épaules, puis de se diriger de son pas assuré et vif en direction de la taverne du vieux bourricot, toujours les sens à l'affût.

Les rues empruntées lui permettront de  reprendre un chemin par lequel il est venu il y a peu pour arriver jusqu'au berges. Quand il passe sur une route déjà empruntée, le noiraud est à la recherche d'odeurs en humant l'air sans s’accroupir, et visuellement à la recherche de traces. Les siennes dans un premier temps, et peut-être celles de son poursuivant.

Grage a encore beaucoup de route jusqu'à la Taverne du Vieux Bourricot : il faut quitter le Quartier des Arènes et s'enfoncer dans le quartier des indépendants. Il n'a aucune peine à faire une boucle pour revenir dans une rue déjà empruntée.

Le jeune Shaloar regrette vite son idée de vouloir flairer les odeurs ambiantes. Son odorat ne lui révèle que plus précisément les remugles de déchets et d'excréments provenant du ruisseau fangeux occupant le centre de la rue.  

Il se concentre donc sur la recherche de traces sur les dalles de la rue pavée, obligé de se pencher pour pouvoir inspecter le sol.

Jet de Perception + survie + spécialité pistage + Sens de l'observation -30 (traces sur de la pierre dans une rue passante) : 31 - 30 + 14/18 = 19

Grage décèle diverses traces de multiples bottes boueuses, sans pouvoir les identifier ni les dater. Il ne parvient pas à trouver au sol ses propres empreintes.

Insatisfait de ses trouvailles, et incapable de percevoir jusqu'à ses propres traces, le noiraud grimace et continu sa progression en direction de la taverne du vieux bourricot.

Les sens à l’affût, le guerrier se fie à son instinct pour les routes à emprunter, toujours assuré dans sa démarche.

Le jeune Shaloar en armure continue donc son chemin. Ses sens et son intuition lui permettent d'éviter les contretemps habituels sous forme de malandrins malavisés ou de duellistes trop ambitieux. Il croise une patrouille de la Garde éclairée par des torches dont les membres le saluent d'un geste de la main ou d'un signe de tête sans ralentir leur progression.

Tout ce temps, le guerrirer spirituel velu ressent par intermittence la présence vaguement menaçante de son poursuivant. La distance varie entre une vingtaine et cinquantaine de mètres selon les moments.

Et Grage finit par quitter le Quartier des Arènes.

Suite dans le quartier des indépendants