Grage arrive en fin d'après-midi...

Le sourire laisse place à de l'amertume quand le jeune reprend

" J'ai bien compris que le noiraud que je suis, même honoré d'un titre de sauveur, n'est rien. "

Après avoir machouillé son amertume, et ravalant sa salive, le Léodra continu, cloturant le sujet qui ne lui plait pas par une rafale de questions et un regard vivement curieux

" Bon, alors. Tu as eu du nouveau ? Des pistes ? Qui sont les félons qui en veulent à la paix fragile de la cité ? "

Jérémiah efface son sourire et soupire. Il finit par répondre :

"Non, rien.

Et si je poursuis visiblement cette quête d'ennemis évanescents, je vais m'attacher une réputation de prédicateur aliéné. Fort heureusement, j'ai posé un pied délicat en ne faisant que m'informer des nouvelles venues au sein des Grandes Maisons. Aucun autre étranger n'est apparemment entré au sein de chacune des familles, même les Sarzano.

Il ne me reste qu'à aller rencontrer mon ami Ssklekalac. Peut-être aura-t-il remarqué quelque chose d'inhabituel au sein du quartier des indépendants ?"

A la fois intrigué et satisfait par ce qu'il vient d'entendre, le jeune se lève promptement, tout en grondant avec un entrain qui se veut communicatif. :

" Parfait ! Allons-y ! "

La réaction de Grage fait naitre un nouveau sourire sur le visage de Jérémiah. Il répond ensuite, amusé :

"Laisse moi au moins le temps de profiter de mon infusion..."

Et il retrouve son ton sérieux pour ajouter :

"Ha ! Et je n'ai hélas pas d'entrée auprès de la famille Hirzaoui. Cette famille a sa propre façon de diriger ses convois. Mon intervention auprès d'eux serait vue comme une tentative d'espionnage."

La shaloar souri à l'évocation de l'infusion, puis affiche une moue dédaigneuse quand les Hirzaouis sont mentionnés.

" Ils viennent d'ou excatement ces Hirzaouis. Tu l'sais toi ?

Et bizaremment, la morte momifiée est une Hirzaoui. Je sais, je sais, pas de conclusions hatives vas tu me dire en siroptant ton infusion. Mais quand même ! Choisir une Hirzaoui en morte momifiée n'est pas innocent. "

L'homme lion s'assied à nouveau tel que précédemment.

Jérémiah boit tranquillement son thé puis prend le temps de répondre à Grage :

"Les Hirzaoui sont des marchands originaires du Karnazad. J'ai eu l'occasion de me rendre plusieurs dans leur capitale du même nom et dans la cité de Hermazad. Elles sont toutes deux au sud, de l'autre côté du territoire des Amazones.

De ce que j'ai pu apprendre, avant de venir à Tradisgantia, la famille Hirzaoui avait subi quelques revers de fortune et venait plus au nord regagner leur aisance d'antan. Il semble pour l'instant que leur plan se déroule sans accrocs.

Et en ce qui concerne la morte momifiée, permets moi quelques instants..."

Le Maitre des Routes ferme alors l’œil visible et reste immobile quelques instants. Puis il rouvre l’œil et indique en se tenant le menton, en pleine réflexion :

"Il semble que son apparence karnazadime soit une illusion... car je ne vois cette morte en ta présence que sous l'apparence d'une cadavre décharnée et percée de métal aux avant-bras. Une cadavre de type caucasien et non karnazadim. Son apparence de belle femme était-elle illusoire ?"

" Du métal au avant bras !?! "

Reprend le Shaloar surpris

" Tu es sur ?!? Je n'ai rien vu de tel quand elle est tombée en poussière la morte sur patte ! Et crois moi qu'en cet instant, j'avais les yeux plus que bien ouverts.

Quand à savoir si son apparence était illusoire. Ben... Je peux pas te répondre. J'ai vue une jeune femme arabe au visage paré de nombreux bijoux, portant une fourrure brune claire, c'est tout. Rien ne m'a paru anormal... "

Le guerrier spirituel, dont les pouvoirs étaient activés avant que la jeune femme ne tombe en poussière, fait appel à sa mémoire pour vérifier si un détail ne lui aurait pas échapper.

Jérémiah écoute le jeune Shaloar avec une mine perplexe. Il déclare ensuite :

"Je suis, ma foi, étonné. La jeune femme arabe était manifestement son apparence illusoire. En ce cas, pourquoi nommes-tu celle-ci une morte momifiée vu que son apparence n'était pour toi en rien celle d'une morte momifiée ?"

" Bah.!. "

Les yeux du jeune shaloar s'écarquillent d'étonnement

" Parce que c'est toi qui me l'a dit que c'était une morte momifiée. Et avant de l'avoir vu "

C'est au tour de Jérémiah de montrer une mine étonnée :

"Et prêterais-tu plus de crédit aux propos que tu reçois qu'à tes propres sens ? Et par curiosité, as-tu pris en compte la possibilité que je me sois fourvoyé ?"

" Non. Sur l'instant, j'ai pris tes propos pour beusant comptant. "

Répond le jeune sérieusement inquisiteur, les yeux braqués dans l'oeil valide du maitre des routes en quête d'informations.

" Tu as bien été capable de voir au travers de l'illusion de chevalier de l'entropie que j'ai croisé en début d'année. Pourquoi je remettrais en cause tes perceptions. Et elle est bien tombée en poussière cette saloperie.

J'insiste sur le fait que mes sens, pourtant exceptionels, n'ont rien décélé d'anormal. En tout point elle m'a paru humaine, jusqu'à dans la frébilité des mouvements. Presque mieux que si c'était un changeforme.

Le haut patriarche, qui n'a jamais manqué une occasion de paraître supérieur en me rabaissant, ne m'a pas contre dit. Sa réponse s'est faite sans l'ombre d'une hésitation : je sais. Alors que quand j'ai mentionné l'utilisation des moyens de sa famille, il a haussé un sourcil très légèrement.

Un bon alchimiste pourrait-il arriver à ce résultat ??? "

Après le petit silence, le jeune reprend rapidement, souhaitant ne pas oublié la suite

" Il nous faut quelqu'un pour prendre de la hauteur, nous ennivrer des fragrances de sa subtilité. Allez, finit ta tisane que nous allions voir ce télépathe de parfumeur. Faut pas oublier que le colis piégé était attendu au Kharnazad, et qu'un complice était peut-être sur place pour orienter les décisions du roi en matière de représailles. Genre, un infiltré..."

La fin du propos est faite un sourire amicalement exagéré.

Jérémiah hausse les sourcils, puis soupire. Il répond alors :

"Ne change pas de sujet par trop rapidement, Sauveur. Tes paroles ne sont claires que pour toi. Et il va te falloir soigner ton élocution pour peu que tu souhaites agir autrement qu'en solitaire.

Par exemple, tes propos sur le Patriarche, Sarzano j'imagine, manque cruellement de précision. Tu indiques qu'il ne t'a pas contredit. Mais à quelle occasion ? Sur quelle affirmation ? Ta mention de sa réponse est des plus nébuleuse... de quoi parle-t-il ? De même quand tu parles des moyens de sa famille. Ceux-ci sont nombreux et ta parole ne fait qu'ajouter de la confusion.

Alors, de grâce, essaie d'être précis désormais. Que souhaitais-tu m'affirmer ?"

" Parce qu'il y a plusieurs haut patriarches ? "

reprend le jeune d'une sincère curiosité

" Je n'savais pas."

Puis, de façon posée et réfléchie, cherchant à comprendre les points d'ombre que ne comprends pas son interlocuteur. Le première se fait sur le ton de l'évidence :

" Sarzanno, oui, bien sur . Notre sujet étant la morte momifiée qui s'est introduite chez les Sarzanno. Sarzanno Fabrizio de son prénom je crois, pour ce qui est du Haut Patriarche que j'ai rencontré. Il ne m'a pas contredit quand je lui ai annoncé que Yasmina était une morte momifiée, et n'a absolument pas eu l'air surpris. "

Le sauveur poursuit en contenant une très légère vexation

" Ensuite, je suis jeune, certe, mais de moins en moins candide. Nommer les moyens que je connais et dont dispose la famille devant le Haut patrairche, Fabrizio Sarzanno, reviendrais à me faire tondre plus que je ne le souhaite. Je suis donc resté vague dans le descriptif.

C'est quand j'ai parlé du colis piégé qu'il a levé un sourcil pour m'accorder une véritable attention sur la suite. Je n'ai parlé que de moyens démesurés pour la capture de Kajira, j'ai parlé de déconvenue avec des brigands pour ma personne. Mais jamais je n'ai nommé les moyens de la famille. "

Un haussement d'épaule qui n'a pu être contenu ponctue, de façon inconsciemment hautaine, la fin du propos.

" Je ne souhaite rien affirmer. Je suis lionceau et j'échange avec un maitre qui approche des poils grisonnants quand mon duvet tombe à peine. Je veux juste faire valoir un concours de détails récurrents qui, tous placés bout à bout, tendent à montrer qu'il s'agit bien d'une morte momifiée, que son apparence soit illusoire ou pas.

C'est mieux ? "

Sincère dans sa volonté de bien dire les choses, le massif narrateur se montre dans l'observation des réactions de son interlocuteur.

Jérémiah hoche la tête et a un sourire reconnaissant vers le jeune Léodra. Il prend ensuite la parole posément :

"Pour être précis, il n'existe aucun Haut Patriarche à Tradisgantia. Par contre, chacune des Grandes Maisons - à part celle des Pesantes Matriarches - dispose d'un Patriarche. D'un dirigeant de la famille, si tu préfères.

Mais, je note une autre particularité dans tes propos... qu'entends-tu exactement par 'des moyens démesurés pour la capture de Kajira' ?"

Le sauveur répond avec sérieux :

" Une dizaine de soldats à mon arrivée avec Loup.

Kajira m'a parlé d'une créature vaporeuse et grisâtre, dotée d'une tête sans cou mais avec des volutes ressemblant à des cornes, de deux bras terminés par des doigts crochus. J'ai pu constater, après, que cette bestiole malsaine est au service de Kryss.

Bref. Tout ça pour une gamine, c'est démesuré. "

Jérémiah reste un moment à fixer Grage, puis il soupire et commente :

"Je suis étonné que tu penses cela.

Cette gamine, comme tu dis, est ma fille. Et il était sans doute important de pouvoir la capturer sans lui causer de grand mal. Sinon elle perdait de sa valeur en tant que pièce marchande pour me forcer à suivre leurs exigences. Donc une dizaine de soldats me parait le minimum. Surtout que ces soldats devaient se charger de l'escorte que j'avais procuré à ma chère fille. Et s'ils avaient anticipé les capacités de Kajira, ils auraient sans doute prévu davantage.

Donc selon ma perception, non, ce n'était guère des moyens démesurés."

Et là, il fronce les sourcils et fixe le jeune Léodra avec attention :

"Mais peut-être as-tu d'autres informations dont je ne disposerai pas ?"

Le jeune fronce lui aussi les sourcils quand il entend le retour prévisible du maitre des routes. Mais plutot que de répondre rapidement, le sauveur s'enfonce un peu plus dans son assise et réfléchit quelques instants avant de répondre plongé dans ses souvenirs :

" Essaye de te mettre à ma place au moment du sauvetage. C'est ce que j'ai pensé !

Surtout quand j'ai appris qu'il y avait un démon. Non mais tu imagines, plus de 10 soldats pour récupérer une fillette ! Des hommes contre des femmes ! Et, en plus, un démon. Surtout que ta fille c'est montré peureuse. Oui, ca m'a paru démesuré. Sur l'instant.

Et devant le patriarche, j'ai pas trop réfléchit. Si j'avais trop réfléchit pour tenter de jouer une comédie, il s'en serait aperçu. Alors, je me suis p'etre inconsciemment grandi en tant que guerrier, sous entendant que j'ai gagné face à des moyens soit disant démesurés. Je sais, je ne suis qu'un jeune porteur d'arme et que je ne réfléchis pas assez. Mais... "

Le guerrier spirituel reprend sa posture initale, un peu plus en avant

" Mais si je me fie à ce que tu dis, s'il raisonne comme toi, avec le recul d'un homme d'expérience et réfléchit, au pire, je ne suis qu'un porteur d'arme orgueilleux qui a voulu se grandir, tout en montrant que je suis incapable d'évaluer une situation. Un shaloar qui a juste eu, pour seul mérite, de venir en référer à l'autorité dominante de la famille sans faire de bruit avant son arrivée. "

Jérémiah sourit à nouveau au terme des paroles de Grage, retenant un fou rire.

"Si fait ! Et je ne peux que louer ta prestation devant le Patriarche."

Le Maitre des Routes respire un grand coup avant de reprendre la parole, légèrement honteux.

"Pardonne moi d'avoir craint de nouvelles menaces. J'ai été, ma foi, fort étonné de ne pas subir de nouveaux désagréments en ville. Sous ma véritable apparence.

Manifestement, les autres familles n'ont pas eu vent de mes déboires. Ou ceux qui savent ne colportent pas l'information. Dans ce second cas, il me faudra sans doute attendre avant d'avoir nouvelles de ceux qui voudront utiliser cela pour me nuire ou pour avoir barre sur moi."

Jérémiah lâche un gros soupir puis retrouve une mine souriante.

"Mais parons au plus pressé. Dis-moi..."

Les sourcils du borgne se fronce alors de curiosité.

"Pour quelles raisons souhaites-tu m'accompagner chez Ssklekalac ? Il me parlera beaucoup plus aisément s'il ne le fait pas devant un jeune Léodra qu'il ne connait que peu."

Perplexe face aux propos qu'il entends, la bouche du shaloar fait quelques gesticulations avant qu'un grondement posé ne se fasse entendre.

" Ta curisioté va devoir attendre un peu, Jérémiah. Tu as raison d'approfondir le sujet de l'après morte momifiée. Je te fait part de mes pensées à ce sujets. Des pensées qui ne s'appuient sur rien de concret, soyons d'accord avant que je les énumère. Ce ne sont que mes pensées. "

Le jeune laisse un blanc pour appuyer la fin de son propos, s'enfonce à nouveau dans son assise et reprend :

" Tu es en vie, c'est logique. Tout comme il serait tout aussi logique que tu subisses un accident avant la nouvelle saisons des départs des convois, le temps que l'affaire se passe.

Seul; Nicolo est trop stupide pour être capable d'envoyer un colis piègé à la barbe du patriarche. Je crois deviner qu'il est sous étroite surveillance pour ne pas faire n'importe quoi. La discrétion de son envoi ne peut venir de Yasmina qui n'est assez ancienne au sein de la famille pour en connaitre tout les rouages. Il y a donc eu complicité. Tu m'suis ?

Le ou les auteurs de cette complicité font se faire discrets quelques temps, maintenant que le patriarche est informé. Il va mener son enquête. T'éliminer maintenant, c'est prendre le risque de s'exposer inutilement.

Les comploteurs étant doté de moyens et faisant preuve de finesse, quels intérêts auraient-ils à t'éliminer, même dans quelques temps ? Tu n'es pas leur cible, leur orgeuil passe après leurs actions. A tout casser, tu as éveillé leur attention en ne livrant pas le colis piégé comme prévu. Il vont se renseigner sur toi, sur ton ordre, histoire de vous positionner dans leur équation future.

Après avoir consulté Ssklekalac, je te propose de rencontrer Kryss Caranos. Ce gladiateur sorcier, maintenant protecteur de Nicolo est dangereux, certe. Mais son ambition déraisonnée de réussite est un atout que tu peux exploiter. Propose lui une forme d'alliance pour déjouer le complot qui, d'une façon ou d'une autre, a terni sa réputation de protecteur auprès de Fabrizio et t'a placé en danger. Tu es plus finot que moi, tu peux y arriver à transformer ton ennemi en allié.

Et vas-y à ta façon avec Kryss. Il apprécie et respecte les gens qui se montrent réfléchi et qui le change de son quotidien. Hésite pas à lui faire comprendre que je te suis un nigaud utile. Que tu t'es servi de moi pour rester dans l'ombre. Je t'autorise à me ternir le poil si cela peut aider. "

Le massif assis observe les réactions de son  interlocuteur

Tout d'abord surpris par les paroles du jeune Léodra, le borgne en vient vite à une écoute attentive puis à un moment de réflexion. Et il finit par déclarer :

"Soit. C'est une idée qui se défend.

Mais qui d'autres connais-tu donc au sein de la famille Sarzano ? Et que sais-tu de Nicolo ? Qu'as-tu comme preuve de sa stupidité ?"

" Les propos du patriarche. J't'explique . "

répond le sauveur du tac o tac, interressé par le sujet de la conversation.


" En discutant avec le patriarche, j'ai affirmé qu'ill m'a été facile de comprendre que Nicolo n'aurait jamais ourdi un tel plan de façon aussi grossière en parlant du colis piégé. Ce à quoi le patrairche m'a questionné de la façon suivante, le visage empli d'une dureté inflexible : qu'est-ce qui vous incite à comprendre que mon neveu n'aurait jamais ourdi un tel plan de façon aussi grossière ?

Et peu de temps après, dans la conversation, le patriarche a enchainé de la façon suivante : Nicolo a déjà prouvé maintes fois qu'il n'était qu'un idiot. Mais un idiot peut néanmoins acquérir des richesses, s'il fait ce qui lui est dit. "

Puis, les yeux du jeune clignent à plusieurs reprises avant de reprendre.

" Mais ca me revient. Les propos exacts du Patriarche au sujet de Yasmina. Il m'a dit : je suis informé de la présence de cette morte-vivante depuis son arrivée au sein de mon quartier.

Morte momifiée ou morte vivante, Est-ce la même chose ? "

L'homme lion fixe son interlocuteur avec interêt.

Jérémiah répond avec un faux détachement :

"Et bien, une morte momifiée reste un simple cadavre ayant profité de rites funéraires particuliers. Alors qu'une morte-vivante est a priori le résultat de nécromancie."

Puis il reprend un ton sérieux.

"Comme quoi, savoir utiliser les bons termes peut éviter d'induire les autres en erreur.

Sinon tes propos indique le peu d'estime qu'avait le Patriarche pour son neveu. Mais cela n'indique pas de façon certaine son manque flagrant d'intelligence. Bien que nous pouvons déduire des événements qu'il n'est pas le plus avisé des marchands.

Bon. En ce qui concerne Kryss Caranos, je vais laisser couler un peu de temps avant de le rencontrer. Afin d'être certain qu'il ait oublié toute mauvaise pensée à mon égard. A moins que tu aies des indices sur son désir de se rapprocher de moi ?"

Le guerrier fait de légères négations de la tête :

" Non, aucun indice. Il me semble que le moment est opportun, mais ce choix te revient. Alors, fait comme tu l'sens... Ou plutot, comme tu l'vois. D'ailleurs, ca prete à question. Penses-tu que Kryss était informé, en ommettant volontairement une partie des informations concernant la nature le nature de Yasmina ?

Concernant Nicolo, j'ai quand même été surpris de constater que le Patriarche l'a désavoué devant moi. Tu peux m'expliquer pourquoi il a agit de la sorte ?

Et pour Yasmina, dois me fier à ta version, morte momifiée ? Ou a celle d'un viel homme de pouvoir qui ne doit avoir que faire des dires de ses occultes ? "

Jérémiah soupire et retrouve rapidement son amabilité pour répondre :

"Et bien... je ne peux faire que des conjectures. Il est probable de part son apprentissage de sorcier que Kryss ait remarqué les pouvoirs de Yasmina. Mais cela ne signifie pas nécessairement qu'il a pu voir à travers ses illusions. Ou même... toutes ses illusions.

Il est à mon sens très difficile de déterminer la sincérité du Patriarche Sarzano. Il a très bien pu jouer la comédie ou lancer quelques mensonges pour vérifier tes réactions. A mon sens, il est vain de tenter de percer ses véritables intentions à jour.

Quant à Yasmina, pour être tout à fait clair, je l'ai vu dans mes visions telle une morte momifiée et ambulante. Telle était sa véritable apparence. Mais peut-être n'était-elle pas réellement morte. Je n'ai pas pu vérifier si elle respirait ou non. Toujours est-il que son aspect était peu attirant. D'où la nécessité d'une illusion pour son rôle de Yasmina."

" Mouais... "

Reprend le guerrier sans trop de conviction

" Le patriarche doit savoir ce que c'était. J'ai pas osé proposer de poursuivre la chasse, car le ou les créateurs de la morte peuvent se trouver dans les demeures luminescentes. Bref.

Tu m'as demandé pour quelles raisons je souhaite t'accompagner chez Ssklekalac ? Les raisons sont multiples. Découvrir plus à même ce personnage ambigue qui lit dans les pensées. Ce n'est pas un kosruusi pourtant. Ensuite, voir comment tu mènes un entretien. Enfin et surtout, entendre les réponses.  

Bref, je suis curieux moi aussi. "

Termine le jeune avec un sourire amicalement exagéré.