Grage arrive de nuit par une venelle aux abords du Quartier Sarzano.

Peu après, la porte s'ouvre. Le garde dans l'ouverture a un brusque mouvement de recul, quand il aperçoit le massif Shaloar qui lui fait face. Il remarque peu après l'imposant humain et se reprend. Le garde fait un salut militaire puis amène l'ensemble des armes du digne Léodra.

Une fois que l'homme-lion a repris son bien, l'homme à l'imposant costume se détourne et reprend sa marche vers l'entrée, reprenant le chemin habituel déjà emprunté de multiples fois.

Une fois arrivé au début de la salle en U servant d'entrée, le guide maquillé s'incline pour la première fois vers Grage. Et attend.

Dans cette dernière salle avant la sortie, une dizaine de gardes attend non loin de l'issue vers l'extérieur. Ils regardent un court instant vers le couple inhabituel venant de pénétrer dans leur pièce. Puis ils reportent rapidement leur attention vers l'entrée du bâtiment.

Les armes sont prises, vérifiées et ajustées avec sérieux. La marche reprend ensuite vers l'entrée et l'humain à l'imposante tenue extravagante est suivi comme précédemment, avec dignité et assurance.

Dans la salle en U, le shaloar rend le salut reçu de façon plus déférente qu'à son arrivée, toujours dans un style martial, silencieux et respectueux. L'homme maquillé peut certainement percevoir, chez l'homme lion, une dernière curiosité portant sur la complexité de sa tenue.

Puis, souhaitant ne pas faire perdre plus de temps à son guide, le Léodra porte ensuite son intérêt sur les hommes d'armes, se dirigeant avec assurance vers la porte d'entrée/sortie faisant tonner son pas façon militaire pour annoncer son passage.

Les hommes d'armes laissent passer le digne Shaloar. L'un d'eux, à part du groupe, ouvre la porte à Grage, tout en s'inclinant. L'homme-lion peut rejoindre la place couverte terminée par sa ligne de six colonnes. Juste avant les colonnes, dix gardes tournent le dos à l'issue que le Léodra vient d'emprunter. Sept des vigiles ont tourné la tête pour regarder rapidement qui arrivait. Tout comme l'officier, toujours situé à l'avant, entre la troisième et quatrième colonne.

Grage peut distinguer au bas des marches que la foule patiente a grossi. Divers conciliabules à voix basse y ont lieu.

Par contre, parmi les gardes, aucun mot n'est prononcé...

Tout en quittant la pièce en U, le sortant adresse un bref signe de la tête au garde qui ouvre la porte.

Une fois dehors, sur le haut des marches, le shaloar prend une profonde respiration, toisant dignement la plèbe qui s''entasse en cet endroit. Le casque sculpté est enfilé avec lenteur, le temps d'une juste contemplation durant laquelle le sauveur se montre dignement, de toute sa corpulence amplifiée par son aplomb naturel. L'instant est vécu comme une victoire. Et toujours pour savourer le plaisir de l'instant, si un officier est visible, il sera salué respectueusement comme un frère d'armes.

Ensuite, et afin d'éviter que les gardes des demeures luminescentes ne le pressent à s'éloigner, le majestueux (en cet instant) Léodra enfile le reste de sa panoplie (les gants), descendant les marches une par une, avec lenteur.

Une fois qu'il a été bien remarqué par la plèbe , le sortant opte pour une sortie la moins gênante pour lui, donc longe et quitte les lieux par le côté de l'attroupement. Dès son premier pas à terre, l'état de vigilance à repris ses droits.

Bon nombre de la population rustique présente observe les mouvements du Shaloar. Certains commentent à voix basse. Toujours est-il que la présence de Grage semble provoquer de la surprise ou de l'intérêt. Voire de la peur.

Nul ne lui adresse la parole ou ne vient se mettre sur son chemin. Le jeune Léodra peut donc partir à sa guise.

Satisfait par l'effet généré de sa personne, le Léodra prend dignement la direction de l'hostellerie du Havre ronronnant.

Petit à petit, la démarche redevient rapide et assurée. La vigilance du guerrier a repris ses droits.

Grage constate vite que les rues sont toutes aussi peu bondées en pleine matinée dans le Quartier Sarzano que dans le Quartier des Arènes. Par contre, il y est beaucoup plus fréquent d'y croiser des femmes et des enfants. Ici et là, des petits groupes d'hommes ou de femmes sont à l'arrêt, en train de discuter. Sans même un groupe de gardes à leur côté.

Le jeune Shaloar constate vite que les gardes deviennent plus nombreux quand il atteint des rues commerçantes où des étrangers à la Famille Sarzano deviennent de plus en plus présents.

La présence du massif Léodra provoque une majorité de regards apeurés de la part des simples passants. Quelques-uns le saluent, tout comme des troupes de gardes Sarzano.

Visiblement, il fait bon vivre dans le quartier Sarzano, en apparence tout du moins. A se demander pourquoi toute la citée ne vit pas dans cet exemple qui, comme tout exemple, doit avoir son prix que l'ex lieutenant ignore.

Les habitants, tout comme les gardes qui saluent le sauveur ont le droit à un bref salut martial de la tête en retour. Les apeurés sont ignorés.

De temps à autres, un regard sur les toits au cas ou. A l'approche du quartier des arènes, les sens du solitaire sont en quête de gardes et de ce qu'il peut y avoir de l'autre côté de la rive.

Sur les toits du Quartier Sarzano, Grage remarque parfois un chat ou quelques oiseaux. Il finit par atteindre la frontière du Quartier Sarzano où la présence des gardes est visible mais nettement moins fournie que pendant la nuit.

Là, le jeune Shaloar ne peut distinguer l'autre rive... qui est encore à bien cinq cent mètres de distance. Grage traverse donc la rue de séparation et entre au sein du Quartier des Arènes. Rapidement, l'homme-lion sent le changement d'ambiance...

Tout d'abord, il ne voit plus de femmes et d'enfants dans la rue. Puis il remarque l'attitude vigilante de tous les passants, qui évitent de s'approcher de lui. Contrairement au Quartier Sarzano, même si les humains veillaient à avoir plus de deux mètres de distance. Et ici, les badauds ne deviennent pas stressés à l'approche du massif Léodra : ils sont constamment stressés !

Quelque part, c'est presque à regret que le solitaire constate le changement d'ambiance en changeant de territoire. Et pour Grage, il n'y a pas de doute. Le changement d'ambiance et la diminution de l'influence de la famille Sarzano est du à la félonie des seigneurs de l'entropie et de leur stratagèmes.

Cette boule de lumière qui irradie constamment est un témoignage des temps anciens qui corrobore les dire de Kentarrak et de son récit sur le monde pré-apocalyptique.

Les pensées du Shaloar n'entravent en rien sa vigilance, ainsi que la curiosité qui naît en cet instant : qui sera le premier poursuivant repéré ?